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Consommons local: le train ne s’arrêtera pas avec la Transition

• Le Premier ministre veut plus d’impact sur les achats locaux

• Deux circulaires aux allures d’injonction pour doper la commande publique

Ces tables-bancs offerts par l’OIF à une école de la place sont des éco tables réalisées à partir du traitement des déchets plastiques par une entreprise locale. (DR)

Y aurait-il un air de déjà vu dans certaines actions du gouvernement ? Le PF, qui prend le contrôle du ministère de la Défense à ses risques et périls, le ministère de la Jeunesse qui relance l’opération mana mana ?
Tout comme ces deux circulaires signées du Premier ministre, Albert Ouédraogo, le 12 septembre 2020, à l’attention des ministres de son gouvernement et à tout Directeur général de société d’Etat ou président d’institution sur la nécessité de favoriser les achats locaux dans leurs procédures de commande publique ? Peut-être.
Le contexte a énormément changé, les hommes aussi. Ce qui n’a pas changé et qui est perceptible dans ces décisions gouvernementales, c’est qu’au-delà de marquer des esprits, la volonté est réelle d’aller à des résultats rapidement et qui impactent. Et le Premier ministre semble très engagé dans cette direction. D’où cette piqûre de rappel qui ressemble à une injonction dans sa circulaire aux ministres ; président d’institution et aux patrons des sociétés et établissements publics dans la mise en œuvre de l’accord entre l’Etat et la Chambre des métiers de l’artisanat (CMA).

Le Premier ministre veut plus d’impact dans la mise en œuvre de l’accord-cadre avec CMA-BF ; il met son gouvernement sous pression. (DR)

Le chef du gouvernement ne semble pas très satisfait du rapport semestriel qui lui a été fait et veut plus d’impacts auprès des artisans. D’où son exigence, cette fois, de « suivi rapproché » de la mise en œuvre par ses ministres « pour une amélioration notable de son impact ».
Car, déjà le 17 mai 2022, par lettre circulaire, le Premier ministre invitait les responsables de l’administration publique à la mise en œuvre diligente de l’accord-cadre. L’accord-cadre signé le 23 septembre 2021, avec la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF), porte sur « la fourniture de biens et services artisanaux pour lesquels les artisans disposent de compétences requises ».
Ses objectifs sont, entre autres : la valorisation de l’expertise nationale, la transformation substantielle de produits locaux, l’amélioration de la compétitivité des artisans, l’amélioration de leurs revenus et la création d’emplois. L’ambition affichée du gouvernement est de jouer pleinement sa partition en appliquant efficacement l’accord dans le cadre de la promotion de l’expertise locale et de la matérialisation du slogan « consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons ».
Il s’agit d’accentuer le mouvement si la Transition souhaite que la préférence nationale devienne un reflexe citoyen. Aux administrations en charge de la commande publique d’ajuster les textes règlementaires et de trouver les mécanismes nécessaires à l’application effective de l’accord-cadre sans entrer en conflit avec les textes communautaires et ou internationaux.
La Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) a été créée par décret N° 2007-304/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007, modifié en 2009 en Conseil des ministres en sa séance du 14 octobre 2009 par décret N°2009-841/PRES/PM/MCPEA. C’est une institution publique professionnelle dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion. Elle est placée sous la tutelle technique du ministère en charge de l’artisanat. Elle est composée de membres élus issus des organisations professionnelles d’artisans et des catégories d’activités de l’artisanat ou secteurs d’activités représentant les différents corps de métiers de l’artisanat, de l’alimentation, du bâtiment et de la terre, de la fabrication et des services. o
FW

 

Encadré

Voici ce que le Premier ministre attend de l’administration publique :

– prendre les dispositions nécessaires afin de réserver à la Chambre des métiers de l’artisanat (CMA-BF), une part de vos besoins de fonctionnement en biens et services artisanaux locaux (mobiliers de bureau, mobiliers scolaires, tenues vestimentaires, charrues, autres articles artisanaux locaux, etc.) ;
– transmettre une situation semestrielle de mise en œuvre de cet accord au ministre en charge du commerce ;
– veiller désormais à privilégier les produits artisanaux locaux dans 1’acquisition des biens et services au profit de vos départements ministériels ;
– donner des instructions fermes à vos structures en charge de la passation des marchés pour la prise en compte de ces produits dans les dossiers d’appels d’offres.

 

Encadré 2

Mois du consommons local:
  la 3e édition en octobre 2022

La 3e édition du mois du consommons local est prévue pour octobre prochain. Cette célébration, placée sous le haut patronage du Premier ministre, se tiendra sous le thème « Consommation des produits locaux, un levier d’accroissement des investissements productifs, de développement et d’intégration régionale ». D’après le rapport fait en Conseil des ministres par celui en charge du commerce, le « mois du consommons local » vise à contribuer à un éveil de conscience de la population burkinabè sur la nécessité de réduire la dépendance de notre pays vis-à-vis de l’étranger en termes d’approvisionnement en produits de grande consommation. C’est également un moment privilégié de promotion d’un développement endogène.

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