• Près de 14 analyses pour garantir la conformité des produits
• Du chargement au dépôt interne
Qui garantit la qualité du carburant au Burkina Faso ? A priori, tous les regards sont tournés vers la Société nationale burkinabè des hydrocarbures. Lors de l’atelier qui a réuni les hommes de médias à Bobo-Dioulasso, du 31 août au 2 septembre, les responsables de la SONABHY ont clarifié le rôle et la responsabilité de la structure dans la chaîne des valeurs des hydrocarbures au Burkina.
Les principales missions de la SONABHY sont, entre autres : l’importation, le stockage et le conditionnement des hydrocarbures liquides et gazeux ; ainsi que la construction d’infrastructures de stockage en vue de garantir au Burkina Faso, une sécurité énergétique suffisante. Une mission sous-jacente à celles-ci est de mettre à la disposition des sociétés de distribution (les marketeurs) des produits de qualité. En tant que société commerciale ayant le monopole de l’importation, elle s’est fixé comme obligation de fournir des produits liquides et gazeux conformes aux normes en vigueur, à travers un dispositif de contrôle qualité piloté par Yannick Roger Dao, responsable du laboratoire chargé du contrôle de la qualité des hydrocarbures à la SONABHY, à Bingo.
Cet Ingénieur qualité hygiène sécurité environnement a présenté 14 types d’analyses et leurs interprétations. Ces analyses sont effectuées depuis l’achat des hydrocarbures par des cabinets d’expertise indépendants, à leur arrivée dans les dépôts côtiers puis lors de leur dépotage dans les dépôts internes de la SONABHY. Les produits sont régulièrement contrôlés, tant qu’ils sont sous le contrôle de la SONABHY. 14 types d’analyses sont faites. Elles vont de la couleur à la teneur en eau en sédiment et en souffre, en passant par la distillation, etc. pour approuver la conformité. « Le contrôle qualité permet de déterminer si les produits fabriqués sont conformes, non conformes mais avec possibilité de retouche, et devant être détruits »
En clair, explique le chef du laboratoire de Bingo, la SONABHY met à la disposition des marketeurs, des produits conformes à la règlementation, à travers cette série d’analyses.
Quid alors des plaintes des consommateurs sur la mauvaise qualité des produits servis à la pompe ? A ce niveau, explique-t-on, la responsabilité de la SONABHY est dégagée. Ces « pollutions » ont lieu dans deux cas : lors du transport, c’est-à-dire, à partir du chargement au dépôt et la station destinataire ou dans les cuves de la station même. Ces contrôles hors du réseau de la SONABHY sont sous la responsabilité du ministère en charge du commerce, notamment, l’ABNORM, pour les questions de métrologie (quantité), et de la BUMIGEB pour les questions liées à la qualité pour traquer les fraudeurs, ceux qui manipulent les pompes et le carburant pour se faire de bonnes marges.
A la nationale des hydrocarbures, à côté de la qualité externe qui concerne le produit servi aux clients que sont les marketeurs, l’entreprise s’est engagée dans une démarche qualité depuis plusieurs années, avec l’obtention de la certification ISO 9001. Cet engagement a abouti à la certification ISO 9001 version 2008, en avril 2013. Ce certificat a été renouvelé en 2018 (ISO 9001 version 2015). L’entreprise est en train de migrer vers un système de management intégré de la qualité, de la santé/sécurité et de l’environnement pour la certification aux normes ISO 9001, 14001 et 45001. C’est un objectif pour la fin de l’année 2022, qui confirme l’engagement des dirigeants et des travailleurs de la SONABHY dans une démarche de performance continue, selon les explications de Joseph Diasso, ingénieur mécanique et directeur de l’audit et de la qualité et également auditeur certifié IRCA et consultant international sur les normes ISO.
Pour le responsable de l’audit et de la qualité, « la démarche qualité est un catalyseur qui participe de l’image de marque de l’entreprise auprès de ses partenaires que sont les fournisseurs et les banques et les marketeurs ».
F.W
Encadré
Approvisionnement en hydrocarbures : en attendant les pipelines
En plus de renforcer les capacités de stockage à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou , deux grands pipelines sont prévus dans le cadre du renforcement et de l’optimisation de la chaîne logistique. Ces projets de pipelines sont pilotés par le ministère en charge de l’énergie et concernent les axes :
– Bolgatanga (Ghana) – Bingo (Burkina Faso) de 230 km et dont les travaux sont estimés à 117 milliards en 2015,
– Bouaké (RCI) – Péni (Bobo-Dioulasso BF). C’est une pipe d’environ 225 km, dont 75 km sur le territoire ivoirien et 150 km environ sur le territoire burkinabè. Le tronçon Yamoussoukro-Bouaké-Ferké est toujours en étude. Le tronçon Ferké-Péni également.