• L’opérationnalisation de la ZLECAF exposée
• Un portefeuille de 130 milliards FCFA
• Pour des projets dans le transport aérien, le logement…
Désormais inscrit dans les agendas de l’UEMOA, le mécanisme de concertation avec les partenaires est né depuis 2014. Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’UEMOA, nommé le 14 avril 2021, s’est inscrit dans cette tradition de l’institution économique sous-régionale, maintenant vieille de huit ans. L’audience du président de la Commission de l’UEMOA avec les partenaires techniques et financiers a eu lieu à Ouagadougou, le 18 novembre 2022. C’est en présence d’un parterre de personnalités diplomatiques, des hauts cadres de l’UEMOA et de partenaires financiers que s’est déroulée la rencontre annuelle.
Au cours de cette concertation, Abdoulaye Diop a présenté la situation macroéconomique de l’espace économique UEMOA. Aussi, il a rappelé que la conduite des chantiers d’intégration avait été réalisée dans un contexte difficile, en raison de la dégradation de la situation politique et sécuritaire dans l’espace communautaire, ce, en dépit des efforts nationaux, régionaux et internationaux.
A la suite du président de la Commission, les différents projets qui ont servi et fixé le cadre des échanges ont été présentés par le Pr Filiga Michel Sawadogo, commissaire chargé du département du marché régional et de la coopération de l’UEMOA. Cet exercice a porté sur trois axes.
Dans un premier temps, il est ressorti de celui-ci que l’UEMOA a entrepris l’élaboration d’un programme régional de développement de l’économie numérique dont le coût global est estimé à plus de 121 milliards de francs CFA. Ce projet vise le renforcement de la gouvernance du secteur, l’amélioration de l’accès des usagers aux services numériques, l’accroissement de l’offre de services numériques et le développement de l’innovation et de la recherche.
Deuxièmement, l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) a été exposée. Cet accord a été ratifié par 13 Etats membres de la CEDEAO parmi lesquels, on peut noter 7 Etats membres de l’UEMOA. L’institution, en tant qu’Union douanière, participe également aux initiatives conduites au niveau régional, en collaboration avec la Commission de la CEDEAO.
Elle se positionne sur le volet renforcement des capacités, en accompagnant les Etats membres, et surtout le secteur privé, à tirer meilleur profit de cet accord. A cet effet, un plan d’actions dont le coût prévisionnel est estimé à 35,4 milliards FCFA pour la période 2023-2027 est prévu. Son financement fait appel aux ressources propres de la Commission, au secteur privé et aux partenaires techniques et financiers.
Enfin, la Commission a révélé qu’elle bénéficiait d’un portefeuille de projets et de programmes à caractère régional financés par les PTF d’environ 130 milliards de francs CFA. Ce portefeuille intéresse les domaines tels que les statistiques régionales, les finances publiques, le commerce, le transport aérien, l’aménagement du territoire et le logement. Le commissaire chargé du département du marché régional et de la coopération de l’UEMOA a noté que des opportunités existaient dans tous les domaines précités. Il a terminé son propos, en faisant l’annonce de l’organisation d’une table ronde pour le financement du programme de développement de l’économie numérique qui se tiendra au cours de l’année 2023. Après la présentation thématique et des projets, des échanges ont eu lieu avec les Ambassadeurs et les PTF, sous la houlette du président de la Commission. Les intervenants ont jugé utile la présente concertation et ont reconnu les différents projets pertinents. D’aucuns ont souhaité que de rencontres périodiques d’échanges et de discussions de courte durée soient organisées. Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’UEMOA, a remercié ses hôtes d’avoir participé à cette réunion interactive sur la conduite du processus d’intégration et d’information « sur la marche de l’Union » en termes de succès, de difficultés rencontrées et de nouveaux défis à relever.o
Rahim OUEDRAOGO (stagiaire)
Encadré
« Forte progression du service de la dette »
Sur le plan macroéconomique, le taux de croissance économique au sein de l’UEMOA, en 2022, devrait être identique à celui de 2021, c’est-à-dire 6% sous l’hypothèse de la poursuite de la reprise économique mondiale. L’impact négatif de la crise ukrainienne sur les économies de l’Union, ainsi que la situation sociopolitique dans certains Etats ont été pris en compte dans cette estimation.
L’évolution du niveau général des prix à la consommation se caractériserait par un taux d’inflation annuel moyen au-dessus de 3,0%, contre 3,4% en 2021. Face à la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques, tous les Etats membres ont mis en place des mesures conjoncturelles, pour atténuer les effets de la vie chère.
Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire global représenterait 5,2% du PIB. Quant au déficit budgétaire global hors dons, il serait de 6,8% du PIB. La réduction de ces déficits par rapport à 2021 serait liée à une mobilisation plus importante des recettes, comparativement à la hausse des dépenses. Le taux d’endettement de l’Union ressortirait à 55,4% en 2022, contre 54,8%, en raison de la forte progression du service de la dette du fait de l’augmentation de la dette intérieure.o
Source : Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’UEMOA