• Elle est imprimée par le secteur tertiaire
• Plus de 2.000 milliards FCFA de recettes mobilisées
• Le chiffre d’affaires dans le commerce en hausse de 1,3%
L’activité économique nationale poursuivrait son expansion en 2024, avec un taux de croissance projeté à 5,5%. La Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP), à travers son Rapport de suivi de l’économie et du développement du mois de septembre, fait le point sur la situation du Burkina Faso et se projette pour la fin de l’année. Il en ressort que cette croissance est imprimée par le secteur tertiaire, avec une contribution de 3 points de pourcentage. Quant aux secteurs primaire et secondaire, leur contribution à la croissance du PIB est respectivement de 1,3 et 1,2 point de pourcentage. L’inflation, en moyenne annuelle, s’affiche à 2% en 2024, après 0,7% en 2023, sous les effets, notamment, d’une bonne campagne agricole, de l’amélioration de la situation sécuritaire nationale, de la poursuite des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère, conjuguée à l’atténuation des tensions géopolitiques.
En août 2024, le chiffre d’affaires dans le commerce est en hausse de 1,3% en rythme annuel, après un taux actualisé de 1,8% au mois précédent, soit un ralentissement de 0,5 point de pourcentage. Ce ralentissement est en lien avec une décroissance de l’activité économique, notamment, dans les branches « automobiles, motocycles et pièces détachées » et « produits pharmaceutiques et cosmétiques.
A la même période, le chiffre d’affaires dans les services marchands connait une hausse de 0,8% en glissement annuel, après celle révisée de 1,6%, enregistrée au mois précédent, soit un ralentissement de 0,8 point de pourcentage (pdp). Cette situation est imputable principalement à la baisse du chiffre d’affaires dans les services « transports, entreposage » et « artistiques, sportifs et récréatifs » ; accentuée par un ralentissement du chiffre d’affaires dans les « services spécialisés, scientifiques et techniques » ; atténuée par la hausse du chiffre d’affaires dans les « services d’informations et de communications ».
La production industrielle totale d’or se situe à 35,083 tonnes à fin août 2024. Rapportée à la prévision annuelle de 59,302 tonnes, le taux de réalisation est de 59,2%. Comparativement à 2023, ce niveau de réalisation est en baisse de 3,2 points de pourcentage. La production du mois d’août 2024 est estimée à 3,989 tonnes. Elle est en chute de 22,3% par rapport à celle réalisée un an plus tôt.
Les indicateurs du tourisme et de l’hôtellerie poursuivent leur régression en août 2024, après celle du mois précédent. Les arrivées de touristes replient de 3,8% pour se situer à 43.580. Concernant les nuitées, elles baissent de 7,0% pour s’établir à 86 820. Quant aux recettes, elles chutent de 14,7% pour se situer à 4,1 milliards FCFA. Rapportés à leurs niveaux un an plus tôt, les arrivées, les nuitées et les recettes régressent, respectivement de 3,4%, de 7,2% et de 0,6%.
Inflation et inflation sous-jacente
Le taux d’inflation, en moyenne annuelle, s’affiche à 2,2% en août 2024, en hausse de 0,7 point de pourcentage par rapport au mois précédent. Cette hausse du niveau général des prix est liée à la progression des prix, notamment, des fonctions « Produits alimentaires, des boissons non alcoolisées » (+1,9%), « Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles » (+9,9%), « Santé » (+2,9%), « Hôtels, café, restaurants » (+2,7%), « Transports » (+1,9%) et « Enseignement » (2,6%), atténuée par la baisse de « Boisson alcoolisée, tabacs et stupéfiants » (-0,9). Le taux d’inflation sous-jacente s’est affiché à 1,8%, en hausse de 0,1% par rapport au mois précédent. Ce taux permet, en effet, de donner des informations complémentaires sur les tendances de fond de l’évolution des prix. Le taux d’inflation annuel moyen est la variation du niveau de l’Indice national harmonisé des prix à la consommation (INHPC) entre deux années consécutives. L’INHPC mesure entre deux périodes, l’évolution moyenne des prix de biens et services du panier harmonisé au niveau des pays de l’UEMOA, consommés par les ménages. Il est calculé mensuellement. L’indice annuel est une moyenne simple des indices élémentaires mensuels. Le taux d’inflation sous-jacente est un taux obtenu à partir de l’indice désaisonnalisé. Il exclut les produits à prix volatil tels que les produits frais et l’énergie qui influencent le plus souvent l’évolution de l’indice.
Le riz local, moins cher que celui importé, en août
En août 2024, le prix moyen du sac de 50 kg de riz local et celui de riz importé sont en hausse, respectivement de 1,1% et de 1,0% par rapport au mois précédent. Ces deux variétés se sont échangées en moyenne au cours de ce mois à 22.200 FCFA pour le riz local et à 24.495 FCFA pour le riz importé. Comparé à leurs niveaux un an plutôt, le prix moyen du sac de 50 kg de riz local et celui de riz importé progressent respectivement de 11% et de 13%.
Les prix au kg augmentent de 12,9% pour le mil local, de 7,6% pour le niébé, de 6,5% pour le sorgho blanc et de 2,4% pour le maïs blanc. En variation annuelle, le prix au kg du niébé, du mil local, du sorgho blanc et du maïs blanc flambe, respectivement de 60,3%, 26,3%, 17,6% et 16,7%.
Le prix moyen du kg de sucre en morceaux et celui de sucre en poudre reste stable en août 2024. Les deux variétés de sucre se sont échangées en moyenne à 924 FCFA pour le kilogramme de sucre local en morceaux et à 729 FCFA pour le kilogramme de sucre local en poudre. Rapporté à son niveau du mois d’août 2023, le prix du kg de sucre en morceaux augmente de 9,3%. Quant à celui de sucre en poudre, l’augmentation n’est que de 1,7%.
Les prix du lait concentré sucré de 1kg, du lait infantile (400-500g), ainsi que du lait en poudre en boîte (400-500) restent stables. Ces différentes catégories de lait se vendent en moyenne à 1.595 FCFA pour le lait concentré sucré, à 2.724 FCFA pour le lait en poudre en boîte et à 3.680 FCFA pour le lait infantile de 400-500g. Comparativement à août 2023, les prix du lait concentré sucré et du lait infantile sont restés stables. Quant à celui du lait en poudre en boîte, il est en hausse de 2,3%.
Le prix de la bouteille de 0,9L d’huile de palme importée demeure stable à 1.470 FCFA. Quant au prix du litre de coton graine, il s’affiche en moyenne à 1.100 FCFA, en hausse de 1,5% sur un mois. Comparativement à leurs niveaux en août 2023, le prix du litre d’huile de coton graine baisse de 8,3% et celui de la bouteille de 0,9 litre d’huile de palme importée de 0,5%.
Le prix moyen du sac de 50 kg de ciment local, ainsi que celui de ciment importé restent stables. Ils se sont échangés en moyenne à 5.944 FCFA le sac de 50 kg de ciment local et à 5.881 FCFA celui de ciment importé. Par rapport au même mois de 2023, le prix moyen du sac de 50 kg de ciment local est en baisse de 0,5%, tandis que celui de ciment importé reste stable.
Une hausse dans la mobilisation des recettes
Au niveau des finances publiques, les recettes mobilisées s’élèvent à 2.008,4 milliards FCFA, en hausse de 11,9% par rapport à la même période un an plus tôt. Quant aux dépenses publiques, elles s’établissent à 2.382,0 milliards FCFA, en progression de 9,6%. Les exportations totales de biens ressortent à 2.201,9 milliards FCFA à fin août 2024, en hausse de 24,6% par rapport à la même période, un an plus tôt. Cette progression est imputable essentiellement à la progression des ventes d’or brut et de coton. Quant aux importations de biens, elles se situent à 2.476,9 milliards FCFA à fin août 2024, en progression de 6,3% par rapport à fin août 2023.
Cette hausse est attribuable essentiellement aux achats de machines mécaniques, de machines électriques, de produits pétroliers et de produits pharmaceutiques. Quant au financement, aux agents économiques, le volume des crédits octroyés par le système bancaire ressort à 217,5 milliards FCFA, en accroissement de 119,5 milliards FCFA (+122%) par rapport au mois précédent. Comparativement à août 2023, la hausse du volume de crédits octroyés est de 21%. Selon la nature du débiteur, cette hausse du volume de crédits est due à la progression des crédits accordés aux administrations centrales, aux ISBLM, ainsi qu’aux autres sociétés non financières. A l’opposé, les crédits accordés aux entreprises individuelles sont en baisse.
Synthèse Moumouni SIMPORE
Encadré 1
Balance commerciale
ANNEE | 2021 | Fin Août 2021 | Fin Août 2022 | Fin Août 2023 | Fin Août 2024 |
Exportations | 2.765,6 | 1.841,9 | 1.889,1 | 1.766,7 | 2.201,7 |
Importations | 2.501,1 | 1.533,6 | 2.141,5 | 2.330,0 | 2.476,9 |
Soldes | 264,5 | 308,3 | -252,5 | -563,2 | -275,2 |
Source : DGEP, à partir des données de la DGD, septembre 2024
Encadré 2
Au rythme de l’UEMOA
Dans la zone UEMOA, la croissance économique ressortirait vigoureuse à 5,9% en 2024, après 5,3% en 2023, en lien avec l’essor des activités des services et la hausse de la production de pétrole, notamment, au Sénégal, ainsi qu’avec l’augmentation de la production agricole attendue de la campagne 2024/2025. L’inflation dans l’Union resterait maitrisée en se situant à 3,7% en 2024, légèrement au-dessus de la norme communautaire de 3%, en raison principalement d’une campagne agricole 2023/2024 moins favorable, de difficultés d’approvisionnement des marchés consécutives à la situation sécuritaire, de l’augmentation des cours des produits alimentaires importés, ainsi que du renchérissement de l’énergie dans certains pays.