Simon Compaoré, ministre de l’Intérieur, avait été ferme face aux chauffeurs de taxis qui utilisent le gaz butane comme combustible. Le 31 mars était la date butoir. Passée cette date, tous les taxis qui s’étaient mis au gaz devraient revenir au gasoil ou à l’essence, faute de quoi les sanctions allaient tomber.
On le sait, les taximen multipliaient les rencontres pour obtenir du ministre une rallonge du délai. Le niet du ministre de l’Intérieur avait été retentissant avant de s’édulcorer le mois dernier. Face à l’insistance des taximen, il avait promis d’échanger avec le ministre en charge des Transports et la SONABHY. Finalement, les taximen ont eu gain de cause: la date butoir est repoussée jusqu’en octobre 2016.
En clair, ces taxis à gaz que nous avons appelés «bombes ambulantes» peuvent continuer à circuler malgré tous les risques. Il faudra encore patienter 7 mois pour espérer voir disparaitre ce danger qui est devenu permanent.
Certains taxis n’ont-ils pas commencé à prendre feu en pleine circulation? Que s’est-il passé pour que le ministère en charge de la Sécurité accède à une telle requête? Le danger est là, présent, car tout mauvais branchement des bouteilles de gaz de 12 kilos dans les taxis peut provoquer un risque d’explosion en cas de fuite de gaz en présence de passagers fumeurs.
Des opérations comme celles des 16 et 17 février 2016 ne seront donc plus à l’ordre du jour.
Les taximen peuvent donc se frotter les mains. Rien ne prouve que la mesure soit effective en octobre. Peut-être que les taximen n’ont pas encore dit leur dernier mot. Octobre arrivera, c’est sûr! Quelle autre raison ces derniers brandiront-ils pour pousser encore le département en charge de la Sécurité à surseoir à sa décision? Ce recul du ministère de la Sécurité ne rassure pas tout le monde. Les taximen avaient très tôt brandi la cherté du carburant au Burkina pour expliquer leur attitude.
Est-ce à dire que le prix de l’essence va diminuer à la date indiquée? Pas sûr! Connaissant la rigidité de Simon Compaoré, on peut espérer qu’il a la solution du respect de cette nouvelle échéance entre les mains. Il devra les avoir en main afin que cette nouvelle chance accordée aux taximen ne se transforme en défiance, au cas où certains esprits malins venaient à refuser catégoriquement l’exécution de cette mesure en octobre.
Il faut simplement espérer que ce nouveau contrat a été conclu sur la base de la confiance mutuelle et qu’en octobre nos rues seront débarrassées de ces «bombes ambulantes».
C’est une question de responsabilité et d’honneur dans le respect de la parole donnée entre le ministère de la Sécurité et le syndicat des taximen.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Défiance en vue ?
Ils sont nombreux à ne rien comprendre à ce nouveau report de date afin que des taxis qui sont hors-la-loi puissent se mettre à jour. Ayant voulu un dialogue avec les taximen, Simon Compaoré a été obligé de céder. Gageons seulement que ce n’est pas parce que des taximen ont promis de «bander les muscles» si les délais ne sont pas repoussés que l’ultimatum d’octobre a été décidé. En tout cas, il faudra que le ministre prenne ses dispositions pour que ces taxis à gaz ne jouent pas une nouvelle fois les prolongations.