A la UnePRESIDENTIELLE 2020

Sécurité, Mines et Education: Education: quand les candidats aux élections promettent la même recette

Que ce soit le candidat sortant, Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré, Eddie Komboïgo ou encore Yacouba Isaac Zida, ils promettent de rehausser la part du budget alloué au secteur de l’Education au Burkina Faso. Ils proposent tous d’amener ce pourcentage, qui est de 20% en 2020, à 30% une fois élus président.  Autre similitude, les candidats du MPP, de l’UPC et du MPS promettent la mise en place des assises de l’Education, dès la première année de leur mandat s’ils sont élus. Kadré Désiré Ouédraogo, lui, va plus loin en voulant créer un ministère des Hautes technologies, des Innovations et des Ingéniorats.  Ainsi, s’il y a un secteur où les candidats semblent presque tous d’accord, c’est celui de l’Education. Pour eux, ce volet demeure un pilier important pour le développement du pays. Pour certains candidats, par contre, le programme de société ressemble plus à un manifeste, une tribune de dénonciations. L’Economiste du Faso a dressé pour ses lecteurs, le programme de société de ces candidats sur le secteur de l’Education. Lisez plutôt. 

Yacouba Isaac Zida

Réformes, réformes et réformes

C’est le mantra récité dans le programme politique de Yacouba Isaac Zida. Le candidat du  Mouvement patriotique pour le salut (MPS) veut améliorer l’offre et l’accès à une éducation et une recherche scientifique de qualité. Pour ce faire, il propose de « faire un examen approfondi du système éducatif, à travers des assises nationales sur l’Education, avec pour objectif d’apporter des réformes sur les curricula, les méthodes d’apprentissage et d’enseignement et la dotation de matériels adéquats ».

Et pour mieux faire que le régime précédent, M. Zida propose d’allouer au moins 30% du budget national à l’Education sur une période d’au moins 5 ans, à l’issue de laquelle une évaluation sera faite. Il est prévu, du côté du MPS, de « faire adopter un moratoire sur la passation des marchés publics dans le domaine de l’Education pour la période 2021-2025 ; construire de nouvelles infrastructures au profit de tous les ordres d’enseignement ; mettre un accent particulier sur les infrastructures afin de donner à toute région, toute province, tout département, tout village, des locaux décents à même de leur permettre de travailler dans la dignité ».

Yacouba Isaac Zida propose aussi une solution pour « faire disparaitre » les écoles sous paillotes. Il propose pour un délai de trois ans pour venir à bout des 2.000 salles de classes et « les transformer en infrastructures scolaires de qualité ». Il promet ainsi de réaliser des infrastructures adaptées dans les lycées, collèges et universités dans les meilleurs délais.

Un programme sur mesure pour le personnel enseignant

Le corps enseignant n’est pas oublié dans le programme politique. Le MPS, une fois au pouvoir, promet  d’établir un tableau prévisionnel de gestion des personnels dans tous les ordres d’enseignement. Cela va permettre « d’anticiper les départs à la retraite, d’identifier les besoins spécifiques et de cibler les recrutements du personnel enseignant et du personnel administratif en fonction des besoins ». Une gestion rationnelle du personnel enseignant sera effectuée par les actions suivantes : réintégrer dans le système éducatif tous les enseignants et encadreurs pédagogiques qui évoluent hors de l’administration scolaire sans détachement ; redéployer dans les classes, les enseignants sans poste de travail précis dans les bureaux ; limiter le surnombre de suppléants dans les écoles ; opérationnaliser le mode électif des responsables des institutions publiques d’enseignement supérieur.

Une autre réforme pour le MPS, c’est d’introduire un module d’enseignement dénommé « Initiation à l’entrepreneuriat » dès la première année du collège, et dès la première année du lycée, des modules de formation en recherche d’emploi. Il s’agit de faire découvrir le monde entrepreneurial aux jeunes, car la crainte de l’entrepreneuriat est essentiellement liée à la méconnaissance du domaine et de tout ce qui y est rattaché ; évaluer le niveau des enseignants en poste actuellement au primaire et au post-primaire.

Madame Yéli Monique Kam

Formation scientifique, technique et innovation

C’est ainsi que Yéli Monique Kam, « la Yennenga de l’éducation », entend booster le secteur de l’Education. « Sur le pilier éducatif, nous disons que le système éducatif actuel a fait son temps : c’est un système colonial adapté pour l’époque. Il a donné tout ce qu’il avait à donner. Il est désormais dépassé. Il doit donc être changé, de la maternelle à l’enseignement supérieur, par un système qui éveille chez l’enfant le sens de la découverte des choses de son environnement dès la maternelle, offre aux jeunes des lycées et collèges de se familiariser avec le monde professionnel, parallèlement à leurs études, et aux jeunes universitaires d’explorer le monde de la recherche et de l’innovation », explique-t-elle dans son programme politique.

Comment cela va-t-il se réaliser ?  La candidate du Mouvement pour la renaissance du Burkina (MRB)  propose, dès le cycle secondaire, que les élèves participent à un projet technologique de leur niveau (sous l’encadrement de leur enseignant) dont la pertinence et la qualité entreront pour beaucoup dans leur évaluation annuelle. De plus, l’enseignement primaire et secondaire sera obligatoire jusqu’à la fin du 1er cycle du secondaire et la gratuité de la scolarité jusqu’à la fin du 2nd cycle secondaire dans les collèges et lycées publics. « Dans cette optique, les frais exigibles et les frais d’APE (associations des parents d’élèves) seront supprimés dans l’ensemble du territoire. Comme conséquence de la suppression des frais d’APEE, tous les enseignants vacataires (instituteurs et professeurs de lycées) qui désirent faire carrière dans l’enseignement seront intégrés dans la Fonction publique, si leur profil y convient ». En outre, Mme Kam promet de combler le déficit dans le corps des enseignants en recrutant massivement, chaque année, de nouveaux enseignants et en les affectant prioritairement dans l’arrière-pays. Le programme scolaire sera revu afin de mettre l’accent sur l’enseignement technique et professionnel. Les enfants, dès la maternelle, seront amenés à se familiariser à l’agriculture, à l’outil informatique et à développer leur capacité à rechercher l’information sur les réseaux en toute sécurité.  Autre accent mis sur la formation, la candidate du MRB propose de réduire dans les universités existantes, les filières généralistes, des sciences humaines et sociales au profit des filières techniques et technologiques qui seront choisies et renouvelées  autant que de besoin en fonction des ambitions de développement du pays. Dans cette perspective, les travaux de recherche seront orientés vers la résolution des problèmes auxquels le pays et la société sont directement confrontés et la fourniture aux filières industrielles stratégiques que « notre gouvernement mettra en place, des ingénieurs et techniciens qualifiés dont elles auront besoin ».

En termes d’infrastructure, elle propose de doter chaque Commune d’au moins une école primaire publique disposant d’une salle informatique, d’un espace agricole et d’un lycée d’enseignement technique et technologique ayant au moins un laboratoire scientifique, un espace agricole et un laboratoire d’informatique.

« Nous doterons chaque région du pays d›au moins une Université des sciences et technologies comportant des établissements universitaires en rapport avec le potentiel agricole, les ressources minières et les opportunités industrielles et technologiques identifiées dans cette région ;…». L’État offrira les fournitures scolaires aux jeunes burkinabè issus de familles nécessiteuses dans le cycle secondaire, sur la base de l’enquête sociale, afin de leur permettre de poursuivre leurs études supérieures.

Tahirou BARRY

Transformer le système éducatif

La partie concernant le volet éducation et recherche du candidat du parti Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), Tahirou Barry, est axé sur la transformation. « Le système éducatif au Faso sera repensé dans sa finalité et son efficacité », affirme M. Barry, dans son programme politique. Le secteur éducatif et scientifique sera érigé en priorité avec près de 30% du budget national qui lui sera accordé chaque année. Ce budget devrait assurer : la construction et l’équipement des d’infrastructures publiques d’éducation préscolaire, formelle et non formelle, scolaires, secondaires ainsi qu’universitaires adaptées aux effectifs ; la construction d’une  université virtuelle et la mise en place de 20 espaces numériques, dont 5 à Ouagadougou, 4 à Bobo-Dioulasso et un dans chacune des 11 régions en vue de contribuer progressivement à la normalisation des années académiques ; le recrutement, la formation, la motivation et le recyclage des enseignants et des maîtres d’écoles ; la gratuité des manuels scolaires effective au niveau de l’éducation de base ; la promotion de l’alphabétisation à travers les facilités d’accès à l’offre d’alphabétisation ; la professionnalisation des filières à l’Université ;  l’octroi de bourses d’étude à tous les élèves et étudiants méritants et démunis (20.000 F/Mois pendant dix (10) mois) pour 400.000 élèves, soit annuellement 80 milliards, et 40.000 F/Mois pendant dix 10 mois pour 200.000 étudiants, soit annuellement 80 milliards. Cela représente un total de 160 milliards chaque année.

Tahirou Barry évoque aussi  la fusion des départements en charge de l’enseignement de base, de l’alphabétisation, de l’enseignement secondaire et supérieur et la recherche scientifique en un ministère de l’Education et de la Formation, du Développement scientifique et technologique (MEF/DST), de manière à permettre un pilotage intégré et panoramique du secteur (voir réformes politiques) ; l’introduction des langues nationales et des modules sur l’éthique, le civisme et les valeurs nationales dans le système éducatif pour valoriser notre patrimoine; l’effectivité de l’école primaire obligatoire et gratuite jusqu’ à 16 ans, particulièrement dans les zones affectées par la crise sécuritaire et celles à fort taux de site d’orpaillage; organiser et accompagner les écoles franco-arabe ; la promotion de deux filières parallèles de formation, à savoir une filière de formation générale et une filière de formation professionnelle, technique et scientifique.  Son objectif final, un lycée professionnel et technique, un lycée agro-pastoral ainsi qu’un lycée scientifique seront créés ou réhabilités dans chaque région.

Gilbert N. Ouédraogo

Gratuité des frais de scolarité

« Notre objectif pour le quinquennat est de : assurer l’accès de tous à une éducation de qualité d’ici la fin du quinquennat ; réorganiser le système d’enseignement à tous les niveaux pour améliorer la qualité et la diversité ; définir dans notre éducation le type de Burkinabè que nous voulons pour notre pays à l’horizon 2050 ; revaloriser la profession enseignant ; mettre en place un mécanisme d’autosurveillance et de lutte contre la consommation des stupéfiants dans les établissements scolaires et universitaires ; accroître les Ressources humaines du secteur éducatif public », annonce Gilbert Ouédraogo, le candidat de l’ADF-RDA. Autre point important, M. Ouédraogo promet de recruter 1.545 enseignants par an, soit 1.100 instituteurs (professeurs d’écoles), 300 professeurs de lycées et collèges, et 145 enseignants d’Universités chaque année.

Spécifiquement, le candidat s’engage à mener les actions au niveau de l’enseignement maternel et primaire. Il promet ainsi de rendre effective la politique de gratuité des frais de scolarité ; renforcer le programme spécifique d’incitation à la scolarisation des filles ; réaliser un investissement massif en infrastructures, etc.

Au niveau de l’enseignement secondaire, technique et professionnel, son plan est lui aussi prêt à être mis en œuvre. Il s’agira d’informer continuellement sur les opportunités d’enseignement technique adaptées à l’économie ; repositionner le privé comme leader de la formation professionnelle ; renforcer la création et le fonctionnement des lycées scientifiques par région ; renforcer la scolarisation des filles et leur orientation dans les matières scientifiques ; créer des centres de formation régionaux en fonction des potentialités économiques de chaque région, afin de booster une économie endogène.

L’enseignement supérieur et la recherche scientifique ne sont pas en reste. Dans le volet «Gouvernance», il se propose de normaliser les années académiques en 2 ans afin de mettre un terme aux années décalées et complexes; généraliser la numérisation des actes académiques (inscription, abonnement aux restaurants universitaires, abonnement aux bus, demandes de prêts ou d’aide FONER,…)…

Un volet « Infrastructures » dans l’enseignement supérieur est aussi prévu par le candidat de l’ADF-RDA. Le parti promet d’installer un réseau Wi-Fi sur tous les campus publics ; améliorer les cadres de vie et d’études des anciennes universités par le bitumage/pavage de leurs voies intérieures, la modernisation des restaurants… ; équiper les amphis avec des tableaux numériques géants, et les laboratoires de matériel moderne.

Deux autres volets seront aussi pris en compte dans le secteur de l’éducation par le parti de Gilbert Ouédraogo. Il y a celui des « Ressources humaines » qui entend normaliser le ratio étudiants-enseignants dans toutes les universités et celui sur « Vie universitaire ». A ce niveau, l’ADF-RDA s’engage à renforcer le plateau technique des infirmeries universitaires.

Eddie Komboïgo

« Privilégier la mise en œuvre des cycles terminaux »

« Tous les ordres et les catégories d’enseignement seront articulés de manière rationnelle, du préscolaire au supérieur, chaque niveau d’étude développera des compétences spécifiques », a écrit le président du CDP, dans son projet de société. Le principe de base est celui de la mise en œuvre effective des cycles terminaux et des passerelles. Chaque ordre et niveau d’enseignement doit être en mesure de proposer aux apprenants une formation spécifique complète. De manière globale pour l’ensemble du système éducatif, il s’agira, pour Eddie Komboïgo, de faire le point de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif entamée en 2007 ; accroître la couverture de l’éducation de base dans le but d’atteindre d’ici à 2025, l’éducation universelle ; promouvoir un développement équilibré de l’ensemble du système éducatif afin de répondre en quantité et en qualité aux besoins de l’économie…

Pour le préscolaire, Eddie Komboïgo s’engage à développer davantage le taux de préscolarisation. « Il s’agira d’inclure dans la construction des complexes scolaires, un espace réservé au préscolaire, de faire appels aux petites mamans pour l’encadrement des enfants, de renforcer la construction des Bisongo et des haltes garderie. Un plus grand suivi des garderies privées sera effectif ».

Le défi majeur que pose le développement de l’enseignement supérieur universitaire est de combler le retard accumulé et de créer un processus qui rehausse la qualité des études universitaires pour surmonter ce qui entrave son développement et donner de l’espoir à la jeunesse diplômée en mal de reconnaissance et de perspectives.

Concernant la recherche scientifique, Eddie Komboïgo s’engage à travailler à l’épanouissement de la recherche au profit du développement de la Nation. Pour ce faire, les actions suivantes seront menées : – une meilleure coordination de la recherche ; – la mise en œuvre d’une politique rénovée en matière de recherche scientifique et technologique ; – la promotion d’une recherche scientifique orientée vers la résolution des contraintes du développement ; – la coopération entre la recherche scientifique et les services de développement…

Le dernier point notable concernant le secteur de l’éducation est la lutte contre l’analphabétisme. « Ma vision de la lutte contre l’analphabétisme consistera, au cours des cinq prochaines années, à : – lutter contre les inégalités sociales et économiques qui constituent le terreau de l’analphabétisme ; – s’appuyer sur une vision globale et cohérente du problème de l’analphabétisme. Il s’agira de s’attaquer aux causes structurelles et aux conséquences en m’inscrivant dans la perspective de la justice sociale, du droit à l’éducation, l’apprentissage tout au long de la vie ; – ouvrir les familles au monde du savoir.

Do Pascal Sessouma

« Canada, Etats-Unis, Angleterre et Australie, les nouveaux pôles de formation »

Le projet de société du candidat Do Pascal Sessouma, du parti « Vision Burkina-Parti pacifiste››, sur son volet Education, est basé sur son rêve. « Nous rêvons d’un Burkina où les jeunes retrouveront le goût de l’effort et du travail, et où des perspectives de formation s’élargiront à d’autres horizons : Canada, Etats-Unis, Angleterre, Australie, voilà les nouveaux pôles de formation dont les portes s’ouvriront pour nos jeunes. Oui, sous Vision Burkina, la francophonie se conjuguera aussi avec d’autres langues, dont l’anglais, en signe d’ouverture sur le monde. Elèves et étudiants burkinabè, bientôt, non seulement vous serez plus nombreux au Canada et aux Etats-Unis, mais vous irez poursuivre vos études en Angleterre et en Australie aussi. J’en prends l’engagement, car je sais comment on fait », peut-on lire sur son manifeste. 

Selon lui, il est incompréhensible que des étudiants burkinabè, formés aux frais de l’Etat à l’étranger, ne rentrent pas au pays à l’issue de leurs études, préférant les salaires mirobolants des pays d’accueil. « S’il est tout à fait compréhensible que ces jeunes diplômés choisissent des postes plus lucratifs, il serait tout aussi légitime qu’ils remboursent le montant des bourses de leurs études, pour permettre à l’Etat de former d’autres étudiants pour occuper les places qu’ils ont laissées vacantes. C’est du reste la politique de bien des pays, surtout anglophones, même parmi les plus avancés. Vision Burkina mettra en place un tel système de recouvrement, en collaboration avec les pays où exercent ces diplômés burkinabè », conclut le manifeste.

Kadré Désiré Ouédraogo

Une éducation formelle efficace

C’est ce que propose le candidat de « Agir ensemble ». Et pour réussir cette éducation, il est nécessaire, selon lui, de créer une vision, des objectifs et une nouvelle politique éducative pour les trente prochaines années ; revoir les méthodes pédagogiques pour donner aux élèves les compétences clés nécessaires au développement : capacité d’apprendre à apprendre, à faire preuve de créativité, à sortir des sentiers battus, etc.

Ainsi, au niveau de la petite enfance, « Agir ensemble » veut intégrer une année de préscolaire obligatoire dans le cursus scolaire. La première année de l’école doit être une année de programme préscolaire pour permettre aux enfants d’avoir les bases nécessaires qui leur permettront d’augmenter leurs chances de réussir leur parcours scolaire.

Les réformes dans le volet Éducation primaire et post-primaire seront d’entamer la révision du programme éducatif scolaire ; valoriser et réformer les professions d’enseignants ; installer des cantines scolaires dans les écoles ; créer une académie ambulatoire pour l’écolage des enfants des bergers toujours en transhumance ; concevoir un programme d’instruction sur le développement du sens patriotique, de l’amour du pays et du respect des biens publics ; instruire les jeunes sur les métiers d’avenir, et/ou les publier annuellement.

Le secteur de l’Éducation supérieure n’est pas en reste. Kadré Désiré Ouédraogo entend créer un centre universitaire dédié au domaine de l’agro-alimentaire ; créer un numerus clausus pour les filières au taux de chômage élevé ; inventorier les compétences manquantes au développement du Burkina Faso, et développer les programmes de formation manquants. Au niveau de la recherche, l’accent sera mis sur la culture de la recherche dans les universités et instituts. Pour ce faire, Agir ensemble s’engage à réformer les programmes en incluant les connaissances locales.

L’Éducation non formelle n’est pas non plus oubliée. Le candidat va augmenter la part budgétaire de ce sous-secteur ; développer la section métier et proposer des métiers adaptés à la localité des apprenants et à ses possibilités d’emploi ; renforcer les campagnes d’alphabétisation pour améliorer l’autonomisation des femmes.

Comment financer cela ? Notre crédo c’est « accorder 30 % du budget à l’Education et à la formation qualifiante, à la réduction de la fracture numérique (IPad et ordinateurs dans les Universités) », poursuit le programme. Et avec la moitié des investissements consacrés à la formation professionnelle, technique et technologique, la réduction de la fracture numérique, la construction de dix grands lycées scientifiques ou d’excellence et de 4 instituts supérieurs spécialisés sur les économies telles que le secteur du coton, des mines et l’agro-sylvo-pastoral et les applications numériques frugales dont le talent de nos jeunes et femmes ne cesse de mettre à la disposition des populations. Autre fait important à noter est la création d’un ministère des Hautes technologies, des Innovations et des Ingéniorats.

Roch M. C. Kaboré

Il nous faut construire l’Ecole

de demain

C’est la première phrase du volet éducation, écrite par le candidat du MPP, dans son programme de société. Un volet qui tient en 6 chantiers et envisage de faire du Burkina Faso « un espace pour investir et entreprendre, pour un meilleur vivre ensemble implique de focaliser l’attention, en priorité, sur le capital humain et le potentiel technologique ». La formation doit préparer tous les enfants burkinabè, sans exception, à mieux s’insérer dans un monde toujours en évolution, avec une exigence permanente de qualité, d’adaptabilité et d’ouverture d’esprit. A cet effet, Roch Marc Christian Kaboré s’engage à donner toujours la priorité à l’école primaire pour offrir les mêmes chances à tous nos enfants afin qu’ils bénéficient des fondamentaux de base pour accéder au post-primaire.

Pour les autres actions, « l’utilisation des langues nationales dans le système éducatif pour promouvoir une éducation de qualité bâtie sur le socle de nos racines culturelles et linguistiques, permettant ainsi de réduire significativement les coûts de l’éducation, et surtout d’être en cohérence avec notre vision de préserver et de renforcer nos valeurs culturelles ; j’introduirai l’apprentissage de l’anglais et de l’informatique dès les trois dernières années du cycle primaire ; je renforcerai le programme national de cantines scolaires, prioritairement en milieu rural et dans les centres péri-urbains défavorisés, pour améliorer l’état nutritionnel des enfants, réduire les échecs scolaires et consolider les bases d’une école pour tous ; je renforcerai la dynamique de promotion de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, en les axant sur les métiers en lien avec les besoins de l’économie nationale », précise-t-il.

Arrimage du BAC au ministère chargé de l’éducation

Pour cela, des centres de formation technique et professionnelle seront construits progressivement dans les chefs-lieux de province et dans les grandes Communes urbaines ; la promotion des lycées scientifiques et des lycées professionnels sera poursuivie ou renforcée dans les chefs-lieux des régions. Cette dynamique sera complétée par l’arrimage du Baccalauréat au ministère chargé de l’éducation comme diplôme terminal du secondaire, en application des textes de la CEDEAO.

Afin de stabiliser les années académiques, Roch Kaboré envisage des solutions. La digitalisation des cours et le e-learning constituent la première solution forte pour résorber les chevauchements. Pour ce faire, le programme « Un étudiant, un ordinateur » sera poursuivi, la connectivité améliorée, et les espaces numériques dans les universités renforcées.

Le candidat du MPP s’engage à consacrer progressivement 30% du budget de l’Etat à l’Education nationale et à la formation professionnelle, pour renforcer l’offre d’infrastructures et la qualité des services, en mettant l’accent sur les clusters de formation professionnelle et la construction de nouveaux centres de formation aux métiers ; améliorer l’efficacité de l’Education nationale par un ensemble de mesures concrètes de déconcentration et de décentralisation.

Il s’engage enfin, dès la première année de son mandat, à organiser les « états généraux de la recherche et de l’innovation » pour renforcer la gouvernance des instituts d’enseignement supérieur et de recherche, afin que ceux-ci incarnent la rigueur dans la dispensation du savoir et de la créativité. Ces « états généraux » aboutiront à l’élaboration d’un « Livre blanc de l’Enseignement supérieur et de l’innovation ».

Pr Abdoulaye Soma

La bourse à tous les élèves et étudiants du CP1 au Doctorat

Tu es élève ou étudiant, tu auras une bourse. C’est la promesse faite par le Pr Abdoulaye Soma, une fois élu à la tête du pays. Ce programme de bourse générale dans le système éducatif du CP1 jusqu’au Doctorat consiste à donner une bourse adaptée, conditionnée et progressive à chaque élève et étudiant. « La bourse consistera à l’octroi d’une somme de 1.000 FCFA par mois pendant 10 mois dans l’année pour chaque élève du CP1. Si l’élève réussit à passer en classe supérieure CP2, la bourse devient 2.000 FCFA par mois pendant 10 mois dans l’année pour chaque élève du CP2. La bourse est augmentée de 1.000 FCFA par niveau de passage, ainsi de suite jusqu’en classe de terminale. A l’Université, la bourse sera de 20.000 FCFA par mois pendant 10 mois dans l’année pour chaque étudiant de première année. La bourse est augmentée de 5.000 FCFA par niveau de passage, ainsi de suite jusqu’au Doctorat ».

Cette bourse concerne aussi bien les filles que les garçons, les élèves que les étudiants, ceux inscrits dans les établissements publics ainsi que ceux inscrits dans les établissements privés. Montant de cet engagement ? 100 milliards F CFA par an. Le programme du professeur n’explique toutefois pas comment cette somme sera mobilisée. « Avec cette bourse, tout enfant en âge d’aller à l’école y sera envoyé par ses parents, sans qu’il y ait besoin d’obliger, la crainte étant fréquemment à cet égard, le manque de moyens. Avec cette bourse, aucun élève ni aucun étudiant ne sera obligé d’arrêter ses études faute de moyens des parents. Il peut aller jusqu’à là où ses ambitions ou ses capacités le conduisent. Cela fait égalité des chances de succès pour tous et possibilité pour tous de changer de statut social », conclut-il.

Zephirin Diabré

Baser notre éducation sur les valeurs et normes de la société burkinabè

« Notre vision en matière d’éducation et de formation est que le Burkina Faso dispose d’un système éducatif performant et inclusif qui forme des citoyens patriotes, responsables, producteurs et créatifs qui contribuent au développement socioéconomique du pays. Pour nous, l’éducation est l’un des piliers de notre appartenance à un même Etat. A ce titre, toutes nos actions seront orientées vers cet objectif », affirme Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Tout comme le candidat du MPP, il s’engage, dès sa première année de mandat, à convoquer les assises nationales de l’Education. « Ces assises, qui vont regrouper tous les acteurs du système de l’Education (parents d’élèves, enseignants, Etat, syndicats, ONG, partenaires financiers et techniques et entreprises), auront pour mission de proposer la relecture des programmes d’enseignement de façon générale de sorte à les adapter au besoin du marché de l’emploi, de l’économie burkinabè. Le changement des programmes d’enseignement dans le cadre de la révision de notre politique en matière d’éducation va se faire de façon progressive en tenant compte de la disponibilité des ressources », poursuit-il.

Avec l’UPC, l’encadrement de la petite enfance deviendra une partie intégrante du système scolaire public. « Nous envisageons, à cet effet, la construction et l’équipement de 500 centres d’éveil et d’éducation préscolaire (CEEP), de 150 espaces d’entraide communautaire pour l’enfance (EECE)/Bisongo, de 400 haltes garderies, de 20 crèches dans les grands centres urbains, précisément dans les zones administratives et les espaces d’éveil éducatif (3 E). L’objectif étant, à terme, d’accroître le taux de scolarisation au niveau du préscolaire de 5,2% en 2018/2019 à 15% à l’horizon 2025.

En ce qui concerne le primaire, « nous porterons le taux brut de scolarisation au primaire à 100% en 2025, contre 88,8 % en 2018/2019 ». Pour parvenir à ce résultat, l’école sera effectivement obligatoire et gratuite pour tout le cycle primaire.;

Au niveau de la gouvernance du système éducatif, « nous allons mettre un point d’honneur à la bonne conduite du dialogue social entre le ministère en charge de l’éducation nationale et ses partenaires sociaux, dans le but de prévenir les crises liées aux revendications sociales et de les impliquer dans les prises de décisions stratégiques concernant le secteur ».  Au Burkina Faso, le taux d’alphabétisation demeure, de nos jours, très bas, car il est de 34,5% en 2018 (INSD 2018). L’illettrisme des jeunes est un drame, selon l’UPC, qui compte y remédier à travers les actions suivantes : Relire la politique nationale d’alphabétisation pour mieux l’intégrer dans les dispositifs de formation dans les secteurs piliers de développement économique et social.  « Notre ambition est d’augmenter fortement le taux de scolarisation au secondaire de 21,6% en 2018/2019 à 50% au moins en 2025. En vue d’atteindre cet objectif, un effort particulier sera fait dans la réalisation des infrastructures en vue de résoudre les problèmes de déficit d’établissements dans certaines localités, de sureffectifs, de normalisation et de classes sous abris précaires, propose M. Diabré.

Dr Claude Aimé Tassembedo

Education : les 7 réformes du Dr Tassembédo

Le seul candidat indépendant de cette élection présidentielle envisage 7 réformes pour remettre d’aplomb le système éducatif. Il s’agit de :

Réformer le système éducatif tout en respectant le rythme et la cadence du changement supportable par les acteurs impliqués et ceux de premier plan ;

•Replacer l’éducation au premier plan dans la politique gouvernementale avec l’affectation d’un budget conséquent équilibré ;

•Promouvoir l’éducation spécialisée et professionnelle ;

•Réviser les programmes scolaires en fonction des réalités actuelles afin de permettre aux élèves de réussir leur cursus universitaire ;

•Débarrasser nos programmes des modules inutiles et mettre en place des modules pratiques ;

•Rendre mixte l’enseignement, à savoir allier Enseignement général et Enseignement pratique ;

•Mettre en place des modules sur la citoyenneté, le patriotisme, l’éducation aux médias et l’analyse de l’actualité, le droit, le Code de la route.

Me Farama Segui Ambroise

L’Ecole burkinabè est un échec total

Pour le candidat de l’Organisation des peuples africains-Burkina Faso (OPA-BF), Me Farama, « au regard du coût trop élevé de l’école, sa sélectivité et son caractère antidémocratique, sa nature de classe de domination et d’exploitation, son caractère aliénant et acculturant, son inadaptation au marché du travail, j’en conclus que l’Ecole burkinabè est un échec total ».

Pour y remédier, il envisage plusieurs réformes. Il s’agit concrètement pour l’OPA-BF, de : lancer la réforme scolaire ; rendre l’éducation accessible à tous et faire reculer l’ analphabétisme et l’ignorance ; développer nos langues nationales, en les enseignant non seulement dans les écoles, mais aux populations adultes, pour leur permettre d’élargir leur horizon culturel, tout en conservant la langue française, devenue une langue historique et qui, dans le présent, est le trait d’ union des diverses nationalités et une ouverture sur le monde extérieur ; introduire l’instruction civique et morale et l’ enseignement du Code de la route dans nos programmes scolaires dès le primaire…

En matière d’ offre éducative, Me Farama promet d’instruire les services compétents pour voir de près les performances des écoles de formation, contrôler rigoureusement l’ offre au niveau de l’ enseignement secondaire, dominé par le privé, ramener la culture de l’ excellence tant pour les apprenants que pour les enseignants (bourses et primes), renforcer l’ enseignement du civisme et de la morale, faire le lien entre nos réalités et les curricula de formation, mettre en place un mécanisme de suivi depuis le primaire jusqu’au supérieur, pour contrôler le niveau de civisme et de morale du citoyen, inculquer l’ esprit d’ entreprise dès le primaire, procéder à une orientation précoce des élèves (appui d’ un psychologue ou d’ un conseiller) pour de meilleurs résultats scolaires et pour une adéquation formation/emploi, introduire l’ outil informatique très tôt.

En ce qui concerne le personnel d’ encadrement, l’OPA-BF s’engage à déployer du personnel (pléthore dans les villes et pénurie dans les campagnes), vérifier l’ efficacité des deux niveaux de recrutement (national et régional), encourager les « enseignants de brousse » par des indemnités et primes, revoir à la hausse la rémunération de l’enseignant (il faut arrêter d’ accuser les fonctionnaires de consommer 50% du budget national : il faut valoriser les autres métiers et augmenter le budget national au lieu de les accuser eux) ; les médias publics (Radio nationale, Télévision nationale, presse, etc.) auront l’ obligation de consacrer l’ essentiel de leurs programmes à des émissions éducatives (scientifiques et culturelles) et les organes privés devront y consacrer au moins 50% de leur temps d’émission.

La recherche, actrice du développement économique et social

L’enseignement supérieur et la recherche scientifique doivent être mis au service du développement. Le candidat de l’OPA-BF s’engage, une fois élu, à : garantir à tous les Burkinabè le droit d’avoir accès à la formation supérieure en élargissant la capacité d’accueil de nos universités ; soutenir et encourager la recherche afin qu’elle soit actrice de notre développement économique et social. Rendre accessible à tous les étudiants l’Internet et renforcer l’enseignement en ligne.

Ablassé Ouédraogo

Procéder à une réforme éducative

Pour le candidat de Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo, « nous mettrons aussi la priorité sur l’Education nationale, allant de l’éducation de base à l’enseignement supérieur et la formation technique et professionnelle, pour préparer nos enfants et notre jeunesse à entrer sur le marché du travail et porter la transformation de notre pays en pays émergent. Il s’agira non seulement d’améliorer l’accès à l’éducation pour tous dès la maternelle, mais encore de renforcer la qualité de cet enseignement dans son ensemble, y compris l’encadrement, et de procéder à une réforme éducative ».

Il s’assure avec son parti, de pourvoir un enseignement de qualité dans un environnement scolaire et universitaire apaisé, pour développer la recherche, l’esprit scientifique, créatif et entrepreneurial, les formations techniques et professionnelles qualifiantes. o

Synthèse de NK

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