Malgré un contexte marqué par l’insécurité et la pandémie de Covid-19, les agents de la Direction générale des Impôts ont pu s’investir dans la mobilisation des recettes avec plus de 800 milliards F CFA, soit 95% des résultats attendus. Mieux, ils se sont évertués à tenir le cadre annuel de réflexion sur les préoccupations majeures de leur structure : la conférence annuelle de la DGI. Pour cette édition, la neuvième du genre, les différents acteurs se sont retrouvés à Ouagadougou les 16, 17 et 18 décembre 2020 autour du thème « Quelles réformes institutionnelles pour une DGI moderne, performante et orientée usager ?»
A travers ce thème, les participants ont eu la lourde tâche de se pencher sur les défis à relever au niveau institutionnel et organisationnel afin que la DGI soit plus moderne, performante et orientée usager. Il s’est donc agi de réfléchir sur les mesures que le gouvernement pourrait adopter pour accompagner la DGI afin qu’elle puisse mobiliser davantage des ressources pour le financement du développement et faciliter des réformes consensuelles au plan normatif et institutionnel.
Les défis de la DGI se posent en termes de Ressources humaines, de ressources budgétaires, d’organisation, de ressources infrastructurelles et de ressources matérielles. « Les approches et méthodes de travail de nos administrations sont confrontées, au quotidien, à l’évolution globale et rapide du milieu pour lequel elles sont forgées. Il est plus qu’impérieux de moderniser nos outils et méthodes de travail grâce aux opportunités et autres possibilités que nous offrent les nouvelles technologies afin d’offrir le meilleur service à nos contribuables », a d’ailleurs souligné Lassané Kaboré, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), pour saluer la pertinence de cette rencontre. La DGI ne dispose pas encore d’une structure de gestion adaptée de ses Ressources humaines, d’un centre de formation continue et d’un statut autonome. La rigidité du recrutement et l’existence de bénévoles empêchent également la DGI de disposer d’un personnel suffisant et adapté à ses besoins. La mise en place d’un centre de formation interne et l’autonomie de la structure en charge de la gestion du personnel restent les défis à relever en la matière. En matière de ressources budgétaires, par exemple, la mise en œuvre du processus du budget programme dans la chaîne de dépense de la DGI est insuffisante. L’augmentation conséquente et la sécurisation des ressources budgétaires apparaissent donc nécessaires, notamment, par une décision de consacrer dans les textes, le niveau des ressources publiques à allouer à la DGI pour une meilleure exécution de ses missions. Même si la DGI dispose d’un plan d’investissements, la structure connait, entre autres, un déficit de terrains pour accueillir ses constructions, une insuffisance de bâtiments administratifs, un faible équipement des salles de réunions… Pour améliorer la situation, il est important d’évaluer le plan d’investissements, de l’actualiser, de rechercher ou d’acquérir des terrains pour accueillir la construction des bâtiments pour les services de la DGI.
Les ressources matérielles, composées essentiellement de matériel roulant, de mobiliers de bureau, de matériels techniques et informatiques. L’inadaptation des dotations en matériel roulant, l’instabilité du réseau informatique et la cybercriminalité, l’absence d’un plan d’équipement en matériel et mobilier de bureau…constituent un frein à l’efficacité des différents services et il faudrait trouver des réponses adéquates.
L’analyse diagnostique de l’organisation de la DGI fait apparaitre trois domaines importants que sont les instruments de gestion, les instruments de pilotage et le cadre institutionnel et organisationnel. L’identification des défis à relever a posé le problème de la forme institutionnelle que devrait revêtir la DGI pour une efficience de ses actions.
La quête d’une DGI performante, moderne et centrée sur les usagers s’accommode des différentes réformes nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Il revient à cette neuvième conférence, qui s’inscrit dans la vision stratégique de la DGI 2017-2021, d’opérationnaliser ses réformes afin de favoriser l’accroissement de la mobilisation des ressources et la satisfaction des contribuables. « Le succès de cette conférence conditionne une mobilisation plus accrue des recettes dans un monde en perpétuel changement, avec des attentes de plus en plus énormes des populations et, où la résilience doit être de mise. Oser le changement devient donc un devoir », avait indiqué Moumouni Lougué, Directeur général des Impôts, à l’ouverture de la rencontre.
Si 2021 devrait voir la DGI devenir « une administration moderne, performante dans la mobilisation des ressources internes pour le développement, orientée usagers, conforme aux standards internationaux et aux normes de la bonne gouvernance », le ton en a été donné à la fin des travaux le 18 décembre 2020.1
M.S
Encadré
Une tribune de dialogue constructif
La conférence annuelle de la DGI est une tribune qui vous est offerte chaque année pour un partage d’expériences et de bonnes pratiques ainsi que pour les échanges sur les préoccupations relatives à la législation fiscale intérieure, domaniale, foncière et cadastrale, afin d’accroître leur contribution à l’amélioration des performances de l’administration économique et financière.o