Ça bouge à l’Est, les populations sont désespérées, elles se sentent abandonnées, doublement. Une journée ville morte pour traduire ce sentiment. Les nouvelles ne sont effectivement très bonnes dans le grand Est, où l’armée et les VDP ont du mal à contenir les attaques à répétition. Cela fait la seconde sortie à grand renfort de communication des communautés de cette région. Les attentes sont très fortes. La première a essentiellement porté sur des revendications d’ordre infrastructurel (route d’accès et maillage de ce vaste territoire régional par l’Administration). Ce sentiment du manque d’attention de l’Etat central s’est renforcé à mesure que les groupes terroristes y ont pris leurs quartiers avec le corollaire de vols, de tueries et de personnes déplacées.
L’Est est aux abois. Et, il ne faut surtout pas considérer ces sorties de protestation comme des charges contre le gouvernement et contre les FDS, mais plutôt des appels à un vrai sursaut patriotique pour préserver l’intégrité du territoire et notre souveraineté sur celui-ci. Cette revendication est partagée aujourd’hui par tous les Burkinabè.
C’est pour cette raison qu’il faut travailler vigoureusement et rapidement à redonner l’espoir aux populations. Aujourd’hui, c’est la région de l’Est, demain, ce sera peut-être les populations du Sahel ou du Nord. o
Par Abdoulaye TAO