Le 27 mars 2017, la Global Financial Integrity publiait un rapport sur le thème de «La criminalité transnationale et le monde en développement». Dans ce document de plus de 160 pages, l’organisation qui recense les données sur les flux financiers illicites fait un constat alarmant. «Le commerce de la criminalité transnationale est évalué à une moyenne de 1,6 trillion de dollars à 2,2 trillion de dollars par an», affirme le rapport dans son résumé général.
L’étude s’est penchée sur 11 catégories de crimes. Il s’agit du trafic de drogues, d’armes, d’humains, d’organes humains et de biens culturels ; de la contrefaçon, de la destruction de la faune, de la pêche illégale, de l’exploitation forestière illégale, l’exploitation illégale et le vol de pétrole brut.
Pour la GFI, l’appât de gains élevés, associé aux faibles risques pour les auteurs de crimes, soutenus par les flux financiers illicites, sont un terreau propice à la criminalité transfrontalière.
Le rapport souligne également comment la criminalité transnationale mine les économies, les sociétés et les gouvernements dans les pays en développement. Les efforts politiques nationaux et mondiaux qui mettent l’accent sur la lutte contre les flux financiers illicites sont nécessaires pour lutter plus efficacement contre ces crimes et les réseaux illicites qui les perpètrent.
Une entreprise prospère
Les résultats du rapport de la GFI démontrent que la criminalité transnationale est une entreprise prospère. L’argent constitue la principale motivation de ces activités illégales. Sur les 11 catégories de criminalité transnationale étudiées, la contrefaçon vient en tête. Elle est passée de 923 milliards de dollars à 1,13 trillion de dollars, suivie par le trafic de drogues. Cette dernière catégorie est passée de 426 à 652 milliards de dollars.
L’exploitation forestière illégale est la criminalité la plus pernicieuse en ressources naturelles (52 à 157 milliards de dollars). Les revenus générés par ces 11catégories de crimes visés dans ce rapport financent la violence, la corruption et d’autres abus.
Très rarement, les retombées de la criminalité transfrontalière ont un bénéfice à long terme pour les citoyens, les communautés ou les économies des pays en développement.
Au lieu de cela, les crimes minent les économies locales et nationales, détruisent l’environnement et compromettent la santé et le bien-être du public, selon le rapport.
Face à ces constats alarmants, le rapport de la GFI appelle les gouvernements, les experts, le secteur privé et les groupes de la société civile à s’attaquer au système financier illicite mondial en favorisant une plus grande transparence financière.
Cette recommandation permettra de réduire les flux financiers illicites et les gains associés aux crimes, et augmentera la capacité de traduire les criminels en justice et de vaincre leurs réseaux.
La GFI recommande plusieurs mesures à prendre par les gouvernements et d’autres organismes de réglementation pour augmenter les niveaux de détection et d’interdiction des produits de la criminalité transnationale: exiger que les sociétés qui s’inscrivent et font des affaires dans un pays déclarent le (s) nom (s) du (des) véritable (s) propriétaire (s), signaler les transactions financières et commerciales impliquant des personnes physiques et morales dans des juridictions à haut risque et nécessitant une documentation supplémentaire, examiner les factures d’importations et d’exportations pour signaler une mauvaise facture, ce qui peut indiquer une contrebande technique et / ou physique, utilisez les bases de données sur les prix du marché mondial tels que GFTradeTM pour estimer le risque de mauvaise facturation pour les valeurs déclarées et enquêter sur les transactions suspectes, partager plus d’informations entre les agences et les départements sur les marchés et les acteurs illicites qui existent dans les frontières d’un pays.
NK