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Mise en œuvre du PNDES : Les revendications sociales, un coup dur

 

Le gouvernement de Paul Kaba Thiéba a été accueilli dès son installation en 2016 par des revendications sociales. Celles-ci, loin de s’estomper, se sont aggravées, et pire n’ont épargné aucun département ministériel. C’est ainsi que rien que pour l’année 2017, le pays a enregistré près d’une dizaine de revendications sociales de la part des travailleurs. Certains de ces mouvements ont connu des longues durées.
Parmi ceux-ci, on peut citer les grèves des financiers: 40 jours, les agents des impôts: 21 jours, les agents du trésor: 21 jours. Conséquence: l’économie nationale a accusé un coup dur dû aux répercussions de ces mouvements sociaux. Et pour le Premier ministre, si cette tendance à revendiquer à tout va doit se poursuivre, le Plan national de développement économique et social (PNDES) censé sortir d’ici à 2020 le pays de la pauvreté prendra également un grand coup.
«La recrudescence de ces revendications, de ces grèves et des sit-in risque de porter des dommages irréparables à l’économie nationale et remettre en cause les espoirs suscités par le PNDES et la croissance retrouvée», a-t-il confié à la presse nationale, le 19 juin dernier. A ce premier grand rendez-vous avec la presse, le chef du gouvernement a regretté que tout cela intervienne au moment où le PNDES est en train d’amorcer un tournant décisif dans sa mise en œuvre.
Et cette deuxième phase, selon le locataire de la Primature, est «l’identification des projets porteurs à même d’être financés» par les PTF. Pour le chef du gouvernement, «au lieu de permettre au gouvernement de consacrer ses efforts à rendre opérationnel le PNDES, il y a une déperdition d’énergie avec ces multiples protestations». Et, pour lui, il est temps que cela s’arrête et, sans le dire ouvertement, Paul Kaba Thiéba demande une «trêve sociale» de la part des protestataires.
Tout en reconnaissant le droit de grève, le banquier venu de la BCEAO promet de sévir au cas où la ligne rouge venait à être dépassée. Cette ligne est la remise en cause de la continuité de l’Etat. Mais à combien s’élève la perte financière subie par le gouvernement du fait de ces multiples grèves ? A cette question, le Premier ministre répond qu’une évaluation est en cours pour déterminer l’incidence financière.

Des impacts visibles sur l’économie et le budget national
Paul kaba Thiéba a, au cours d’une conférence de presse, laissé entendre que ces impacts sont déjà visibles sur l’économie et le budget national. C’est ainsi que sur le plan économique, le banquier a souligné que les grèves et autres sit-in portent atteinte à la production, à la création de richesses et réduisent ainsi la croissance. «Elles pénalisent tous les secteurs de notre économie et tous les acteurs, notamment le secteur privé formel et informel qui est pourtant le premier employeur et pourvoyeur de recettes fiscales pour notre pays», martèle-t-il.
Sur le plan budgétaire et financier, Paul Kaba Thiéba évoque l’incidence financière de la loi 081, le statut des magistrats. Il note aussi que l’effort financier imprévu consenti par l’Etat au titre des gestions budgétaires 2016 et 2017 est considérable et il impacte le ratio masse salariale sur recettes fiscales qui s’approche dangereusement du seuil de 50%, ce qui limite les possibilités d’investissement sur ressources propres.

16 milliards de F CFA au profit des jeunes et des femmes
Nonobstant, ces obstacles, le Premier ministre se réjouit du fait qu’en 2016 l’économie ait renoué avec la croissance en réalisant une performance de 5,9% contre 4% en 2015. Cette performance a été réalisée à la faveur d’un taux d’exécution financière de plus 61,1% et d’exécution physique de 54,5% des objectifs PNDES. Du reste, ces performances ont été saluées par les PTF lors de la réunion du comité de pilotage tenue le 9 juin 2017. Et cette tendance va se poursuivre pour atteindre 7,8% d’ici la fin de l’année 2017. Cette croissance va se faire ressentir dans le vécu des Burkinabè dès cette année, avec la mise à la disposition des jeunes et des femmes d’un montant de 16,5 milliards de FCFA répartis sur trois ans pour le financement de leurs différents projets.
Ce financement, de l’avis du Premier ministre, permettra la création de 30.000 micro- projets, la création de 90.000 emplois directs et de plus de 100.000 emplois indirects. Les dépôts des demandes de financement pourront s’effectuer dès le 26 juin 2017 dans les guichets du FASI, du FAIJ, du FAPE et du FAARF. A terme, dit-il, l’objectif est de permettre la réduction du chômage et du sous-emploi des jeunes et des femmes.

Rachel DABIRE


 

Les réalisations qui verront leur effectivité en 2017 dans le cadre du PNDES

Dans le domaine de l’énergie, la centrale solaire de Zagtouli connaitra son achèvement, de même que les travaux d’électrification des localités de la vague 3 du programme spécial d’électrification de 105 chefs-lieux de communes rurales.
La mise en service de la centrale solaire photovoltaïque communautaire de Ziga raccordée au réseau de la SONABEL sera effective. De même, l’interconnexion entre Bolgatanga au Ghana et Ouagadougou verra son aboutissement en 2017.
Dans le domaine de la santé, la construction et l’équipement de 5 CMA et de 17 CSPS, du CHR de Dédougou, et la poursuite et l’amélioration de la mesure de gratuité des soins chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.
En matière d’éducation et d’enseignement supérieur, la construction de 1.390 nouvelles salles de cours, de 5 lycées professionnels, de 4 lycées scientifiques, de 4 lycées techniques, 207 CEG et 25 lycées d’enseignement général.
En matière d’approvisionnement en eau potable, 2017 verra la réalisation de 2.020 forages neufs, 4 barrages neufs, la réhabilitation de 21 barrages, la réalisation de 54 systèmes d’Adduction d’eau potable simplifiée (AEPS) et la réhabilitation de 26 autres.

Source : Discours du Premier ministre

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