• Les axes de coopération passés en revue
• Des liens commerciaux solides
• Les conclusions du FOCAC saluées par Ouagadougou
Dans quel état se trouvent les relations sino-burkinabè, six ans après leur rétablissement ? La question a trouvé sa réponse dans une célébration conviviale du 75e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, à Ouagadougou. Ce fut dans la soirée du vendredi 27 septembre 2024, en présence du Premier ministre burkinabè, à la tête d’une délégation de plusieurs officiels. L’occasion fut belle pour « rappeler l’excellence des relations entre le Burkina et la Chine », pour reprendre les propos du Secrétaire général du gouvernement burkinabè, Mathias Traoré. « C’est une coopération qui se manifeste (…) dans divers domaines comme la santé, l’éducation l’agriculture, les infrastructures, la défense, la formation, etc. », précisera-t-il.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè pour la circonstance n’a pas manqué d’exemples pour étayer ses propos. Pour lui, l’un des plus récents exemples de bonnes relations entre les deux pays réside dans les conclusions du 9e Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC). A l’issue de ce forum, tenu début septembre en Chine, le Burkina a, en effet, obtenu du partenaire chinois la promesse d’une aide sans contrepartie de 17 milliards FCFA. Un montant destiné au financement de divers projets de développement. Et cela, en sus d’une annonce par le président chinois, Xi Jinping, de la mise en œuvre d’actions de partenariat entre la Chine et l’Afrique dans dix domaines d’activités dont l’effectivité mobilisera la somme de 30 000 milliards FCFA au profit du continent.
Bien avant les annonces du FOCAC, Ouagadougou avait déjà de quoi juger la singularité de ses liens avec Pékin. « Dans le domaine médical, une campagne de chirurgie cardiaque gratuite a été menée en août 2024, avec une équipe médicale chinoise au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo. Cette campagne a été assortie d’un don de matériel médical d’une valeur d’environ 120 millions FCFA, destiné à la chirurgie cardiaque dans cet établissement hospitalier », a rappelé Mathias Traoré. Et de saluer également l’accompagnement de la Chine en termes d’équipements de défense et de formation dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ; l’appui dans la réalisation d’infrastructures, les travaux de construction de l’hôpital de référence de Bobo-Dioulasso, etc.
Pour sa part, l’Ambassadeur chinois, Lu Shan, a réaffirmé la volonté de l’Empire du milieu de continuer à soutenir le pays des Hommes intègres, saluant à son tour une qualité renforcée des relations entre les deux Nations. Le diplomate chinois a, notamment, fait cas de la finalisation prochaine de l’hôpital de Bobo-Dioulasso, ainsi que le lancement imminent d’une centrale photovoltaïque à Ziniaré, dans la région du Plateau central.
Pour Ouagadougou et Pékin, l’avenir de leur coopération est simplement prometteur. Et cela, au nom d’une vision commune partagée par les deux parties, aussi bien sur les questions de développement que sur la gouvernance mondiale et la modernisation. « Les relations sino-burkinabè illustrent bien l’engagement partagé de la Chine et l’Afrique en faveur de la sincérité, l’égalité et le respect mutuel, tout en poursuivant ensemble les objectifs de développement et de modernisation », a, en effet, déclaré l’Ambassadeur Lu Shan. « Concernant la gestion des affaires du monde, nos deux pays ont eu une convergence de vue en faveur du multilatéralisme dont ils souhaitent la consolidation, seule voie, selon eux, de résolution efficace des crises qui écument le monde. S’agissant du terrorisme, les autorités des deux pays estiment que la mutualisation des efforts au niveau mondial permettra de venir à bout du fléau qui endeuille les Nations, tout en constituant un véritable frein au développement », a souligné, pour sa part, Mathias Traoré.
Béranger KABRE(Collaborateur)
Encadré
Liés par le commerce
L’excellence des relations Chine-Burkina peut aussi et surtout se mesurer à l’aune des échanges commerciaux entre les deux pays. Selon un rapport de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du Burkina, publié en mai 2023, la Chine a occupé, en 2022, la tête des pays fournisseurs du Burkina Faso, avec 13,0% des valeurs d’importation totale du pays. En retour, les exportations du Burkina vers la Chine se sont chiffrées à environ 900 millions FCFA la même année, mais bien plus en 2021, soit plus de 11 milliards FCFA.