La production de statistiques économiques d’un pays permet l’adoption de politiques adéquates pour son développement économique. Pour cela, il est produit annuellement au Burkina, des statistiques sur les opérations économiques du pays avec l’extérieur. A l’instar des autres pays de l’UEMOA, cette mission est assignée à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). C’est dans ce cadre qu’elle a organisé une journée de diffusion des comptes extérieurs de l’année 2020 du Burkina Faso. Cette activité visait à renforcer le partage d’informations économiques entre les acteurs et à accroître leur importance dans l’adoption des politiques publiques. C’était le 9 décembre 2021 à Ouagadougou.
La balance des paiements est un état statistique présenté sous forme comptable récapitulant l’ensemble des transactions financières et non financières entre les résidents et les non-résidents d’un pays au cours d’une période déterminée. Elle est généralement assimilée à l’année civile. Elle est définie selon le cadre normalisé de la 6e édition du manuel du Fonds monétaire international (FMI). Les comptes extérieurs se subdivisent en trois sous-composantes, à savoir : la balance des transactions courantes, le compte de capital et le compte financier. Pour le Directeur de l’Agence principale Ouagadougou de la BCEAO, Adama Sankara, la journée de diffusion des comptes extérieurs participe au renforcement des canaux de dialogue existants entre les secteurs publics et privés. Au titre de la balance des transactions courantes, il est enregistré une amélioration de 476 762 millions FCFA, contre -306 921 millions FCFA en 2019. Cette hausse s’explique par l’amélioration des sous-comptes (balance des biens et services, compte de revenu secondaire), à l’exception du compte de revenu primaire qui a connu un déficit de 4,2% en 2020 (-312 083 millions FCFA) s’expliquant, notamment, par la progression des revenus nets payés aux non-résidents au titre des revenus des investissements (+17,978 millions FCFA). La progression du sous-compte balance des biens et services qui est de 367 548 millions FCFA en 2020, contre -325 461 millions FCFA en 2019 s’explique par la forte amélioration de la valeur des exportations et au repli des importations comparativement à 2019. Les 5 principaux produits exportés en 2020 sont l’or non monétaire, le coton, le zinc, les graines de sésame et la noix de cajou. A l’image des années précédentes, les zones de destination de ces exportations étaient l’Europe (72,5%), l’Asie (9,3%), l’Afrique (6,8%) et l’Amérique (0,2%). Celles à destination des autres pays de l’UEMOA ont représenté 4,6% des exportations totales. Le sous-compte, Compte de revenu secondaire, a enregistré une hausse de 31,8% (421 296 millions FCFA en 2020, contre 318 002 millions FCFA en 2019), imputable à l’accroissement des transferts courants de l’administration publique et des acteurs privés.
Au terme de l’année 2020, le compte de capital a affiché un solde excédentaire de 211 619 millions FCFA, en une augmentation de 85 687 millions par rapport à 2019 (+68,0%). La hausse s’explique par l’amélioration du poste de transfert en capital de 85 587 millions FCFA sur un an. Concernant le compte financier, en 2020, le flux des actifs et passifs financiers a enregistré des sorties nettes de 208 094 millions FCFA, après des entrées nettes de 252 596 millions FCFA en 2019, soit une variation de 460 690 millions FCFA (-182,4%). L’évolution est imprimée par des sorties au titre des Investissements direct étrangers, IDE (-138 604 millions FCFA) et des autres investissements (-640 871 millions FCFA). Ces sorties sont atténuées par la hausse des entrées de capitaux liées aux investissements de portefeuille (+318 784 millions FCFA). En liaison avec l’évolution de ses composantes, le solde global de la balance des paiements du Burkina est ressorti excédentaire pour la quatrième fois consécutive (476 010 millions FCFA en 2020, contre 67 405 millions FCFA en 2019). Le Directeur général (DG) de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), Boureima Ouédraogo, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’activité. Il représentait le ministre de l’Economie, Lassané Kaboré. A en croire M. Ouédraogo, la balance des paiements est un outil d’analyse et d’évaluation de la stabilité du système financier et un instrument indispensable à la formulation et au suivi de la mise en œuvre des politiques publiques.
Issouf TAPSOBA (Collaborateur)
Encadré
Position extérieure globale (PEG) du Burkina
C’est un compte de bilan qui recense, à une date donnée, les stocks d’actifs et passifs financiers d’un pays. En fin décembre 2020, la PEG du Burkina Faso est ressortie débitrice de 3 237 947 millions FCFA (-32,2% du PIB), contre -3 994 506 millions FCFA (-42,6% du PIB) un an plus tôt, soit une atténuation de 18,9%, consécutive à un accroissement du stock d’actifs financiers et un repli du stock de passifs.