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Situation de la conjoncture economique internationale et nationale à fin octobre 2020

UN MAINTIEN DE LA CONTRACTION ECONOMIQUE MONDIALE INDUITE PAR LA CRISE SANITAIRE DU CORONAVIRUS (COVID-19)

Au niveau mondial, l’activité économique est en train de s’extirper lentement du gouffre dans lequel elle s’était enfoncée en raison de l’apparition de la pandémie du Coronavirus (COVID-19) en début d’année. Le redressement de la Chine a été plus rapide que prévu et l’économie mondiale a commencé à reprendre de la vigueur au deuxième semestre de l’année, après l’assouplissement en mai et juin des mesures du « Grand Confinement » d’avril. Toutefois, la propagation de la pandémie de COVID-19 se poursuit avec acuité, conduisant de nombreux pays à ralentir leur réouverture et certains au rétablissement des confinements partiels. Ainsi, la remontée de l’économie mondiale vers des niveaux d’activité comparables à ceux d’avant la pandémie serait longue et demeure exposée à des revers.

L’affaiblissement de la production économique mondiale en 2020 serait moins sévère qu’initialement prévu en juin 2020. En effet, le PIB mondial, après une performance de 2,8% en 2019, devrait connaitre une baisse de 4,4% en 2020. Cette récession se ressentirait aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents et en développement. Dans les pays avancés, la croissance devrait passer de 1,7% en 2019 à -5,8% en 2020. Pour les pays émergents et en développement, elle s’établirait à -3,3% en 2020, contre 3,7% en 2019.

En perspectives, pour 2021, la croissance de l’activité économique mondiale devrait se situer à 5,2%, avec le soutien des pouvoirs publics et sous l’hypothèse d’une atténuation de la pandémie au cours du deuxième semestre de 2020.

L’inflation globale baisserait en 2020 aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents et en développement, en raison essentiellement de la contraction de la production mondiale et de l’effondrement du prix du pétrole. Dans les pays avancés, le taux d’inflation s’établirait à 0,8 % en 2020, après 1,4% en 2019. Il se situerait à 5,0% en 2020, contre 5,1% en 2019 dans les pays émergents et en développement. Pour 2021, l’inflation globale augmenterait de 0,8 point et de 0,3 point respectivement dans les pays avancés et dans les pays émergents et en développement.

Sur le marché des changes, le cours du dollar US par rapport au FCFA a enregistré, en octobre, une appréciation de 0,1%. Il s’est situé, en effet, à 557,1 FCFA en septembre, contre 556,3 FCFA en septembre 2020.  Le niveau du dollar US reste influencé par les incertitudes économiques liées à la progression de la COVID-19, mais toutefois, par l’espoir d’un nouveau plan de relance économique aux Etats-Unis.

Concernant les principales matières premières exportées, le cours de l’once d’or enregistre, en octobre 2020, une baisse de 1,1% en se situant à 1 902,5 dollars US, contre 1 923,5 dollars US un mois plus tôt.

Quant au cours du coton, il est ressorti en hausse à 1 649,5 dollars US la tonne, contre 1 561,1 dollars US en septembre 2020, soit une progression de 5,7%.

Pour ce qui est du cours du baril de pétrole, produit importé, il continue de subir le plus fort impact de la crise sanitaire du Coronavirus à cause du ralentissement de la demande mondiale en produits pétroliers, lié au ralentissement des activités industrielles et aéroportuaires. Nonobstant sa reprise progressive entamée en mai 2020, il s’est inscrit à nouveau en baisse de 1,5% en octobre 2020, en se situant à 40,5 dollars US, contre 41,1 dollars US en septembre 2020.

Dans la zone UEMOA, en 2020, les pays de la zone seraient durement éprouvés par la récession au niveau mondial. La croissance de l’Union subirait les effets des mesures de confinement, la baisse des cours des matières premières et la rupture des chaînes d’approvisionnement mondiales. La réduction des activités économiques au sein de l’Union européenne et en Chine, premiers partenaires commerciaux des pays membres de la zone, entrainerait une baisse des exportations et des importations, ce qui priverait l’Union de divers biens intermédiaires, avec des conséquences négatives sur l’expansion du secteur industriel, des BTP, du transport et du commerce. Initialement projetée à 6,6% en 2020, la croissance de l’Union devrait tomber à 1,3%, après 6,1% en 2019. Le taux d’inflation est attendu à 1,8%, après -0,7% en 2019.

UNE ACTIVITE ECONOMIQUE NATIONALE DUREMENT MARQUEE PAR LA CRISE SANITAIRE DE COVID-19 ET LA PERSISTANCE DU DEFI SECURITAIRE

Au niveau national, le taux de croissance du PIB réel enregistrerait, en 2020, un fort  ralentissement en raison des effets pervers du Coronavirus sur divers secteurs de l’économie.  Il est en effet projeté à 1,4%, contre 6,3% en scénario tendanciel, soit une perte de 4,9 points de pourcentage. Cette contreperformance serait principalement imputable au ralentissement des activités du secteur tertiaire, notamment, le commerce, le transport, les services financiers et les postes et télécommunications. Pour 2021, le taux de croissance devrait remonter à 5,6%. Pour ce qui est de l’inflation, l’Indice national harmonisé des prix à la consommation du mois d’octobre 2020 se situe à 106,69, soit une hausse de 0,6% par rapport à septembre 2020. En glissement annuel, les prix augmentent de 4,6%.

La situation sanitaire en lien avec le Coronavirus à fin octobre 2020 fait état d’un total de 2 517 cas confirmés positifs au Coronavirus. Parmi ces cas, 2 281 guérisons ont été enregistrées, contre 67 décès. Ces évolutions correspondent à 90,6% de taux de guérison et 2,7% de létalité.

   

                                                                                        

Dans le secteur des mines, en octobre 2020, la production totale d’or industrielle est évaluée à 4,693 tonnes, contre 5,167 tonnes le mois précédent, soit une baisse de 9,2%. Cette production est en hausse de 13,9% par rapport au même mois de l’année passée. Au total, la production d’or fin est ressortie à 46,799 tonnes à fin octobre 2020, en hausse de 14,0% en glissement annuel.

Au niveau des finances publiques, à fin octobre 2020, les recettes propres du budget de l’Etat ont été mobilisées à hauteur de 1 412,9 milliards FCFA, contre 1 526,7 milliards FCFA à la même période en 2019, soit une baisse de 7,5%. Cette baisse est imputable aux recettes fiscales (-55,7milliards  FCFA, soit -4,5%) et aux recettes non fiscales (-58,2milliards FCFA, soit -19,7%). Quant aux dépenses totales du budget de l’Etat, elles ont été effectuées à hauteur de 2 121,7 milliards FCFA, contre 1 774,5 milliards FCFA à la même période en 2019, soit une hausse de 19,6%. Cette augmentation est attribuable aux dépenses courantes (+141,7 milliards FCFA, soit +10,4%) et celles en capital (+205,5 milliards FCFA, soit +50,0%).

Concernant la dette publique, l’encours est estimé à 4 577,11 milliards FCFA au 30 juin 2020, contre 4 253,12 milliards  FCFA au 31 mars 2020, soit une progression de 324,00 milliards FCFA (+7,6%). Il est constitué de 52,3% de dette extérieure et de 47,7% de dette intérieure.

Au niveau des échanges extérieurs, les exportations totales du mois d’octobre 2020 se sont affichées en valeur à 180,8 milliards FCFA, contre 200,5 milliards FCFA un mois plus tôt, correspondant à une baisse de 9,8%. Les principales destinations des exportations en octobre 2020 sont d’abord l’Europe, avec environ 76,2% des exportations totales, l’Asie avec 17,1% des exportations et enfin, l’Afrique avec seulement 6,6%.

Quant aux importations totales du mois d’octobre 2020, elles se sont situées en valeur à 181,5 milliards FCFA, contre 181,3 milliards FCFA le mois précédent, soit une augmentation de 0,2 milliards FCFA (+0,1%). En glissement annuel, les importations totales sont en baisse de 2,2 milliards FCFA (-1,2%). Les zones de provenance des importations sont d’abord l’Asie, avec 31,7% des importations totales, l’Europe avec 29,8% et l’Afrique avec 27,0%. Les importations en provenance du continent américain ont représenté 11,5%.

Concernant la masse monétaire, elle s’est inscrite en hausse de 295,2 milliards FCFA (+7,3%), s’affichant à 4 351,6 milliards FCFA à fin septembre 2020, contre 4 056,4 milliards FCFA à fin décembre 2019. Cette augmentation est attribuable aux dépôts transférables (+196,5 milliards  FCFA, soit +10,7%) et aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire (+130,0 milliards FCFA, soit +8,3%), la circulation fiduciaire ayant enregistré une diminution (-31,3 milliards FCFA, soit -4,8%). L’encours de la dette publique est estimé à 4 577,11 milliards FCFA au 30 juin 2020, contre 4 253,12 milliards FCFA au 31 mars 2020, soit une hausse de 324,00 milliards FCFA (7,6%). En glissement annuel, l’encours de la dette publique a connu une hausse de 1 007,85 milliards FCFA, soit 28,2%. Il est constitué de 52,3% de dette extérieure et de 47,7% de dette intérieure. Les titres publics restent toujours prédominants pour ce qui est de la dette intérieure, avec 81,7% du total, tandis que la dette extérieure est dominée par la dette des créanciers multilatéraux avec 88,7% du total.

En somme, l’analyse de la conjoncture économique au mois d’octobre 2020 montre des perspectives peu favorables au plan national et international qui marqueraient le reste de l’année, au regard des importantes perturbations économiques, sociales et budgétaires qu’engendre la crise sanitaire du Coronavirus. Ces effets se ressentiraient, au plan intérieur, par le ralentissement de l’activité économique dans le secteur tertiaire.

Le taux d’inflation en baisse en 2019 se situerait en hausse en 2020, en lien avec la rupture des chaînes d’approvisionnement internationales en produits intermédiaires et sur le marché des produits de base.

Au regard de cette conjoncture défavorable, l’Etat devrait :

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