Résilientes. Les 6 filiales ouest-africaines de BMCE Bank of Africa l’ont été tout au long de 2020. Le constat a été fait lors de la présentation des résultats du Groupe, le 20 avril 2021, suivi de la conférence de presse, le 22 avril, par visio-conférence. Ces résultats montrent qu’au 31 décembre 2020, le bénéfice consolidé de Bank of Africa a chuté de 62%, s’établissant à 44,280 milliards F CFA. Une situation causée, d’une part, par le don au fonds Covid-19 (60 milliards F CFA) et à la forte hausse du coût du risque consolidé (+57%).
Pourquoi parler alors de résilience ?
En neutralisant l’effet du don au fonds Covid-19, la baisse du résultat net du Groupe (RNPG) se limiterait à 29%. En 2020, les encours crédits consolidés octroyés par Bank of Africa ont augmenté de 4%, s’établissant à 11,64 milliards FCFA. Les dépôts clientèle consolidés affichent une légère progression de 2% à 207,1 milliards de dirhams.
De plus, le produit net bancaire consolidé a, quant à lui, enregistré une hausse de 1% à 840 milliards FCFA « tiré par la progression de la marge d’intérêt de +5% et le résultat des opérations de marché de +3% », affirme le Groupe.
Pour le Directeur général du Groupe, Amine Bouabid, cette bonne tenue repose sur «leur projet de banque professionnelle, un capital de confiance basé sur 30 ans d’expérience et un capital humain dont la force réside dans l’innovation».
Tendance baissière au Bénin et au Burkina
Les performances financières de la BOA-Bénin révèlent une progression de la marge bancaire, portée par la marge d’intérêts, grâce à une meilleure rentabilité (plus de particuliers), à l’amélioration du mix des dépôts, et à un encaissement exceptionnel de pénalités de retard (1,2 Mds). C’est la seule bonne nouvelle de la banque. La première banque béninoise en termes de crédits et de dépôts a vu ses charges générales d’exploitation augmentées, induites par des charges non récurrentes et le doublement de son coût du risque resté toutefois à un niveau maîtrisé de 1,3% des encours de crédits moyens. Constat, BOA-Bénin a vu son résultat net se contracter à 13 milliards FCFA, en baisse de 11,3% à 13,3 milliards FCFA, pour un PNB en hausse de 9,4%.
Une tendance baissière qui a été aussi observée chez BOA-Burkina Faso où le résultat net s’est contracté de 4, 9% à 17 milliards FCFA, alors que le PNB, lui, est en croissance de 10,9%, porté par la hausse de 10,3% de la marge bancaire.
Chez BOA-Niger, le résultat net s’est établi à 7,4 milliards FCFA à la fin 2020, en retrait de 12% pour un PNB en hausse de 3,4 %, porté par la progression de 32,3% sur les activités de change. Autre filiale, BOA-Sénégal, où le résultat net ressort à 7,7 milliards Francs CFA, en baisse de 15,9% pour un PNB en contraction de 0,3%.
Bénéfice net en progression pour BOA-Côte d’Ivoire et Mali
De son côté, BOA-Côte d’Ivoire a mieux résisté avec un bénéfice net de 14,2 milliards FCFA, en baisse de 1,2% et ce, malgré une forte progression de titres de placements et de la marge d’intérêts clients. Le PNB de la filiale ivoirienne s’est accru de 15,4 %, faisant état des performances commerciales et managériales par temps de Covid.
La bonne nouvelle vient aussi du côté du Mali où BOA-Mali sort enfin du rouge. La banque passe d’une perte de 7 milliards FCFA en 2019 à un résultat net positif de 528 millions FCFA en 2020, soit une progression de 107%.
Pour rappel, les filiales ouest-africaines de BMCE Bank of Africa sont détenues majoritairement via la holding BOA West Africa, propriétaire de BOA-Sénégal à hauteur de 61,7%, de BOA- Niger à hauteur de 59,1%, de BOA-Mali à hauteur de 61%, de BOA-Côte d’Ivoire à hauteur de 69,2%, de BOA-Burkina Faso à hauteur de 56, 5% et de BOA-Bénin pour 54,1%.
Le Groupe Bank of Africa est aujourd’hui implanté dans 18 pays, dont 8 en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Sénégal), 8 en Afrique de l’Est et dans l’Océan indien (Burundi, Djibouti, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda, Tanzanie, Rwanda), en République démocratique du Congo, ainsi qu’en France. Le Groupe Bank of Africa est majoritairement détenu par BMCE Bank. o
JB
Encadré
Réaction face à la Covid-19
2020 a été marquée par la pandémie de Covid-19. La pandémie de Covid-19, toujours active au 1er semestre 2021, a entraîné au niveau mondial, un sacrifice des économies au profit du volet sanitaire, ayant pour conséquences, un ralentissement de la croissance des PIB, suite à l’arrêt brutal de secteurs économiques ; une hausse du niveau d’endettement des Etats, pour compenser la perte de croissance, etc.
Dans ce contexte, la BCEAO a apporté aux banques de la souplesse règlementaire pour atténuer les effets de la pandémie. Les principales mesures règlementaires de la BCEAO ont porté, notamment, sur les crédits (report des échéances affectées par la crise et assouplissement des règles de provisionnement des créances en souffrance pour une période transitoire) ; sur les règles prudentielles (report de la transition vers Bale III (ratio de solvabilité notamment) et sur la gestion de liquidité (réduction de 50 points de base des taux directeurs de la BCEAO).
Dans ce contexte incertain, les banques BOA ont adopté une approche discrétionnaire et prudente dans l’octroi des crédits. Il s’agit de :
Accompagnement des clients existants (crédits de trésorerie) ;
Financement des secteurs non affectés par la crise ;
Investissement des excédents de liquidité en Bons du Trésor.
Cette approche a permis aux banques BOA de faire preuve de résilience en 2020. L’ordre des priorités du plan triennal (2019-2021) du Groupe BOA a été revu en conséquence. On observe un niveau plus élevé de restructurations dû à la Covid-19 dans nos banques implantées en zone anglophone.
Dans la zone UEMOA, les crédits « restructurés COVID » oscillent entre 0,3% et 2,2% des encours. o