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Crise à la mine de Taparko : le personnel exige le licenciement

Le Représentant des travailleurs : ils préfèrent être licenciés que de voir les contrats suspendus

Le 9 mai 2022, les travailleurs de la Société des Mines de Taparko (SOMITA) ont manifesté devant le siège à Ouagadougou. Ils ont été reçus par la direction générale de la société.  Qu’est-ce qui est ressorti des discussions ? Rasmané Sawadogo, Directeur pays du groupe Nordgold qui exploite la mine de SOMITA répond nos questions. Il ressort clairement que les travailleurs préfèrent être licenciés que la suspension du contrat de travail comme le recommande l’inspection du travail.

 L’Economiste du Faso: Les délégués du personnel de la SOMITA ont été reçus par la direction générale suite au sit-in que le personnel a organisé ce 9 mai 2022 devant le siège. Qu’est-ce qui est ressorti des discussions ?

Rasmané Sawadogo : Merci de nous permettre de nous exprimer sur cette situation très regrettable. Comme vous le savez, c’est suite à l’arrêt des activités de SOMITA que nous avons entrepris de suspendre les contrats de travail des travailleurs dans un délai de 5 mois, renouvelable une fois. Mais les travailleurs ont estimé que les conditions de la suspension ne correspondaient pas à leur attente. Ils ont plutôt demandé à être licencié au lieu de la suspension de leur contrat. Nous avons échangé avec les représentants des travailleurs ce matin 9 mai 2022 et nous allons soumettre les préoccupations à notre hiérarchie et à l’autorité du Burkina Faso avant de revenir.

 

Comment s’est terminée cette rencontre avec les délégués ?

Comme je l’ai indiqué, les délégués du personnel préfèrent le licenciement. Nous leur avons fait comprendre qu’un procès-verbal de la rencontre sera élaboré où les travailleurs vont faire ressortir clairement qu’ils préfèrent le licenciement en lieu et place de la suspension des contrats. Ce procès-verbal sera amendé et signé. C’est sur la base de ce procès verbal que nous allons échanger avec notre hiérarchie et surtout les autorités du pays.

 

Est-ce vérifié que SOMITA doit des arriérés de salaires à des travailleurs ?

 

Nous tenons à rassurer l’opinion nationale et internationale que SOMITA ne doit aucun arriéré de salaire à un travailleur. Nous avons été surpris de lire cette information qui est suffisamment grave de la part d’un média. Les délégués du personnel avec qui nous étions en discussion, étaient étonnés de lire cette information également. Ils nous ont rassuré que cette information n’émane ni des délégués ni de SOMITA.

 

Pourquoi avoir choisi la suspension des contrats ?

 

La suspension des contrats correspond à l’esprit du Code du travail et aux recommandations de l’inspection du travail. Dès que le problème s’est posé, nous avons écrit à l’inspection du travail. En réponse, l’inspection du travail a recommandé soit le chômage technique, soit la suspension des contrats. Pour appliquer le chômage technique, il faut maintenir les travailleurs sur le site, ce qui n’est plus possible actuellement. La seule option qui se présentait à nous est la suspension des contrats que nous avons appliqué conformément à la recommandation aux dispositions du Code du travail.

 

Quelle est la raison évoquée pour justifier cette suspension des activités de SOMITA ?

Rasmané Sawadogo, Directeur pays du groupe Nordgolg qui exploite la mine de SOMITA

La principale raison évoquée pour justifier cette suspension des activités de SOMITA est la question sécuritaire qui relève de l’évidence. Nous avons constaté des situations autour de la mine qui ne sont pas favorables à la poursuite des activités. La direction de la sécurité de la mine a recommandé de protéger la vie des travailleurs. Alors qu’une des valeurs de Nordgold est la santé et la sécurité des travailleurs. C’est ce qui nous a conduit à prendre la décision de suspension.

 

Quels sont vos rapports avec le gouvernement dans la gestion de ces problèmes ?

 

Nous entretenons de très bons rapports avec le gouvernement.

Nous savons que des efforts sont faits pour sécuriser la zone. Nous avons reçu une oreille attentive lorsque nous avons rencontré les plus hautes autorités du pays pour expliquer la situation de SOMITA. Nous avons eu des échanges fructueux avec le ministère des Mines et la direction générale du travail.

Nous avons été rassurés que des dispositions sont prises pour que la mine puisse reprendre ses activités. Le message des autorités est rassurant dans ce sens qu’elles nous ont affirmé que la région du Centre Nord est une priorité en matière de sécurisation. Cette confiance placée aux autorités de ce pays a convaincu la direction de la mine d’aller dans le sens de la suspension des contrats. Avec l’assurance de l’accompagnement de l’autorité nationale qui promet de tout mettre en œuvre pour que la société puisse reprendre le travail, nous ne voyons pas la nécessité d’aller vers le licenciement mais plutôt la suspension des contrats en attendant la reprise des activités. Et nous espérons que le travail va reprendre à Taparko dans les jours à venir.

 

 

J.B

 

 

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