• Le PA-SD a remplacé le PNDES à mi-chemin
• 558 cas de fraude et d’usage de faux ont été réprimés en 2022
• Plusieurs secteurs économiques en branle malgré la crise multidimensionnelle
Réuni en session ordinaire, le 28 avril 2023, le Comité technique national (CTN) a passé en revue la Politique nationale de développement (PND) dont la mise en œuvre s’étend de 2021 à 2025. Cette session visait la validation technique du bilan de mise en œuvre de la PND en 2022 et les perspectives 2023-2024.
La Politique nationale du développement (PND) vise à « rétablir la sécurité et la paix, renforcer la résilience de la Nation et transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, durable et inclusive ». Pour ce faire, cette PND s’est doté d’un instrument de base qui est le Plan d’action pour la stabilité et le développement (PA-SD) dont les axes stratégiques sont de lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité territoriale ; répondre à la crise humanitaire ; refonder l’Etat et améliorer la gouvernance ; et œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale. Pour le président du CTN et Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Nicolas Kobiané, les résultats sont appréciables, malgré la crise multidimensionnelle à laquelle l’économie burkinabè a été confrontée en 2022.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le CNT relève qu’en 2022, il y a eu le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité, avec la création de 2 Groupements d’unités mobiles d’intervention, la signature de 2 accords de défense et de sécurité avec l’Arabie Saoudite et l’Iran ; l’opérationnalisation de 6 unités spéciales judiciaires dans les Tribunaux de Grande instance et l’équipement de 29 établissements pénitentiaires en matériels de sécurité. Sur le plan de la réponse à la crise humanitaire, la mise en œuvre du PA-SD a permis à 2,9 millions de personnes de bénéficier d’une prise en charge psycho-sociale, à 45.000 ménages de bénéficier de transferts monétaires, de prendre en charge 100 enseignants communautaires dans le cadre de la réouverture des établissements fermés, de louer 299 salles de cours au profit de 17.641 élèves déplacés internes et d’octroyer des bourses scolaires à 470 élèves chefs de ménages.
L’amélioration du climat des affaires figure en bonne place dans la politique gouvernementale
Sur le plan de la promotion de la bonne gouvernance économique et financière, en 2022, le PA-SD s’est attelé au déploiement à 75% de la plateforme du Cadastre foncier national et à la répression de 558 cas de fraude et d’usage de faux pour une cible de 228 cas prévus, en vue de l’assainissement du marché intérieur. L’amélioration du climat des affaires a occupé également une place de choix dans la politique nationale de développement. En effet, sur une cible de 35%, les réformes du plan stratégique pour l’amélioration du climat des affaires ont été mises en œuvre à 40,53% en 2022.
On note également, dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance politique, l’amélioration du fonctionnement des juridictions avec le développement de cinq logiciels métiers au profit de la Justice ; l’évaluation du Pacte national de renouveau de la Justice et l’audit de 17 juridictions et établissements pénitentiaires, et aussi la mise en œuvre de 89% des recommandations restantes du 3e cycle de l’Examen périodique universel, en vue de renforcer l’effectivité des droits humains.
Dans le domaine agro-sylvo-pastoral, la Politique nationale a consisté à accorder une subvention en intrants agricoles (engrais et semences) à 734.214 producteurs et des équipements à 2361 autres. 2.824,60 ha de bas-fonds et plaines aménagés ont été exploités et 5266 équipements d’irrigation mis à la disposition des producteurs. L’assurance agricole a aussi été étendue à cinq nouvelles régions et couvre 18246 ha.
Les secteurs de soutien à la production n’ont pas été en reste
La mise en œuvre du PA-SD a également profité au secteur de soutien à la production. Le réseau hydraulique, les infrastructures routières, aéroportuaires et de télécommunications ont enregistré des avancées significatives en 2022.
En termes d’électrification, 1472 km de lignes électriques ont été construits, 420 nouvelles localités électrifiées, 33.600 ménages raccordés au réseau électrique national et 7.152 lampadaires pour l’éclairage public ont été posés. En matière d’infrastructures de l’eau, il y a la réalisation de deux nouveaux barrages, la réhabilitation de 6 barrages dégradés et l’entretien de 10 autres. La politique en matière routière a réalisé le bitumage de 108,1 km de nouvelles routes, l’aménagement de 413 km de nouvelles pistes rurales et de 58,3 km de voies primaires et secondaires et la sauvegarde du patrimoine routier, à travers l’entretien courant de 5969 km de routes classées.
Etienne LANKOANDE (Collaborateur)
Encadré
Des ajustements pour répondre aux défis opérationnels
La mise en œuvre du Plan d’action pour la stabilité et le développement (PA-SD) en 2022 s’est déroulée dans un contexte international et national très difficile. Il s’agit de la crise russo-ukrainienne, de l’accentuation des attaques terroristes, de la mauvaise campagne agricole en 2022, des changements à la tête de l’Etat. Pour Nicolas Kobiané, président du CTN/PND, il faut aussi tenir compte de l’agencement entre différents référentiels de développement. En effet, le Burkina Faso avait adopté un second Plan national de développement économique et social (PNDES) pour la période 2021-2025. A la faveur des changements constitutionnels en 2022, le PNDES II a été délaissé au profit d’une Politique nationale du développement (PND). « Les changements qui ont intervenu à partir de 2022 ont occasionné des ajustements pour répondre aux défis opérationnels, à travers le PA-SD mis en place au cours de 2022, pour mieux orienter les actions de la Transition », précise Nicolas Kobiané. Pour le financement des politiques de développement, le CTN a noté que la mobilisation des ressources extérieures avait baissé de 2020 à 2022, passant de 586 milliards FCFA à 454 milliards FCFA. Les ressources propres, quant à elles, ont connu une hausse, passant de 1636,01 milliards FCFA en 2020, à 1928,84 milliards FCFA en 2021 et à 2242,59 milliards FCFA en 2022.o