• Faiblesse de l’offre et des revenus en cause
• Les actions du gouvernement ont permis de tenir la période de soudure
• +36% sur le sorgho en 5 ans
Dans le bulletin de suivi des marchés du mois de septembre 2023, le Programme alimentaire mondial (PAM) et la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire, système d’information sur les marchés agricoles (SONAGESS), ont fait le point des prix moyens des céréales. Que retenir du bilan ? « L’offre céréalière demeure moyenne sur l’ensemble des marchés de référence. Les disponibilités céréalières sont à leur plus bas niveau de l’année chez les producteurs dans les zones de production et les marchés sont approvisionnés par les commerçants qui détiennent toujours des stocks permettant de combler la demande », déclarent les deux institutions, dans le document publié le 23 octobre dernier.
Dans le Nord du pays, cette offre céréalière est faible sur les marchés, face à une forte demande liée au nombre important de personnes vulnérables. La faiblesse de l’offre est surtout liée à la faiblesse des revenus des populations qui n’incite pas les commerçants à s’approvisionner en stocks plus importants.
Une bonne nouvelle cependant dans cette zone du pays : l’offre des marchés est également renforcée par les interventions de l’Etat et ses partenaires au profit des personnes vulnérables, afin de leur faciliter l’accès aux céréales et denrées alimentaires de base. Il s’agit, entre autres, de vente de céréales à prix social dans les points de vente de la SONAGESS et de distribution gratuite de vivres par l’Action sociale, le PAM et les ONG humanitaires. Des actions qui ont permis que les prix des céréales de base maintiennent leur relative stabilité depuis le début de l’année et ce, malgré la période de soudure. A cela, il faut ajouter la bonne production de l’année précédente, l’interdiction d’exportation des céréales et du niébé, mais également les différentes interventions humanitaires de l’Etat qui ont permis de réduire la pression sur les marchés.
Qu’en est-il des prix des autres produits alimentaires et non alimentaires importés ?
A ce niveau, la SONAGESS et le PAM renseignent qu’excepté l’huile, les prix des autres produits alimentaires de base importés ont connu des hausses par rapport au même mois de l’année précédente. Ainsi, on constate une hausse de +13% pour le blé, +17% pour les pâtes alimentaires, +23% pour le sel ; +21% pour le sucre et +10% pour le riz importé. Et le Bulletin de rappeler que le niveau des prix des produits alimentaires importés est lié au prix au niveau international.
NK
Encadré
Hausse des différentes céréales sur une moyenne de 5 ans
• +28% : Le prix moyen du maïs a enregistré une hausse de 28%
• +32% : Le prix moyen du mil local a enregistré une hausse de 32%
• +36% : Le prix moyen du sorgho a connu une augmentation de 37%
• -2% : Le prix moyen du niébé a baissé de 2%
• +29% : Le prix du riz importé a enregistré une hausse de 29%
Encadré 2
Variations des prix des animaux
Une baisse de l’offre des gros ruminants a été enregistrée sur la plupart des marchés à bétail. Cette baisse est plus accentuée sur les marchés des régions à vocation pastorale, s’expliquant par des départs en transhumance, mais aussi à cause de l’insécurité et des vols de bétails. Pour les petits ruminants, l’offre a connu une hausse ; la vente des petits ruminants est la principale source de revenus, afin de pallier la période de soudure mais également les dépenses liées à la rentrée scolaire. Comparativement à l’année passée et à la moyenne des 5 dernières années, l’offre des animaux a fortement baissé.
Au regard de la baisse de l’offre, mais aussi de la baisse de la demande, les prix des animaux ont connu une légère baisse, comparativement au mois précédent. Dans les régions à vocation pastorale, les prix moyens ont été de 33.125 FCFA pour les caprins, 71.750 FCFA pour les ovins et 325.000 FCFA pour les bovins. Ces prix sont globalement en baisse de 7% pour les caprins, de 3% pour les ovins et de -4% pour les bovins par rapport à l’année précédente, à la même période.
