Le 14 juin, l’Assemblée législative de transition a adopté un certain nombre de projets de lois dont le n°2021-022/PRES du 31 décembre 2021 portant autorisation de ratification de l’accord de financement signé le 12 juillet 2021 entre le Burkina Faso et la banque BNP Paribas Fortis sa/nv pour la réalisation du Projet de mobilité urbaine du grand Ouaga (PMUGO). C’est un projet en cours d’exécution. La signature de l’accord a été précédée le 08 janvier 2020 de l’accord du gouvernement pour la mise en œuvre « du Projet de mobilité urbaine du Grand Ouaga qui vise à acquérir 300 bus et autocars, à aménager des voiries et à restructurer le réseau des lignes des bus en vue d’améliorer la mobilité urbaine dans la ville de Ouagadougou ». Les ministères impliqués avaient alors reçu comme instruction la « finalisation des discussions en rapport avec leurs compétences respectives et pour une implication des Communes du Grand Ouaga dans le respect de l’intercommunalité indispensable à la réussite du projet. » C’est dans ce cadre que le Comité de préparation du Projet de mobilité urbaine du Grand Ouaga (CP-PMUGO) a été créé par arrêté en date du 7 février 2020. Il a tenu sa première rencontre avec les partenaires SCANIA et RATP COOPERATION le 14 février 2020, aux fins d’établir une feuille de route.
L’action du CP-PMUGO a permis d’aboutir à la signature d’une Term Sheet relative au financement du PMUGO entre le ministre de l’Économie, des Finances et du Développement en août 2020 ; à l’engagement de la recapitalisation de la SOTRACO ; au début du processus d’opérationnalisation du Conseil des transports du Grand Ouaga (CTGO) ; à la mise en œuvre de la coopération intercommunale du Grand Ouaga ; à la signature des contrats commerciaux ; à la finalisation des négociations de la convention de financement du Projet…
Le Maire de la Commune de Ouagadougou a conduit une délégation composée d’experts de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) qui ont eu une séance d’échanges avec le Comité de Direction de la SOTRACO le 06 juillet 2021. Cette séance de travail marquait le début de la mission de la RATP-International à Ouagadougou. Des rencontres de travail ont eu lieu avec les directeurs, chefs de service et autre personnel afin de permettre aux experts de s’imprégner des réalités de la société et de cerner les activités avant de commencer leur intervention en termes de conseils et de renforcement des capacités. Le PMUGO prévoit le réaménagement du réseau routier de la capitale, la construction d’un atelier moderne de maintenance, la mise en place d’un système moderne de communication, l’aménagement et la construction d’arrêts et de terminaux modernes, et la fourniture de trois cent (300) bus modernes pour fluidifier le trafic sur le réseau à mettre en place. Le projet se déroulera en deux phases.
La première phase coûtera 80.155.036 euros (52.578.256.950 FCFA) et la seconde 17.630.500 euros (11.564.849.890 FCFA), soit un total de 64.143.106.838 francs CFA.
FW
Encadré
Remettre SOTRACO à flot
Dans le cadre de ce projet, en plus de mettre en place une autorité en charge de la gestion de la mobilité du Grand Ouaga, la Société de transport devrait connaitre des changements importants. Il s’agit, entre autres, de restructurer la SOTRACO en la recapitalisant et de lui fournir une assistance technique et opérationnelle pour l’exploitation du futur réseau. La situation de la Société actuellement n’est pas reluisante. Elle traverse une crise financière (cf. L’Economiste du Faso N°425) du fait de la non- reconduction du contrat plan qui la liait avec l’Etat. Elle était sans DG depuis la démission de Pascal Tenkodogo ; il y a quelques mois, elle était sans président du Conseil d’administration également. On apprend que celui-ci s’est finalement réuni le 15 juin 2022 pour désigner son président en la personne de Sawadogo Amado. Le Conseil d’administration a confirmé le Directeur général intérimaire, Issiaka Ouédraogo. Il reste désormais la recapitalisation de la Société. L’option est de voir l’Etat augmenter sa participation dans le capital de la Société mixte. Le capital est prévu de passer de 800 millions FCFA à 5 milliards FCFA, selon les informations que L’Economiste du Faso a pu obtenir.