Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB). C’était jusque-là, le référentiel en matière de l’éducation au Burkina Faso. Ce Programme couvrait la période 2012-2021. La mise en œuvre du PDSEB en 2021 s’est déroulée dans un contexte marqué par la persistance de la crise sécuritaire qui a impacté négativement les indicateurs de performance.
Malgré cette situation, des actions et des mesures de réformes éducatives ont été réalisées, notamment, l’adoption du Plan stratégique de développement de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire (PSDEBS) qui succède au PDSEB, l’extension des établissements polyvalents et des lycées scientifiques, la délégation des crédits aux Directions déconcentrées et la création des régies d’avances à caractère spécifique du Compte d’affectation spéciale du Trésor/Fonds de soutien au développement de l’enseignement de base (CAST/FSDEB), la poursuite de la réforme curriculaire, des activités de l’éducation en situation d’urgence et la tenue des Assises nationales de l’Education nationale.
L’ensemble des acteurs et partenaires de l’éducation se sont réunis en atelier technique pour l’évaluation du Plan d’action 2021 du PDSEB. Il s’agissait de la dixième Mission conjointe de suivi (MCS). Il est ressorti de cette rencontre qu’en termes de performance au plan financier, le taux d’exécution est de 96,41% en 2021, contre 93,93% en 2020, soit une hausse de 2,48 points de pourcentage. Le taux d’exécution des ressources transférées aux Communes « base engagée-visée » est de 39,53% en 2021, contre 71,23% en 2020. Ce faible niveau s’explique principalement par la situation sécuritaire, les dysfonctionnements des Conseils municipaux et l’insuffisance des ressources humaines qualifiées.
La dimension qualité se caractérise par plusieurs indicateurs en deçà de leur cible visée en 2021 du fait, notamment, de la mise à disposition tardive des manuels, fournitures et consommables scolaires, de l’absence de cantine scolaire dans certains établissements. Fait encourageant, la légère croissance de l’effort national en faveur du secteur de l’éducation de base, y compris le secondaire, porté à 25,39% en 2021, contre 24,93% en 2020.
Au nombre des alternatives, il est suggéré d’expérimenter les accords-cadres pour le recrutement des agences de la maîtrise d’ouvrage déléguée (MOD) en vue de la réalisation des infrastructures éducatives à bonne date et d’adapter le transfert des ressources destinées à l’acquisition des vivres, fournitures et consommables scolaires au contexte sécuritaire, d’approfondir la réflexion sur l’efficience et l’efficacité du système éducatif pour transformer les ressources en résultats.
Le ministre en charge de l’Education nationale et le chef de file des PTF ont conjointement signé la synthèse du rapport de suivi, lors de cette réunion des décideurs le 23 juin 2022. Les indicateurs de performance de la dernière année du PDSEB y consignés seront précieux dans l’évaluation finale du Programme.
Pour ce qui concerne le nouveau référentiel dans le premier maillon de l’éducation au Burkina, il s’agit du Plan stratégique de développement de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire (PSDEBS) 2021-2025. Ce Plan demeure en cohérence avec la vision holistique édictée par la Loi d’orientation de l’éducation adoptée en 2007, les référentiels sous-régionaux et africains, le PSEF 2017-2030 et le deuxième Plan national de développement économique et social 2021-2025 (PNDES II) », adopté par le Conseil des ministres en sa séance du 30 juillet 2021.
La vision du PSDEBS est déclinée comme suit :« A l’horizon 2025, le Burkina Faso dispose d’un système d’éducation de base et d’enseignement secondaire démocratique, performant, résilient, contribuant à la formation de citoyens responsables, producteurs et créatifs pour soutenir son développement économique et social ». Le rapport diagnostic, le modèle de simulation financière et la note de cadrage élaborés en 2020 ont été les principales sources qui ont fourni les éléments nécessaires à la formulation de ce nouveau plan stratégique dont le champ d’action couvre l’éducation préscolaire, les enseignements primaires, post-primaire général et secondaire général, l’éducation non formelle et l’Enseignement et la Formation techniques et professionnels (EFTP).
Six (06) défis majeurs sont à relever à l’horizon 2025 : assurer une scolarisation universelle inclusive soutenue par une stratégie de maintien et favorable au genre ; mettre à la disposition du MENAPLN du personnel qualifié assorti d’une stratégie rigoureuse de leur gestion ; diversifier les spécialités de formation et des passerelles entre les différents niveaux ; améliorer le suivi-encadrement et de formation des enseignants et encadreurs pédagogiques ; assurer l’employabilité des jeunes et adultes sortant de l’ENF (Education non formelle) et gérer rationnellement les ressources humaines et financières.
Les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du PSDEBS sont estimées à 2 906 milliards FCFA, dont 2 728 milliards FCFA en dépenses courantes et 179 milliards FCFA en dépenses d’investissement.
Les ressources mobilisables sur la période sont estimées à 2 855 milliards FCFA, d’où un besoin de financement de 51 milliards FCFA sur la période, soit en moyenne 10 milliards FCFA par an. Ce besoin représente 1,8% des ressources nécessaires et devra être comblé à travers le recours à des actions de plaidoyer auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Martin SAMA
Encadré
Le PSDEBS
L’objectif global du PSDEBS est donc d’« accroître l’offre et améliorer la qualité de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire en adéquation avec les besoins de l’économie ». Bien entendu, l’impact attendu de la mise en œuvre du PSDEBS est que « l’accès de tous à une éducation de qualité adaptée aux besoins de l’économie s’accroisse ».