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Anacarde: les promesses d’une filière

La société Anatrans, située dans la nouvelle zone industrielle, route de Bama à Bobo –Dioulasso, est le chef de file de la transformation à grande échelle pour l’exportation. (DR)

C’est une des filières promues par le gouvernement dans sa stratégie de développement de l’économie nationale. De la production à la transformation, jusqu’à l’exportation, selon le rapport diagnostic de la Stratégie nationale de développement de la filière anacarde, en termes de création d’emplois, ce sont 4.000 producteurs professionnels individuels regroupés en plus de 200 groupements de producteurs. La production mobilise près de 45.076 ménages.

Au niveau de la transformation, 5.000 emplois ont été créés, dont 92% sont constitués de femmes. Quant à la commercialisation, la faîtière des commerçants et exportateurs compte deux cent (200) membres actifs avec plus de 9.900 emplois directs.

La contribution de la filière anacarde à l’édification de l’économie nationale n’est plus à démontrer. En effet, reconnue comme filière porteuse, la filière a apporté en termes de recettes d’exportation 117,11 milliards FCFA en 2018, contre 99, 56 milliards FCFA en 2017, soit une augmentation de 17,68%, selon l’édition 2019 de la Balance commerciale.

En matière de revenus, la commercialisation de l’anacarde permet au Burkina Faso de créer plus de 30 milliards de francs CFA de valeur ajoutée chaque année. C’est cette niche que le gouvernement compte élargir au profit de tous les acteurs.

L’un des défis de cette filière reste la transformation locale de la noix de cajou. La carte industrielle ne compte qu’une vingtaine d’unités de transformation d’une capacité de 15.000 tonnes.

Dans ce lot, la société Anatrans,  située dans la nouvelle zone industrielle, route de Bama à Bobo –Dioulasso, est le chef de file de la transformation à grande échelle pour l’exportation.

AT

Encadré

Joseph Zerbo, DG CBA. (DR)

Joseph Zerbo, DG CBA

«Notre ambition, plus de valeur ajoutée à nos exportations»

 

Joseph Zerbo est le Directeur général de CBA (Conseil burkinabè de l’anacarde) dont la mission première est la régulation de la filière. La régulation est un rôle régalien de l’Etat et ne saurait être de la responsabilité des acteurs privés. A côté de cette mission de régulation, il assure le suivi et la contribution au développement des activités de la filière, de concert avec les ministères sectoriels, notamment,  le ministère de l’Agriculture,  le MICA, la  Recherche scientifique,  etc. en fonction des contraintes de terrain.

Pour une question de transparence, les différentes faîtières sont représentées au sein du Conseil d’administration du CBA. Il s’agit de l’Union nationale des producteurs d’anacarde (UNPA), de l’Association nationale des transformateurs (ANTA-BF) et de l’Union des commerçants et exportateurs (UNCEA).  Ces organisations sont représentées dans le Conseil d’administration.

L’Economiste du Faso : On parle de transformation structurelle de l’économie, comment se manifeste-t-elle dans la filière ?

Joseph Zerbo, DG CBA : La transformation structurelle de l’économie peut se manifester de deux manières. Dans le cas précis de l’anacarde,  c’est faire en sorte que nous puissions avoir un taux de transformation locale de 40 ou 50%, contre actuellement moins de 20%.

La deuxième manière,   c’est que ce que nous exportons  ait plus de valeur ajoutée.  Donc, si nous nous transformons 50% localement,  l’exportation de ces 50% transformés  rapportera plus de ressources au Burkina,  en plus de la création  d’emplois. C’est ainsi qu’on parle de transformation structurelle de l’économie.

Et y a-t-il de grands projets dans ce sens ?

Sur ce point, le taux de transformation locale reste faible (moins de 20%).  Notre ambition c’est d’aller à au moins 45% d’ici 2024, conformément aux orientations du document « Initiative anacarde» tout en augmentant le niveau de production pour atteindre 200.000 tonnes. Pour atteindre ces résultats escomptés,  nous travaillons sur principalement 3 volets: Il s’agit de mettre à niveau les unités de transformation existantes afin d’accroître leur compétitivité (un projet est en cours de formulation  d’environ 1,8 milliard) ; d’inciter à la création  de nouvelles unités de transformation dans la filière.  A ce niveau, nous avons, entre autres, un grand projet de mise en place d’une unité de référence d’une capacité de 30.000 tonnes de noix brutes/an à terme, avec un centre de formation aux métiers de la transformation de l’anacarde. La mise en œuvre de cette unité de référence devrait créer, à terme, plus de 1.500 emplois et former en moyenne 80 apprenants par an. Ce projet est prévu à Bobo-Dioulasso  et est évalué à plus de 6 milliards de francs CFA.

Enfin, nous travaillons à rendre disponibles les noix brutes de cajou pour les unités de transformation existantes et à venir. C’est dans cette optique que nous avons engagé le processus d’instauration d’agrément en qualité d’acheteur professionnel de noix brute de cajou au Burkina Faso.o

Propos recueillis par AT

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