• Fonction publique : des contrats d’objectifs de 80%, sinon débarquement immédiat
• Commerce : disponibiliser les produits de grande consommation
• Santé : des hôpitaux à Kampti, Diébougou, N’Dorola et Manga
Du 15 au 16 février 2024, le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a procédé à l’évaluation de la mise en œuvre des contrats d’objectifs 2023 des membres de son gouvernement. Un exercice qui a permis de présenter et d’apprécier la situation d’exécution annuelle du contrat d’objectifs 2023 de chaque ministre. Également d’échanger sur l’état d’avancement de la réalisation des actions, les difficultés et les perspectives de mise en œuvre des contrats d’objectifs, de faire l’état de la mise en œuvre des orientations/instructions données, lors de l’évaluation à mi-parcours.
Disponibiliser les produits de grande consommation pour les Burkinabè en 2024, encore plus de bus pour répondre à la demande en transport, constructions de centres médicaux avec antenne chirurgicale, etc. sont, entre autres, les engagements pris par les ministres pour cette année.
Ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises (PME)
« Créer des emplois à travers les unités industrielles »
Le ministre Serge Poda et ses collaborateurs ont pris l’engagement de disponibiliser les produits de grande consommation et de relancer des unités industrielles. Serge Poda a aussi placé 2024 sous le sceau des grandes initiatives. A ce titre, il compte relancer les unités industrielles en souffrance, disponibiliser les produits de grande consommation pour faire baisser la flambée des prix desdits produits. En plus de disponibiliser, le ministère compte créer la centrale d’achat des produits de grande consommation. Jadis capitale économique, Bobo-Dioulasso sera dotée d’un marché des produits de gros pour permettre de disponibiliser certains produits de fret et périssables au plan national et dans la sous-région. Le consommons local sera mis en exergue avec les pagnes Faso Danfani et le Koko Donda. La santé des Burkinabè n’est pas occultée, avec la construction d’abattoirs frigorifiques modernes. Le secteur artisanal et la lutte contre la fraude ne seront pas en reste. Toutes ces initiatives seront appuyées par des textes règlementaires pour une bonne gouvernance du secteur. Le ministère a engrangé un taux de réalisation de 90,6% en 2023.
Ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière
« Restructurer la compagnie Air Burkina »
Le ministre Roland Somda a rempli son contrat d’objectifs à 73,06% en 2023. Au titre de 2024, il compte faire de la mobilité urbaine au profit des Burkinabè une réalité. Cette volonté politique passe par l’acquisition de nouveaux bus pour faciliter la mobilité urbaine dans les grandes villes du Burkina Faso. Celle-ci est déjà en marche, avec le lancement le 17 février 2024, du Projet de mobilité et de développement urbain des villes secondaires (PMDUVS). Le PMDUVS, étalé sur une durée de 60 mois, doit favoriser l’accès aux services de base et aux opportunités économiques et renforcer les capacités de gestion urbaine des villes de Bobo-Dioulasso (51 milliards FCFA), Kaya (29 milliards FCFA) et Ouahigouya (30 milliards FCFA) ; et la restructuration de la compagnie Air Burkina sont des chantiers en 2024.
Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale
Taux d’exécution de 80% assigné aux DG
Il était le premier des ministres à passer son évaluation le 15 février, à la Primature. Lui, c’est le ministre Bassolma Bazié, qui a réalisé un taux d’exécution physique d’environ 81,85% en 2023, comparativement à 2022 qui était de 61,64%. En 2024, le ministre compte densifier le professionnalisme des concours directs et professionnels pour donner la chance à tous les candidats. Le ministre d’Etat veut renforcer les caractéristiques de nomination au poste des structures d’Etat. En d’autres termes, il s’agira désormais d’assigner des contrats d’objectifs de 80% aux prochains nominés aux postes étatiques. Le taux de 80% pas atteint, verra la personne débarquée de son poste, foi de Bassolma Bazié. Un accent sera aussi mis sur les caractéristiques morales et professionnelles de la personne nommée pour éviter les éventuelles contestations. Un faux diplôme dans un dossier de nomination sera puni sévèrement, relève-t-il. Avis donc aux prochains Directeurs généraux de structures d’Etat.
M𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭è𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐄𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞, 𝐝𝐞𝐬 F𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 P𝐫𝐨𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞
« Mobiliser plus de 3.000 milliards FCFA en 2024 »
Il est très attendu sur le terrain de la mobilisation des ressources financières en 2024 pour, d’une part, relancer l’économie nationale, et d’autre part, « armer » le moral des Forces de défense et de sécurité. Sur sa feuille de route, il devra mobiliser pour la première fois dans l’histoire budgétaire, plus de 3.000 milliards FCFA au compte du budget de l’Etat. Sur ce montant, près de 30% du budget est consacré à la défense, soient plus de 960 milliards FCFA.
Pour l’année 2024, le MEFP compte poursuivre les réformes majeures pour la transformation structurelle de l’économie. Il s’agit, notamment, de la numérisation du Cadastre, de l’opérationnalisation de la Caisse de dépôts et d’investissement qui doit jouer un rôle important dans le développement économique et social du pays, de la mise en place d’une société de réassurance nationale qui doit capter les ressources reversées à l’extérieur pour la réassurance pour créer de la valeur ajoutée dans les recettes internes et de nombreux projets de digitalisation pour faciliter le travail des fonctionnaires et mieux servir les Burkinabè. Le ministre, Dr Aboubakar Nacanabo, compte aussi relever le défi de la maîtrise de la trésorière pour, dit-il, dégager des ressources pour faire face aux dépenses. Le ministère a affiché un taux d’exécution de 89,5% en 2023.
Ministère de l’Agriculture des Ressiurces animales et halieutiques
« Produire plus pour la population »
Le ministre Ismaël Sombié en charge du monde rural a le devoir de donner à manger en quantité suffisante aux Burkinabè. Pour y parvenir, le Commandant de gendarmerie compte densifier l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025. Il s’agira pour nous d’augmenter les superficies aménagées, de renforcer le soutien aux producteurs et de travailler sur les chaînes de valeurs pour accroître la plus-value des producteurs. En rappel, l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 touche 8 filières pour un montant d’investissement de 592 milliards FCFA. Elle vise à permettre au Burkina Faso d’assurer sa souveraineté alimentaire et la création d’au moins 100.000 emplois décents dans le secteur agropastoral pour les jeunes, les personnes déplacées internes (PDI) et les volontaires pour la défense de la patrie (VDP). L’initiative présidentielle 2023-2024 est un projet estimé à 22 milliards FCFA qui permettra d’acheter des tracteurs, des forages pour les casernes pour que les FDS puissent produire au compte des cantines. L’objectif principal de l’Initiative est de 190.000 tonnes pour la première année. Pour l’hivernage, on s’attend au minimum à 60.000 tonnes pour les céréales, 5.000 tonnes pour les tubercules et 5.000 tonnes pour les proténo-oléagineux. La production va se poursuivre au cours de la contre-saison pour les légumes. Le ministère a affiché un taux d’exécution de 87,92% en 2023.
Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique
« Une surveillance accrue contre les éventuelles épidémies »
La santé des Burkinabè a été évoquée entre le ministre, Dr Lucien Robert Jean Claude Kargougou, et le chef de l’Exécutif. Celui-ci a expliqué que les perspectives pour l’année 2024 vont, notamment, de la continuité des services essentiels de santé et de nutrition à la préparation de riposte face aux éventuelles situations épidémiques, en passant par la transplantation rénale. L’année 2024 verra la construction et la finalisation de Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) de Kampti, de Diébougou, de N’Dorola et d’autres en cours. En plus de ces CMA, le gouvernement de transition compte finaliser les Centres hospitaliers régionaux (CHR) tels que celui de Manga. Le ministère va également se préparer à réagir et riposter de façon efficace et efficiente face aux situations épidémiques telles que la dengue. En reconnaissant les difficultés rencontrées dans le secteur de la santé, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a saisi l’occasion pour féliciter l’ensemble des agents de santé qui, au prix de leur vie, travaillent nuit et jour afin que tous les Burkinabè puissent continuer à bénéficier de services essentiels de santé et de nutrition, même dans les zones à forts défis sécuritaires. Le ministère de la Santé a réalisé un taux d’exécution de 78,6% en 2023.
Ministère des Infrastructures et du Désenclavement
« Des projets routiers dans le cadre de l’AES »
Le ministre Adama Luc Sorgho a atteint un taux de 74, 65% au 31 décembre 2023. D’après lui, ce taux pouvait être meilleur si l’insécurité, les longs délais observés dans le processus de passation des marchés ; la non-libération des emprises occupées par les populations et la contreperformance de certaines entreprises n’avaient pas impacté les différents chantiers. Malgré ces aléas, le ministre a rassuré que des actions étaient entreprises pour contourner ces obstacles. Il s’agit de la mobilisation des Forces de défense et de sécurité pour la sécurisation des travaux. 2024 est une année charnière pour le ministère des Infrastructures et du Désenclavement. Il compte lancer des travaux de bitumage, d’entretiens routiers, des travaux HIMO, des études et des pistes rurales sont prévues. Des projets sont également en vue, dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel et avec d’autres pays voisins.
Synthèse de Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré 1
Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
« Accès à la connectivité en mars 2024 aux étudiants »
Il a pour défi majeur, en 2024, de résorber les retards académiques observés dans les universités publiques. Lui, c’est le Pr Adjima Thiombiano. Un défi en voie de résorption, à l’entendre, une solution trouvée est en voie d’implémentation pour résoudre ces retards de façon définitive. Injonction est donnée aux présidents d’universités pour la normalisation des années académiques d’au moins 80% au cours de cette année académique. Le ministère va se doter d’une carte des universités du Burkina Faso. Il s’agira d’implémenter les universités publiques jusqu’à dans les provinces. Cette implémentation sera une réalité à la rentrée académique prochaine, avec l’ouverture d’un amphithéâtre d’une capacité de 500 places au profit du Centre universitaire de Manga (CUM). Le coût de réalisation de l’ouvrage est estimé à plus de 200 millions FCFA, avec un délai d’exécution de 6 mois. Sur la connectivité, le projet est déjà effectif à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Elle sera bientôt disponible dans les autres universités, malgré quelques difficultés rencontrées dans certaines IESR.
Encadré 2
Ministère de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat
« Assainir l’urbanisation »
Mikaïlou Sidibé a réalisé un taux de 81% au 31 décembre 2023. En 2024, le ministre et son équipe comptent faire mieux, afin, dit-il, d’assainir l’urbanisation et de permettre à ceux qui le désirent d’acquérir un logement décent à moindre coût. Pour y arriver, il a décliné au chef du gouvernement 5 objectifs stratégiques : « Planifier la croissance urbaine » ; « Aménager les espaces urbains et ruraux » ; « Améliorer l’accès des ménages à revenu faible aux logements » ; « Renforcer la gouvernance urbaine » et « Améliorer la qualité des constructions intégrant l’identité culturelle et optimisant la performance énergétique ». Cet assainissement souhaité est déjà en marche avec cette décision du Conseil des ministres du 21 février 2024, qui a créé l’Autorité nationale de coordination du foncier. L’ANCF vise à renforcer la transparence dans la gestion du foncier, du domaine et du cadastre.o