Au commencement étaient les Koglweogo. A l’arrivée, il nous faudra des KOGLFASO*(protecteurs du Faso) si l’on veut préserver ce pays du désordre.
Des groupes d’auto-défense en apparence pas du tout structurés ont décidé de suppléer les forces de l’ordre et la justice dans les contrées les plus reculées du Faso. Naïvement, les bonnes gens ont cru en leur sacerdoce, dans la mesure où ils comblaient un certain vide. Les donneurs d’alerte n’ont pas marqué d’attirer l’attention de l’autorité sur le conflit imminent entre ces groupes et les institutions républicaines. Puis vinrent les dérapages (sévices corporels, morts de présumés voleurs, etc.). Soutenu par une certaine opinion, ces groupes d’auto-défense se sont multipliés au point aujourd’hui de devenir une menace pour la cohésion sociale.
La République est dans un cul de sac, victime de ses propres turpitudes, parce qu’incapable d’assurer la sécurité de ses propres citoyens. On a bien vu, dans les hésitations, le gouvernement qui a failli déléguer la sécurité des citoyens à ces «justiciers de la brousse» qui, malheureusement, frappent aujourd’hui aux portes des grandes villes telles que Ouagadougou. Les violences de la semaine dernière à la sortie ouest de la capitale entre pro et anti-Koglweogo en attestent.
Il y a urgence à étouffer ce phénomène. L’apathie du gouvernement avait été expliquée par la proximité des élections municipales. Pour cette raison, l’exécutif est resté amorphe face aux actes de défiance de son autorité. Maintenant que les élections sont derrière nous, on attend de voir la réponse du gouvernement.
Ce qu’on attend de lui c’est de la fermeté afin de mettre au pas ces groupes d’auto-défense. Que ceux-ci intègrent les règles de la République pour qu’ensemble nous soyons tous des KOGLFASO. Dans le cas contraire, qu’ils disparaissent à jamais.
*Terme que nous empruntons volontiers à l’activiste Harouna Kaboré, fondateur du mouvement Le Faso d’abord.o
Abdoulaye TAO
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