• Il s’agit de l’Indice national de pauvreté multidimensionnelle (N-MPI)
• Il va mesurer les privations dont souffrent les individus sur plusieurs formes
Dans ses actions de lutte contre la pauvreté, le Burkina Faso s’appuie sur l’indice monétaire pour identifier les populations vulnérables. Cela s’est révélé insuffisant, car cet indice ne prend pas en compte d’autres formes de pauvreté. Afin de permettre de mieux identifier les pauvres, l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a initié l’élaboration d’un nouvel indice, à savoir l’Indice national de pauvreté multidimensionnelle (N-MPI). Dans le cadre de ce projet, il a organisé du 7 au 9 septembre 2023, à Ouagadougou, un atelier avec l’ensemble des parties prenantes pour finaliser et adopter la structure de N-MPI, en vue de définir des perspectives pour sa localisation. La cérémonie d’ouverture des travaux est intervenue le 7 septembre.
Elle a été présidée par le Directeur général adjoint (DGA) de l’INSD, Bernard Béré. Selon lui, c’est suite à l’insuffisance de l’approche monétaire pour cerner la pauvreté au sein des populations que le projet d’élaboration de l’indice N-MPI a été entrepris. « La lutte contre la pauvreté est un objectif majeur des stratégies de développement du pays. Dans ce cadre, l’INSD élabore et publie régulièrement des indices de pauvreté monétaires. Mais ces indices sont insuffisants pour montrer le caractère multidimensionnel de la pauvreté. Donc l’élaboration de cet indice de pauvreté multidimensionnelle vient compléter les indices de pauvreté monétaires que nous avons l’habitude de produire », a-t-il expliqué.
Quelle est la plus-value de N-MPI par rapport à l’indice monétaire ?
L’Indice national de pauvreté multidimensionnelle (N-MPI) comprend quatre dimensions. Il s’agit de la santé et de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de l’emploi et du cadre de vie. A en croire le DGA de l’INSD, cet indice permet de mesurer directement les privations dont souffrent les individus sur plusieurs formes.
« Il permettra non seulement d’avoir l’effectif des pauvres, mais surtout de connaître la façon dont ils le sont. Donc, avec cette double connaissance, on devrait pouvoir mettre en œuvre de façon efficace des politiques et programmes de lutte contre la pauvreté », a-t-il ajouté.
Selon M. Béré, la dernière publication de l’indice monétaire (2018) a évalué à 41,4% la proportion des individus vivant sous le seuil de pauvreté. Cependant, a-t-il poursuivi, on peut avoir des individus qui vivent au-dessus de ce seuil et qui subissent des privations dans le domaine de l’éducation, la santé et autres conditions de vie ; d’où l’importance de N-MPI qui est une innovation dans le cadre du Burkina Faso. C’est la première fois qu’il est calculé au pays par les acteurs nationaux.
Le projet accompagné par le PNUD
D’un coût global de 64.246.500 FCFA, cette initiative a bénéficié d’un appui technique et financier (57.307.500 FCFA) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La contribution nationale s’élève à 6.939.000 FCFA. Selon la Chargée d’appui au partenariat stratégique à l’Unité de politique et de stratégie au PNUD, Rowan Ahmed, cet indice permettra d’identifier les populations les plus vulnérables, afin de prendre des initiatives de développement plus efficaces et plus ciblées vers ces dernières.
Les participants à cet atelier sont issus de l’INSD, des départements ministériels, des collectivités et des partenaires techniques et financiers. « Nous espérons que d’ici la fin de l’année, nous allons pouvoir mettre à la disposition des utilisateurs, l’indice de pauvreté multidimensionnelle national et local », a conclu le DGA de l’INSD.
T.A
Encadré
Quelle sera la suite ?
Selon le processus de mise en place de l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), après cet atelier, il reste cinq étapes avant l’élaboration effective de l’indice. Il s’agit de tenir un atelier de tabulation de l’ensemble des illustrations de l’IPM local, mettre en place une équipe pluridisciplinaire pour la rédaction du rapport d’analyse sur l’indice, tenir un atelier de validation du rapport, organiser un atelier de dissémination et faire des communications autour des résultats.o