
• Enseignement de base : plus de 403 milliards FCFA
• Enseignement secondaire : près de 290 milliards FCFA
• Sports, Jeunesse et Emploi : plus de 20 milliards FCFA
Voici ce que certains ministres du gouvernement du président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, sont allés solliciter auprès du législateur, dans le cadre de l’examen au fond du projet de loi de finances, exercice 2026. Cette phase préalable qui a débuté le 17 novembre s’est achevé le 6 décembre 2025, avec l’audition du ministre de l’Economie et des Finances par la Commission des finances et du budget (COMFIB) de l’Assemblée législative de transition.
Former des citoyens compétents, créatifs, patriotes et engagés
Plus de 403 milliards FCFA, tel est le budget prévisionnel 2026 sollicité par le ministre de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Jacques Sosthène Dingara, le 24 novembre 2025. Que compte-t-il faire avec ce montant en 2026 ? Il a expliqué aux Députés qu’il comptait accélérer les différentes réformes curriculaires, institutionnelles et organisationnelles. Une fois ces réformes actées, cela va permettre, selon le ministre, de former des citoyens compétents, créatifs, patriotes et engagés pour le développement durable et la souveraineté nationale. Cette ambition s’inscrit dans la dynamique de l’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité (IPEQ). D’ores et déjà, certaines réformes engagées ont permis d’enregistrer des résultats probants.
A titre illustratif, la proportion des CEEP publics est passée de 14 % en 2023-2024 à 30 % en 2024-2025, grâce à l’ouverture de 500 Centres d’éveil et d’éducation préscolaire (CEEP), le recrutement sur concours directs, suivi de formation de 1.000 éducateurs de la petite enfance, l’intégration de 300 éducateurs disposant déjà de titre de capacitation.
Le MEBAPLN a introduit plusieurs avancées majeures. Il s’agit, entre autres, de l’enseignement de l’anglais dès le CE1, l’intégration des TIC à l’école, la digitalisation des documents pédagogiques, la déconcentration des examens et concours, la valorisation du savoir endogène, et bien d’autres. Les initiatives « une école, un forage », « une école, un jardin scolaire » ou encore « un élève, une identité » témoignent de la volonté des plus hautes autorités d’améliorer l’environnement éducatif.
Entretien et sécurisation du Stade du 4-Août : une allocation supplémentaire sollicitée
Le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi (MSJE), Roland Somda, a plaidé pour un budget 2026 d’un montant qui s’élève à un peu plus de 20 milliards FCFA. Il a laissé entendre que ce montant devra participer à la consolidation des résultats déjà engrangés pour la mise en œuvre du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD).
Le ministre a indiqué que la structuration de ce budget renforcerait aussi les actions dans les secteurs prioritaires, à travers les 4 programmes budgétaires du département que sont le sport et les loisirs, la jeunesse et l’éducation permanente, la promotion de l’emploi et le pilotage et soutien. Pour l’entretien et la sécurisation du Stade du 4-Août, récemment rénové, il a plaidé pour l’allocation d’un budget supplémentaire.
Roland Somda a précisé aux Députés que ce budget supplémentaire alimenterait le Fonds Faso Kuna-Wili pour l’accompagnement à l’entrepreneuriat des jeunes, pour l’organisation de la 2e édition des Jeux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) prévus au Burkina Faso et pour la préparation et la participation des équipes nationales aux compétitions internationales. Pour s’assurer qu’il bénéficiera de la compréhension des Députés, le ministre a martelé que le budget prévisionnel 2026, soumis à leur appréciation, était « un levier de transformation accélérée qui pourra contribuer à la stabilité nationale, il est en cohérence avec l’ambition affichée d’un Burkina Faso résilient, offensif et débout » pour sa Révolution progressiste populaire (RPP).
Urbanisme et habitat, construction de 50.000 logements décents et abordables
Pour mettre en œuvre les priorités du secteur de l’urbanisme et de l’habitat devant la COMFIB, le ministre Mikaïlou Sidibé a défendu un budget prévisionnel 2026 estimé à un peu plus de 9,6 milliards FCFA. Il a rappelé que ce montant devrait soutenir les réformes en cours dans le logement, le foncier et l’aménagement urbain. Il a soutenu qu’au titre des priorités de 2026, le budget 2026 permettrait d’accélérer deux programmes structurants : “Burkina Faso DEENW KA SOOW”, qui vise la construction de 50.000 logements décents et abordables et PRO-RES-APUR, dédié à la restructuration des zones d’habitat spontané et à l’apurement du passif foncier, pour améliorer les conditions de vie urbaines. A ces deux projets phares, plusieurs réformes majeures sont également annoncées. Il s’agit de la révision du Code de l’urbanisme et de la construction ; l’opérationnalisation des unités d’assistance à la maîtrise d’ouvrage publique et l’élaboration des stratégies nationales de reconfiguration urbaine et de développement des villes et du logement. A terme, dit-il, ces ressources permettront de renforcer l’accès équitable au foncier, d’améliorer la qualité des constructions et de promouvoir des villes sûres, inclusives et attractives.
Enseignement secondaire : plus de la moitié du budget aux dépenses du personnel
Près de 290 milliards FCFA pour un enseignement secondaire et de la formation professionnelle et technique de qualité, tel est le budget 2026 que sollicite Dr Boubakar Savadogo.
Même si les dépenses de personnel vont prendre plus de la moitié du budget sollicité, le ministre a annoncé aux Députés qu’en 2026, il était prévu la construction de nouveaux établissements de formation professionnelle à Saaba, à Bobo-Dioulasso, ainsi qu’au Lycée Saint-Joseph, récemment acquis par l’État. Avant de quitter les Députés, le ministre a présenté, le 3 décembre 2025, la trajectoire stratégique de son département.
La politique sectorielle du MESFPT s’articule autour de trois programmes opérationnels complétés par un programme de soutien, socle de la mise en œuvre des réformes. Il ressort qu’à la date du 1e décembre 2025, le ministère affichait un taux d’exécution budgétaire de 94,90%. En 2025, l’Etat a permis la réouverture de 195 des 244 établissements fermés ou délocalisés pour raisons sécuritaires.
Palliative énergétique : doter chaque région d’une centrale électrique secondaire
En 2026, le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, compte doter chaque région d’une centrale électrique secondaire. De ses dires, cela permettrait de minimiser certains risques d’électricité. Pour y arriver, il a sollicité un budget prévisionnel qui s’élève à plus de 6 milliards FCFA comportant des perspectives d’investissements, notamment, dans le secteur de l’énergie sous forme de partenariat public-privé (PPP).
Le montant obtenu va aussi faciliter la sécurisation des sites miniers. Le 3 décembre 2025, le ministre a fait la redevabilité de son budget 2025 aux Députés. Il a été noté que le taux d’exécution du budget 2025 du MEMC à la date du 30 novembre 2025 est de 81,77%. Quant au taux de recouvrement des recettes de services, il est de l’ordre de 91,74%.
Secrétariat général du gouvernement : un bâtiment exigu
Le budget prévisionnel du Secrétariat général du gouvernement et du Conseil des ministres, en 2026, s’élève à 1.417.011. 000 FCFA. En ce 1 décembre 2025, le ministre Secrétaire général, Ousmane Ouattara, a exposé aux membres de la COMFIB, les préoccupations de son institution. Sur ce, il s’est attardé, entre autres, sur l’exiguïté du bâtiment qui abrite le SGG-CM, l’insuffisance de moyens roulants et mobiliers de bureau. Il n’a pas manqué de faire le point de l’exécution du budget exercice 2025 du SGG- CM.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Les différentes étapes d’élaboration du budget ?
La prochaine étape sera consacrée à l’élaboration du rapport, à son adoption et à la programmation en plénière du projet de loi de finances pour l’exécution du Budget de l’Etat, exercice 2026, en vue de son adoption. La phase des auditions des équipes ministérielles et institutionnelles, conduites par leurs premiers responsables, est une étape cruciale dans le processus d’arbitrage du budget. Il s’agit d’entendre divers acteurs institutionnels sur les motivations des projections budgétaires en termes de dépenses et d’investissements dans leur secteur respectif et ce, en conformité avec la circulaire budgétaire 2026, en lien avec la mise en œuvre des priorités de l’Etat. L’examen du projet de loi de finances au Parlement est dévolu à la Commission chargée des finances et du budget. L’importance de cette loi fait que son adoption obéit à une procédure spécifique consacrée par le Règlement de l’ALT. A cet effet, l’article 122 de ce Règlement stipule que « l’ALT est saisie du projet de loi de finances quatre-vingt-dix jours avant le 31 décembre de l’année en cours ». L’ALT dispose de ce délai pour examiner le projet de loi de finances que le gouvernement élabore sur une période d’au moins huit (08) mois, avant son adoption en séance plénière.
