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2ᵉ édition du Forum international sur l’investissement boursier: l’innovation financière au cœur des échanges

  • Les défis et perspectives des marchés financiers africains
  • Décortiqués pendant deux jours, à Ouagadougou
  • Le patriotisme de la SA2IF salué

 Les 30 et 31 janvier 2025, ont eu lieu à Ouagadougou, la 2e édition du Forum international sur l’investissement boursier. Organisée par la Société africaine d’ingénierie et d’intermédiation financières (SA2IF), elle a réuni des experts, praticiens, décideurs politiques, régulateurs financiers et d’autres parties prenantes autour du thème « Défis et perspectives des marchés financiers africains ».

La cérémonie d’ouverture, qui a aussi rassemblé des étudiants de plusieurs écoles et universités, a vu la présence de personnes ressources telles que les anciens Premiers ministres, Tertius Zongo et Paul Kaba Thiéba, de l’ancien Directeur national de la BCEAO, Justin Damo Barro, et du président du Conseil national du patronat burkinabè, Idrissa Nassa, tous autour du PDG de la SA2IF, le Pr Constantin Dabiré.

Elle a aussi connu la participation effective du vice-président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Dr Daouda Diallo, vice-président aussi de la Maison de l’Entreprise, et du Conseiller technique, responsable du programme de mobilisation des ressources au sein du ministère de l’Economie et des Finances, Souleymane Nabolé.

« Le choix du thème de cette année, défis et perspectives des marchés financiers en Afrique, traduit notre ambition commune de bâtir un écosystème financier africain dynamique, inclusif et résilient. Ce forum se veut un espace d’échanges, d’analyse et de solution où se croisent « expertise, innovation et partenariat », a affirmé le PDG de SA2IF, lors de son discours d’ouverture.

Pour lui, ces deux jours de Forum sont une opportunité d’aborder les thématiques essentielles telles que la mobilisation des capitaux pour le développement économique,  le rôle de l’inclusion financière dans la réduction des inégalités, l’impact de l’innovation et de la digitalisation sur nos marchés et, bien sûr, l’intégration financière régionale comme moteur de compétitivité.

En rapport avec le thème général, plusieurs sous-thèmes ont fait l’objet d’échanges au cours de ces deux jours de session. Il s’agit, entre autres, de la dynamisation des marchés financiers, de l’inclusion financière en Afrique, de l’innovation et l’intégration financière dans les marchés africains, etc.

Et pour Justin Damo Barro, personne ressource de cette 2e édition, « les marchés financiers en Afrique sont appelés à jouer un rôle déterminant dans l’accélération de la croissance économique et la mobilisation des ressources nécessaires au financement des projets structurants. Cependant, ils sont confrontés à des défis, des défis majeurs qui limitent leur croissance.

Ainsi, le Forum se positionne comme une plateforme essentielle pour dégager des pistes de réflexion sur ces défis, explorer des solutions innovantes et tracer des perspectives ambitieuses pour renforcer la résilience et l’attractivité des marchés financiers africains ».

5 axes stratégiques pour le développement des économies

« Les discussions riches et constructives qui seront mises en lumière soulèvent des axes stratégiques  que je voudrais citer, et notamment, le premier axe stratégique, la dynamisation des marchés financiers, essentiel pour mobiliser les capitaux au service du développement des entreprises, en particulier, les petites et moyennes entreprises, souvent confrontées à des contraintes d’accès au financement », a déclaré Dr Daouda Diallo, vice-président de l’ALT et vice-président de la Maison de l’Entreprise.

Le deuxième axe, selon lui, est l’inclusion financière. Elle reste un levier-clé pour intégrer les entrepreneurs des secteurs formels et informels dans les dynamiques de croissance durable. Le troisième axe, l’innovation et la digitalisation, outils indispensables pour renforcer la compétitivité de nos entreprises et améliorer leur accès aux services financiers modernes ; le quatrième axe, le développement durable, un impératif pour garantir la pérennité de nos activités économiques tout en préservant notre environnement. C’est l’un des principes-clés du droit de l’environnement, en général, qui pose un pont servant de relais et de continuité entre les générations. Et le cinquième axe, c’est l’intégration financière régionale, qui offre des opportunités exceptionnelles pour mutualiser les ressources et attirer davantage d’investisseurs dans nos économies. Son objectif essentiel est de faire disparaître les frontières économiques et d’appréhender une économie transnationale dont les retombées ne peuvent être que la croissance et le développement de nos régions. « En tant que la Maison de l’entreprise, en tant que représentant du secteur privé, notamment, les petites et moyennes entreprises, il tient à réaffirmer son engagement, à jouer pleinement son rôle dans la réalisation de ses ambitions », a expliqué Dr Diallo.

C’est le Conseiller technique, responsable du programme de mobilisation des ressources au sein du ministère de l’Economie et des Finances, Souleymane Nabolé, représentant le ministre de l’Economie, patron de la cérémonie, qui a ouvert les travaux de cette deuxième édition du Forum. Dans le discours du ministre, lu par M. Nabolé, la contribution de la SA2IF a été reconnue. « Je salue le sens du patriotisme de la société SA2IF par sa contribution à la réflexion pour trouver les moyens de financement de l’économie, à travers la promotion de l’investissement boursier », a déclaré le ministre dans son allocution, lue par son représentant. Et de saluer la pertinence du thème de ce Forum, un thème au cœur des enjeux économiques.

« Bien que des défis subsistent, nos marchés financiers regorgent d’opportunités, comme l’illustre l’engouement croissant des investisseurs. Je tiens à saluer l’initiative de la société SA2IF dont l’engagement à promouvoir une culture boursière mérite d’être souligné et encouragé », a poursuivi le représentant du ministre de l’Economie. Et d’ajouter : « Les États membres de l’AES sont résolument engagés à assurer de meilleures conditions de financement de l’économie à travers des mécanismes innovants dont des idées pertinentes pourraient germer, lors des grandes rencontres de spécialistes comme ce Forum ».

5 panels ont été organisés, lors de ce Forum 2025. Le premier a porté sur la « Dynamisation des marchés financiers : stratégies et outils pour l’Afrique ». Il a été modéré par Oulimata Ndiaye Diasse, Directrice de UMOA-Titres, avec des panélistes de renom, Paul Kaba Thiéba, ancien Premier ministre du Burkina Faso et président du Conseil d’administration de IB Bank, Jean Paul Tonga, vice-président exécutif ; Directeur du Risque et de la Conformité au sein de Bloomfield Investment Corporation, et Jean-Philippe Aithnard, Directeur général adjoint de BOAD Titrisation. Les échanges ont porté, notamment, sur la notation financière, la titrisation et ont fait ressortir des recommandations pour une meilleure participation des entreprises au marché financier régional. Nous y reviendrons.

ESS

Filet ouvert

Keynote de Idrissa Nassa

« C’est un Forum qui est très important, qui participe à l’instruction financière de notre communauté et qui va contribuer de façon optionnelle à ce que nos chefs d’entreprise utilisent la Bourse pour se financer. L’investissement boursier est une opportunité pour les chefs d’entreprise à deux niveaux.

En premier, il permet aux chefs d’entreprise de bénéficier du bon fonctionnement des entreprises qui marchent bien. C’est-à-dire que vous observez sur le marché, les entreprises qui marchent, vous achetez des actions et vous pouvez être bénéficiaire de la performance de ces entreprises comme si vous étiez propriétaire. Et chacun gagne des performances à hauteur de son investissement. Sur ce plan-là, c’est une bonne opportunité.

Sur un autre plan, c’est une opportunité pour financer vos entreprises et vos projets. En ce sens que si vous êtes une entreprise qui fonctionne, vous avez la possibilité, à travers la Bourse, de lever des fonds, de vous faire coter, d’émettre des obligations.

Il y a plusieurs instruments qui sont mis à la disposition des entreprises pour s’autofinancer. Mais cela est basé sur un principe cardinal qui constitue la bonne gestion de votre entreprise. Vous devez bien gérer votre entreprise, avoir des bilans qui rassurent, rassurer les régulateurs sur votre capacité à rentabiliser l’investissement que les gens viendraient à vos confis.

Ce principe est fondamental et important. Donc, il vous appartient déjà, si vous pensez un jour pouvoir bénéficier des bienfaits de la Bourse (c’est-à-dire faire coter votre entreprise à la Bourse), de commencer déjà à adopter les bonnes méthodes de gestion, de bien organiser, bien structurer votre entreprise pour espérer une introduction en Bourse.

Dans notre pays, nous avons seulement trois entreprises ici, trois sociétés qui sont cotées à la Bourse. Il y a la BOA et l’ONATEL, et Coris Bank International. Alors, cela est le fait que la Bourse n’est pas très bien cotée, mais aussi que certaines entreprises ne veulent pas partager leurs gains avec la majorité. Quand vous regardez autour de vous, vous verrez des entreprises qui fonctionnent bien, qui font de très bons résultats, qui ont la possibilité, la capacité de se faire coter, mais elles ne veulent pas se faire coter….

Donc, ce que nous souhaitons, c’est qu’il y ait de plus en plus d’entreprises cotées au Burkina Faso. Mais en attendant, celles qui sont cotées, vous pouvez, demain, être actionnaire de Coris Bank, comme vous pouvez être actionnaire de l’Onatel ou de la BOA. Il vous suffit tout simplement d’aller voir une SGI, de faire une offre d’achat d’actions, et la SGI qui intervient sur le marché est capable de vous trouver des actions à tout moment, que vous pouvez acheter.

C’est pour dire que l’investissement boursier est une opportunité pour les entrepreneurs et les investisseurs que vous êtes. Il permet de créer beaucoup plus de valeur ajoutée, et cela permet de propulser les entreprises beaucoup plus vite. Voilà ce que je pouvais vous dire pour apporter ma contribution à ce Forum, et qui vraiment bénéficie de notre soutien, et je voudrais saluer le DG de SA2IF, mon frère Constantin Dabiré, pour son dynamisme et surtout son ouverture d’esprit, et puis lui assurer de tout mon soutien pour la conduite de ce Forum ».

Idrissa Nassa, président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB).

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