Le Burkina Faso dispose d’un nouvel Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC). Il s’agit de l’IHPC base 2014, qui remplace celui de 2008. La présentation de ce nouvel indice, organisée par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a eu lieu le 5 novembre 2020 en présence des partenaires. Etaient présents à la cérémonie les structures suivantes : l’INSD, les structures en charge des statistiques socio-économiques et financières (Sonagess, SPONG, DGPER, …), des représentants de la société civile et les partenaires financiers (une représentante de la Commission de l’Uemoa, la BCEAO, etc.).
Occasion pour le Dg adjoint de l’Institut nationale de la statistique et de la démographie, Bernard Béré, de revenir sur la particularité de ce nouvel indice.
La publication de ce nouvel indice a débuté en 2017. « Après 3 années de production et d’utilisation de l’IHPC, nous estimons actuellement que les utilisateurs ont une large connaissance de l’IHPC et qu’il est opportun de pouvoir échanger autour de cet indice. C’est cela qui justifie la présente cérémonie », a déclaré M. Béré, dans son discours inaugural.
L’IHPC mesure l’évolution moyenne des prix des biens et services consommés par les ménages entre deux périodes. Ainsi chaque mois, les services de l’INSD mesure le rythme de la hausse des prix d’un ensemble de biens de consommation. L’IPHC permet de comparer l’inflation du pays avec celle des autres pays membres de l’Uemoa, avec celle des autres pays membres de la zone Franc ainsi que celle de bien d’autres pays ; d’indexer des contrats privés tels que les pensions alimentaires, les retraites, les contrats entre entreprises ; à déflater divers agrégats dont celui de « consommation des ménages » pour le compte de la comptabilité nationale, etc.
Des améliorations ont été ajoutées à ce nouvel indice afin de mieux prendre en compte les habitudes de consommation des ménages. Comme toute indice statistiques, IHPC nécessite une année de base. « Nous avons eu une première année de base qui était 1996, une seconde année de base qui est 2008 et l’année de base actuelle qui est de 2014. Le changement d’année de base répond à deux objectifs principaux », a affirmé Bernard Béré, aux partenaires présents à la cérémonie de présentation.
Le premier des objectifs est l’adaptation aux habitudes de consommation des ménages. Ces habitudes changent et l’IHPC doit s’adapter à ces changements. Le 2nd objectif est amélioration de la qualité de l’indice produit. Jusqu’en 2008, la couverture géographique de l’IHPC s’était uniquement dans les grandes agglomérations à savoir Ouagadougou, pour ce qui concerne le Burkina Faso. Mais à partir de 2014, ce champ géographique a été améliorée et la collecte des données. L’IHPC couvre maintenant 5 régions à savoir le Centre, l’Est, les Hauts-Bassins, l’Ouest, le Nord et le Sahel.
« Utilisée comme année de base 2014 a permis de prendre en compte des volets comme les téléphonies mobiles, les repas pris à l’extérieur, à l’issue des journées continues et l’introduction des produits d’occasions, communément appelé France aurevoir », a pour sa part expliqu » Paul Tiendrébéogo, chef de service du département Service des prix à la consommation de l’INSD.
Les habitudes de consommations ayant été réadapté, d’autres types de point de vente ont été renforcés dans les plus grands améliorations des Etats membres. C’est le cas des points de vente comme la restauration qui se sont développés, a-t-il poursuivi.
Plus de 18.000 relevés effectués chaque mois
De l’analyse comparative des indices base 2008 et 2014, effectuée par Sangaré Seydou, agent du Service des prix à la consommation, il ressort que le nombre de point de vente a connu une hausse de 165%, passant de 4.779 en 2008 à 12.675 en 2014. Divers types de points de vente sont concernés : marchés, échoppes dans la rue, boutiques, supermarchés, prestataires de services publics et privés, loyers, etc. ainsi, plus de 18.000 relevés sont effectués par les agents sur le terrain, chaque mois. La méthodologie utilisée est identique dans l’ensemble des pays de l’UEMOA, ce qui donne à cet indice un niveau de comparabilité très fort avec ceux des autres pays membres. « Malgré cette haute, le panier de 722 produits de 2008 a été conservés sans changement sur la base 2014 », a fait remarquer M. Sangaré, lors de sa présentation.
NK
Encadré
Comment travaille l’INSD
15 enquêteurs relèvent les prix pendant 4 semaines tous les mois. Ce sont des enquêteurs tenus au secret et soumis à la loi N°12-2007/AN portant obligation de réponse et de secret statistique du code pénal. Ils sont munis d’une carte professionnelle lorsqu’ils se déplacent dans les points de vente.
Chaque enquêteur rapporte dans sa localité ses fiches hebdomadaires de relevés pour la saisie des données sur ordinateur. Une équipe procède ensuite à l’apurement des données en effectuant des contrôles d’exhaustivité et de cohérence. C’est seulement à l’issue de ces contrôles que le calcul de l’indice pourra se faire.
Ainsi l’indice des prix du mois N doit être disponible et publié au plus tard le 10 du mois N+1.
Il faut noter que les calculs des indices sont effectués à l’aide d’un logiciel informatique « Phoenix-Uemoa », spécialement élaboré à cet effet. La méthodologie utilisée est identique dans l’ensemble des pays de l’Uemao, ce qui donne à cet indice un niveau de comparabilité très fort avec ceux des autres pays membres.