En rallongeant la durée de la Transition à 36 mois, contrairement aux 30 mois proposés par la Commission technique, le Burkina s’est mis tout seul la pression. On attend donc les fruits de la mission de bons offices dans la région, afin d’échapper aux sanctions de la CEDEAO.
Car, celles-ci pourraient compromettre dangereusement l’objet du coup d’Etat : libérer le pays des hordes de terroristes et réinstaller les déplacés internes. Sur le terrain militaire, l’inquiétude grandit auprès des populations des villes prises en otages et affamées comme Djibo, Pama ou encore Namssiguia sur lesquelles des obus commencent à pleuvoir. Ce nouveau mode opératoire est effrayant. Il va multiplier le nombre de déplacés, les rescapés et opérer une prise en charge déjà difficile. Gérer le flot de déplacés en attendant leur retour. L’exercice est en train de se compliquer avec la tension sur le marché des céréales à laquelle vont s’ajouter les effets secondaires de la crise en Ukraine en termes de hausse des prix. Les ministères en charge du commerce, de l’économie, de la solidarité nationale et de l’agriculture n’auront guère de répit.o
Abdoulaye TAO