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Financement du sport au Burkina  : Le gâteau se rétrécit

 

Depuis des années, le département en charge des sports a créé une direction générale du Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs afin de favoriser la pratique des sports et des loisirs. Cet engagement du gouvernement burkinabè s’est traduit par la prise de décisions à travers des lois et textes. Le Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs a pour vocation spécifique de soutenir toutes les actions de promotion des sports à travers la réalisation d’infrastructures sportives et de loisirs, l’acquisition de matériel et d’équipements sportifs et de loisirs, la formation des dirigeants, des encadreurs techniques de sports et de loisirs, ainsi que le financement d’activités sportives et de loisirs.
Ce fonds est alimenté, entre autres, par diverses sources que l’Etat met à la disposition du FNPSL. A cela s’ajoute la taxe spécifique sur le chiffre d’affaires des sociétés de téléphonie mobile dont 38% sont destinés au Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs (FNPSL). Cette importante ressource financière doit être soumise à une utilisation judicieuse qui soit profitable à tous. Cette utilisation doit être encadrée et canalisée afin de répondre efficacement aux attentes des acteurs du sport au Burkina Faso. C’est pourquoi les premiers responsables du département des Sports ont marqué un arrêt à Koudougou (les participants sont venus des différentes directions régionales du ministère des Sports et des loisirs et de toutes les fédérations sportives reconnues au Burkina Faso) ce mois-ci, pour passer en revue l’ensemble des critères d’éligibilité au Fonds proposé par un document de base qui a pris en compte 3 domaines contenus dans trois commissions : ‘’Public cible et domaines d’intervention’’ , ‘’Modalités d’intervention’’ et ‘’Gestion des ressources’’. Tous ont été unanimes qu’il faut des règles transparentes pour l’utilisation des ressources du Fonds.
C’est pourquoi le directeur général dudit Fonds, Marc Steeve Sanon, affirme que cette transparence doit permettre de répondre surtout aux nombreuses sollicitations soumises au Fonds, que le budget de l’Etat ne peut pas satisfaire. C’est en cela que la direction du FNPSL fonde sa conviction que le Fonds n’est qu’un appui (toutes les disciplines sont prises en compte dans le financement du Fonds). Il faut donc une gestion rationnelle et des critères «objectifs et justes».
Les appuis du Fonds sont des subventions non remboursables qui exigent l’érection d’un cadre réglementaire. C’est justement ce cadre réglementaire qui faisait défaut et qui constituait la principale difficulté qui pesait sur le Fonds au cours des deux derniers exercices. Depuis le 16 septembre dernier, il a été procédé à un toilettage complet, après amendement et enrichissement des textes. Toute chose qui permettra au conseil d’administration de mieux agir.
Dans la loi de finances de l’année 2014, il a été institué une taxe sur le chiffre d’affaires des sociétés de téléphone mobile dont une part est reversée au Fonds. Cette ressource considérable (plus de 3 milliards de FCFA en 2014 et 4 milliards de FCFA en 2015) a malheureusement connu une baisse en 2016 due à la diminution du pourcentage reversé au Fonds, qui passe de 60% à 38% (soit une diminution de 22%), alors que le nombre d’organisations de sports et de loisirs va croissant.
Au regard de l’importance des ressources mobilisées, il était impératif d’encadrer leur gestion, d’où le processus d’élaboration des textes en la matière, dont la tenue de l’atelier de Koudougou. Ce dernier s’est essentiellement penché sur la typologie des bénéficiaires et la détermination des activités et dépenses éligibles, les conditions à remplir, les dossiers à fournir et les procédures à suivre pour l’octroi du financement, la proposition des clés de répartition pour une « affectation judicieuse des ressources, conformément aux priorités et à la vision du ministère des Sports et des Loisirs ».
Des critères d’éligibilité au Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs sont donc désormais clairement établis. Le ministre des Sports et des Loisirs, Taïrou Bangré, qui se félicite de cette avancée , a tenu à exhorter tous les acteurs au respect du mécanisme de fonctionnement, nonobstant l’autonomie de gestion dont ils disposent.

Alexandre Le Grand ROUAMBA


4 préoccupations majeures

Vu le rôle du Comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB) en tant que structure faitière des fédérations de sports et de loisirs et la promotion des activités de sports et de loisirs en général, au niveau national, les participants à l’atelier de validation des critères d’éligibilité au financement du Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs (FNPSL) ont recommandé que le CNOSB travaille au :
– rétablissement à 60% de la taxe spécifique sur le chiffre d’affaires des sociétés de téléphonie mobile, au profit du Fonds pour la promotion des sports et des loisirs, voire son augmentation
– au renforcement des capacités du Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs en ressources financières et humaines
– à l’institution d’un cadre annuel de concertation pour des bilans sur le financement des sports et des loisirs
– à l’affectation d’une part consistante (au moins 5%) du Fonds national de promotion des sports et des loisirs au financement des activités du CNOSB.

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