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Offre de service au futur président : éliminer la pauvreté au Burkina Faso en 7 ans

La situation socio-économique du Burkina Faso est peu reluisante. Le  Burkina se classe  parmi les derniers pays du monde. Ce rang peu honorable semble lié aux méthodes d’intervention qu’il faut radicalement changer.

1 Situation de classement du Burina Faso

En rappel, le classement de l’IDH (Indice du développement Humain) évalue le niveau de développement humain des pays (189 au total), en se basant sur plusieurs données impliquant, entre autres, l’espérance de vie, le niveau d’éducation de la population, la santé et le revenu etc..

Au classement 2019 des pays  selon l’IDH, le Burkina Faso est 46ème  sur 53 au niveau africain, et 182ème (ex éco avec l’Erythrée)  au plan mondial sur 189 pays. Il faut signaler que le Burina Faso dépasse les pays comme le Soudan du Sud, le Tchad, la République Centre Africaine, le Burundi, un ensemble de pays qui ont pour caractéristiques communes les guerres internes. Or, la situation quasi permanente de guerre ethnique, tribale ou politique sur le long terme favorise  un climat d’instabilité, peu propice à la croissance économique. On peut dire que sans cette situation d’instabilité chronique, il se pourrait que ces pays devancent  le Burkina Faso au classement de l’IDH.

Si après 100 ans  d’existence et 60 ans d’indépendance, le Burkina Faso est parmi les derniers pays aux plans africains et mondial, quelle fierté avons nous d’être  des descendants de Naaba Zoungrana, de la Princesse Yennega,  de Diaba Lompo, de  Djimbi Ouattara, des grands conquérants du Sud Ouest, du Sultan du Liptako ? Ces ancêtres ayant fait la fierté de ce peuple, devons-nous en retour   porter  le bonnet d’âne du développement dans le monde ?

2 Un peu d’histoire

La Haute Volta, actuel Burkina Faso, a été créée en 1919.  Elle fut supprimée en 1932 par l’administration coloniale pour non viabilité économique. Le territoire fut partagé entre la Côte d’Ivoire, le Mali et le Niger, pour que la population voltaïque participe à la mise en valeur de ces colonies recomposées.

Si aujourd’hui, nous sommes derniers, cela confirme, après 90 ans, la thèse coloniale de la non viabilité économique du Haute Volta de l’époque. Interrogeons-nous sur  les vérités qui peuvent fâcher : Les colons avaient-ils torts, de vouloir nous supprimer la Haute Volta?

En 1947, après la seconde guerre mondiale, des Voltaïques  au nombre desquels Ouezzin Coulibally, Nazi Boni, Philippe Zinda Kaboré , le Mogho Naba de l’époque, Henri Guissou (ambassadeur) et bien d’autres de leurs camarades se sont battus pour la reconstitution de la Haute Volta dans ses frontières de 1919. Pour la petite histoire, le député Henri Giussou, à l’Assemblée nationale française a terrassé et battu le député du Dahomey qui ne voulait pas que fut  inscrite la reconstitution de la Haute Volta à l’ordre du jour des débats. Si aujourd’hui nous sommes derniers, quels honneurs faisons-nous de cet héritage de nos valeureux grands parents qui ont milité à la reconstitution du pays ? Interrogeons-nous sur  les vérités qui peuvent fâcher : Si nous sommes derniers, nos grands parents avaient-ils eu raison de se battre pour notre réunification et notre existence en tant que future nation ?

En 1983, le capitaine Thomas Sankara mû par le sentiment patriotique changea le nom du pays,  de Haute Volta en Burkina Faso ou pays des hommes intègres. Sa rigueur et son respect de la chose publique suscita une admiration générale. Mais aujourd’hui que faisons de l’héritage de Sankara ? Disons les vérités qui fâchent : au pays des hommes intègres, l’honnêteté est devenue un défaut : « Le pétrole coule », on triche parfois de la maternelle à l’ université. L’idéologie la mieux  partagée est comment s’enrichir sans travailler ? Que reste-t-il intrinsèquement de Sankara ?   Un médecin diagnostiquait l’agonie de  la morale au pays des hommes intègres. Il était optimiste. Actuellement, la morale est morte et enterrée, ses funérailles  célébrées au champagne.

3 Si nous sommes passés de l’espoir au désespoir, les raisons fondamentales se trouvent dans ce qu’Aristote a appelé la Méthode. Ce philosophe grec de  (384-322 av. J.-C.) a toujours soutenu, qu’au commencement de toute action, réside la Méthode.

Ainsi quelles méthodes nous ont conduit de potentiels premiers à la place de dernier ?

Sous la colonisation, le développement des cultures de rentes, le coton pour le Burkina devait assurer l’accumulation des capitaux ou des devises pour financer le développement. C’est ainsi donc que la culture du coton fut généralisée. Au finish, on assista à une paupérisation des sols des cercles  Koudougou, Ouahigouya, Kaya, Ouagadougou et à l’abandon progressif de la culture du coton. Aujourd’hui, le coton est concentré dans la zone de l’Ouest dans la Boucle du Mouhoun[1]. Cette région est malheureusement une des régions les plus pauvres du Burkina.

Après les indépendances de 1960, on continua l’expansion du coton, avec l’adoption de plans de développement quinquennaux comme outils de développement. Cet exercice fut entretenu jusqu’aux années 1980, avec des  résultats fortement mitigés en termes de développement.

Dans les années 1980, le fait marquant est l’irruption de  la gauche burkinabé  dans la scène  politique avec l’avènement de la révolution incarnée par Thomas Sankara. Elle a engrangé des acquis matériels en peu de temps. Mais pour nous, l’essentiel  de la révolution a été le changement de paradigme social. A la fatalité de la pauvreté de la Haute Volta entrevue par l’ancienne élite avant 1980, s’est substituée une conscience populaire de rupture et possibilité de  changement même avec des moyens modestes. C’est là le mérite de la révolution qui malheureusement n’a pas duré dans le temps.

Après la révolution,  de 1991 à nos jours, les référentiels de développement sont la SCADD (Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable) et le PNDES ( Plan National de Développement Economique et Social), avec les stratégies des secteurs ministériels comme appui.

Ces référentiels qui ont le mérite de poser le diagnostic, pêchent toutefois par la méthode ensembliste qui veut l’action gouvernementale embrasse tous les domaines socio-économiques à la fois, au motif implicite que tout est prioritaire.  Il n’est besoin d’être un devin pour se rendre compte, qu’on n’a ni les ressources financières, ni les ressources humaines pour la réalisation de tels chantiers aussi vaste dans un intervalle de temps assez réduit. Quand bien même, les partenaires au développement pourraient combler le gap financier, les Burkinabè manquent cruellement de ressources humaines et d’expériences pour de tel challenge. La SCADD a été exécuté à 52,5% selon les bailleurs de fonds. Ce faible taux est attribuable à la faible capacité d’absorption du Burkina, en d’autres termes, l’administration burkinabé est incompétente pour la gestion de projets et programmes de grande envergure même si les ressources existent.

 

Pour le PNDES, on n’a  pas suffisamment de recul pour l’apprécier : le parti au pouvoir estime à 70% son taux d’exécution,  tandis que  les organisations de la société civile chargées de suivre sa mise en œuvre estiment à 30% le taux de réalisation du PNDES. L’écart est suffisamment grand entre les deux sources d’évaluation traduisant un malaise dans  l’intervention.

Quant aux stratégies sectorielles ministérielles chargées d’impacter l’action gouvernementale, on a une trentaine de Ministères ayant chacun sa stratégie qui lui est propre, sans synergie suffisamment forte avec les autres ministères. A titre indicatif, il est admis que l’éducation est la base du développement. Mais quels in put les  ministères de l’Education et Enseignements supérieurs fournissent à l’agriculture-élevage et environnement pour améliorer la productivité ? Pas grand-chose. Au contraire, les enfants apprennent à l’école que s’ils ne travaillent pas bien, ils iront cultiver ou garder les moutons.: Conclusion, l’agriculture, dans la conscience burkinabé, est réservée aux derniers qui n’ont pas réussi à l’école. Nulle part, il est enseigné que l’agriculteur américain possède des avions personnels  pour ses courses, pour pulvériser ses champs, qu’il est riche du travail de la terre. En un mot, les grandes réformes nous font défaut, et la grande question qui se pose est simple : sommes-nous à la hauteur des enjeux du développement ?

Nous sommes en pleine campagne électorale pour la désignation des futurs responsables de notre destinée pour les 5 prochaines années. La constante est la même méthode ensembliste et globaliste de 15, 19,  21 priorités énoncées par les différents programmes des candidats pour développer le pays en 5 ans. Les mêmes faits produiront les mêmes effets : le saupoudrage économique. Par quelle magie, peut-on en 5 ans, réaliser ce qu’on n’a pas pu faire en 100 ans ? L’approche ensembliste et globaliste discrédite la politique aux yeux de l’opinion publique et lui ôte ses lettres de noblesse.

Mais l’espoir est permis, nous avons dans notre laboratoire réfléchi sur la Méthode, comment éliminer ou réduire de façon significative la pauvreté  dans des délais raisonnables.  Nous avions en tant que consultant une forte expérience dans les approches du développement. Nous connaissons, le pays profond pour  avoir travaillé dans la majorité communes rurales, nous connaissons les attentes  des Burkinabés qui sont le plus dans le besoin,  nous savons la Méthode d’interventions pour obtenir des résultats rapidement. La proposer actuellement en pleine campagne n’est pas opportune. Nous pensons que la clé de la réduction de la pauvreté réside dans l’augmentation significative du taux d’investissement par habitant, dans un espace réduit, et progressif du pays, centré sur 2 ou 3 secteurs prioritaires c’est-à-dire à même de produire le plus grand impact. Nous pouvons faire des propositions de réduction de réduction significative de la pauvreté en 7 ans, aux premiers responsables de notre pays  qui le souhaitent.

[1] INSD Profil de pauvreté et d’inégalité, Novembre 2015

 

Par Clément Roger YAMEOGGO
Démographe économiste
Diplômés de la Sorbonne
Cabinet CERYA

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