Demain, c’est le 8-Mars. Une date qui appelle à l’introspection sur la situation de la femme. Chaque pays, en fonction de ses réalités, évalue le chemin parcouru pour l’amélioration des conditions de vie de la femme. Pour les pays du tiers monde, c’est donc une pause pour faire un bilan annuel des actions publiques dans le domaine du genre. Et, on a dû créer des ministères dédiés à cet effet pour marquer les engagements des Etats.
A l’arrivée, les résultats sont bien mitigés. Au Burkina, le ministère de la Promotion de la femme n’a jamais été un ministère fort. On l’a dépouillé de ses pouvoirs au nom de la transversalité du genre qui devait marquer l’action de tous les ministères sur le terrain. Ainsi, pendant toutes ces années, on a réduit le ministère de la Femme à une sorte d’observatoire, comptable de ce que les autres font ou pas. Un ministère ne fait pas de plaidoyer, il agit. Sur la scolarisation des filles, les résultats sont à terme prometteurs. Les efforts sont à consolider si l’on veut atteindre cette masse critique de femmes éduquées et diplômées capables de prendre la place qui est la leur et de jouer les premiers rôles dans la société.
C’est la seule façon de faire taire les adversaires du quota genre qui pensent, à tort ou à raison, que celui-ci va favoriser la médiocrité.
Pour les femmes des campagnes, le défi reste leur promotion économique. Et les leviers sont connus : alphabétisation, micro-crédits et surtout sécurité foncière. Car sans terre, comment peuvent-elles vraiment changer le visage de nos campagnes? C’est un sujet sensible, à manipuler avec beaucoup de prudence.
Abdoulaye TAO
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