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Santé: quel avenir pour la SOGEMAB ?

Le nouveau ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo, veut changer le visage des hôpitaux et des centres de santé afin d’en améliorer les prestations. (Ph : DR)

En 2011, l’Etat créait l’Agence pour la gestion de l’équipement et la maintenance biomédicale) (AGEMAB) au grand dam de certaines sociétés privées d’équipements médicaux qui y craignaient un monopole d’Etat. En 2013, l’Agemab devient société d’Etat, toujours pour conforter ses missions. Mais, la société n’a jamais atteint sa vitesse de croisière. Elle est désormais au cœur des chantiers du nouveau ministre de la Santé. Des changements sont peut-être en vue.

Les informations qui circulent font état d’un chamboulement au niveau de la société de gestion de l’équipement et de la maintenance biomédicale. Bras armé du gouvernement pour assurer l’achat d’équipements de qualité pour les structures sanitaires du pays et en assurer la maintenance, elle risque de perdre certaines de ses prérogatives dans la dynamique enclenchée par le nouveau ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo. Celui-ci veut changer le visage des hôpitaux et des centres de santé afin d’en améliorer les prestations. Cela passe par des réformes et la Sogemab risque d’en faire les frais.

Deux certitudes : les emplois seront maintenus et les activités de maintenance dans les CMA seront conservées cette année. La société ne compte plus que moins de 40 employés, certains techniciens ont quitté la maison face aux incertitudes. Sur les activités de maintenance, il y aura de la matière cette année. Mais après ? Sur ce segment, l’équipe du Colonel-Major Daouda Traoré a des choses à défendre (voir encadré). Mais le pourrait-elle dans la durée, puisque la Direction des infrastructures et des équipements médicaux  (DIEM) a pratiquement les mêmes prérogatives ?

SOGEMAB avait été indexée par un rapport d’enquête parlementaire sur le système de santé comme ne parvenant pas à remplir convenablement ses missions ; et, du coup, présentée comme la principale responsable de certaines difficultés que vivaient des centres médicaux. (Ph : DR)

Quid alors de l’achat des équipements biomédicaux ? C’est le talon d’Achille de la structure. Elle n’a pas eu beaucoup de marchés. Juste quelques achats entre 2013 et 2017, accentuant ainsi les difficultés de fonctionnement de la SOGEMAB, amplifiées par l’enquête parlementaire de 2017 sur le secteur de la santé. Sogemab avait été indexée par un rapport d’enquête parlementaire sur le système de santé comme ne parvenant pas à remplir convenablement ses missions ; et, du coup, présentée comme la principale responsable de certaines difficultés que vivaient des centres médicaux. Ce rapport avait été jugé inéquitable par le DG, le Colonel-Major Daouda Traoré, qui avait relevé que les difficultés de la SOGEMAB étaient en partie liées aux engagements non tenus de l’Etat. Même son géniteur, l’Etat, ne la sollicitait pas pour ses propres achats. Tous les gouvernements précédents l’ont pratiquement ignorée. La tendance serait de retirer à la société sa première mission qui est acquérir les équipements biomédicaux pour le compte de l’Etat. Le modèle d’achat qui serait proposé serait le leasing médical. Cette approche devrait permettre à la Sogemab de conserver son rôle de conseil et de contrôle qualité pour le compte du gouvernement dans les achats publics.

Le ministre a adopté une démarche qui consiste à impliquer les travailleurs dans les décisions qui vont bientôt être prises. Une transformation en douceur afin d’éviter des vagues. L’objectif est l’efficacité dans l’action pour redonner une vitalité au système de santé en son volet équipement et maintenance. Pour cela, la bonne volonté seule ne suffira pas. Il faudra dénouer les cordons de la bourse.

FW

 

Encadré

Les acquis en 8 ans de gestion

– La transformation de la structure qui était une agence en une société d’Etat ;

– La mise en œuvre du Plan spécial d’équipement (PSE) qui a permis l’acquisition de 4818 équipements et matériels divers au profit de dix-sept (17) établissements publics de santé ;

– La construction d’un siège (bâtiment R+2 extensible) et d’un bâtiment technique (en chantier) pour la société à Ouaga 2000 ;

– L’obtention de deux conventions de maintenance au profit des 45 CMA en 2017 et 2018 qui ont permis la réparation, respectivement, de 1.326 et 1.335 équipements. L’installation de 242 équipements acquis par d’autres structures et qui, des années durant, sont restés sans être installés. La formation de plus de cinq cent (500) utilisateurs composés d’attachés de santé en anesthésie et réanimation, d’aides opérateurs, de technologistes biomédicaux et de techniciens biomédicaux ;

– L’obtention d’une 3e convention de maintenance au titre de l’année 2021 dont la mise en œuvre est en préparation…o

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