Le président élu, conformément à ses engagements, a prévu de lancer le processus dans le premier semestre de son mandat. L’idée s’est traduite le 10 janvier par la création d’un ministère d’Etat et chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Ce strapontin échoit à l’ex-chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, qui clamait que le pays était divisé, mal géré. Le nouveau ministre d’Etat est donc au pied du mur pour mettre en œuvre la réconciliation nationale. Mais avant, il doit concilier sur le papier son approche du processus et celle du président du Faso : s’entendre sur les objectifs, la méthode et le format pour y arriver rapidement. Sur le format, l’un a annoncé « une Conférence nationale des forces vives de la Nation pour réfléchir sur la trajectoire à baliser pour le retour de la paix et la réconciliation » et l’autre « un forum de réconciliation avec l’ensemble des forces vives de la Nation dans une dynamique de sincérité et de pragmatisme pour créer les conditions d’une véritable réconciliation nationale ». Quoiqu’il en soit, ce processus ne devrait pas perdurer tout le quinquennat, il doit plutôt ouvrir la voie à un mandat apaisé. Politiquement, il devrait servir de tremplin à Zéphirin Diabré à se forger une stature d’homme d’Etat en vue de l’échéance 2025, s’il y tient toujours.o
Par Abdoulaye TAO