L’ambassadeur des Etats-Unis, Tulinabo Mushingi, a procédé le 24 novembre dernier à la visite du site d’irrigation goutte-à-goutte du laboratoire de technologie de l’ONG américaine International development entreprise (IDE) dans le quartier de Yamtenga à Ouagadougou.
Cette visite s’inscrit dans le cadre des tournées de l’ambassadeur dans différentes localités. Elle a été suivie d’un échange sur le thème «Changements climatiques et entreprenariat social». Ces techniques innovantes sont mises en œuvre pour aider les ménages ruraux pauvres à avoir accès aux outils et aux connaissances dont ils ont besoin pour augmenter leurs revenus.
Ainsi, dans le but de permettre aux agriculteurs et aux ménages de pallier le manque d’eau et sa gestion rationnelle, l’IDE a mis en place des kits d’irrigation goutte-à-goutte, des pompes solaires, des réservoirs de stockage d’eau et des ouvrages d’assainissement à but économique. Les kits d’irrigation goutte-à-goutte sont de petites tailles, avec de petits écartements. Leur utilisation permet de réduire de 40 à 60% la consommation d’eau. Ils ont pour avantage l’économie en eau, le gain de temps, le retour sur investissement rapide, la production en qualité et en quantité.
Les prix des kits varient entre 10.000 à 198.000 F CFA selon la taille comprise entre 20 m² et 1.000 m². Selon les dires de la directrice pays du laboratoire, déjà plus de 5.000 kits d’irrigation goutte-à-goutte ont été écoulés sur toute l’étendue du territoire et plus de 2.000 petits producteurs ont été adoptés de la technologie.
Les Américains, soucieux des effets néfastes des changements climatiques, s’intéressent aux technologies d’irrigation goutte-à-goutte qui constitue une des solutions pour la culture saisonnière et la culture de contre-saison.
Cette visite est donc selon l’ambassadeur une occasion de connaitre les technologies innovantes qui permettront au Burkina Faso et au monde de faire face aux problèmes climatiques: «Notre visite consiste à propager l’idée de l’innovation dans tout ce que nous faisons, et surtout l’innovation dans l’irrigation».
Le problème des changements climatiques préoccupe les USA. Comme l’a souligné Tulinabo Mushingi dans son discours : «Aucune action n’est trop petite dans la lutte contre les changements climatiques».
Entre 2010 et 2014, les Etats-Unis ont débloqué plus de 1.170 milliards de F CFA pour faciliter la croissance climato-résiliente et à faibles émissions en Afrique. Une grande partie de cet argent a été allouée en tant que subvention dans l’optique d’accroitre les capacités d’adaptation et de résilience d’environ 40 pays en Afrique subsaharienne.
Plus de 246 milliards ont aussi été engagés dans des fonds climatiques multilatéraux axés sur l’adaptation auxquels les pays africains ont recours. Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, voit sa productivité agricole et sa maraîcher-culture baisser à cause du manque de ressources hydrauliques. Avec l’apport du laboratoire IDE dont l’un des objectifs est d’aider les petits producteurs à intégrer le système du marché, la vie de bon nombre d’entre eux s’est vu améliorer, comme l’a témoigné Madame Bayala, utilisatrice du kit goutte-à-goutte. «J’ai été durement affectée par la grande chaleur de l’année dernière. J’avais commencé à perdre toutes mes plantes. Cependant, grâce à la technologie du goutte-à-goutte que j’ai découverte, j’ai pu faire de la maraîcher-culture, ce qui m’a permis d’avoir des rentrées de fonds. Ce fut une belle expérience que je compte renouveler cette année», confie-t-elle.
Germaine BIRBA
Les objectifs de l’IDE
Présent au Burkina depuis 2011, l’IDE a mis en place des technologies dont certaines sont une réponse aux changements climatiques que subit le monde. Le laboratoire intervient dans 4 régions du pays et a déjà écoulé plus de 5.000 kits d’irrigation goutte-à-goutte et plus de 2.000 petits producteurs ont adopté la technologie. Créé il y a 32 ans, le laboratoire a pour but d’aider les plus pauvres à sortir de l’impasse économique. La vie de plus de 23 millions de personnes s’est vu changer. Cependant, les ambitions du laboratoire sont plus grandes. Il espère, d’ici 2020, toucher encore plus de 20 millions de personnes.