Société-Culture

FESTIMA 2020 : Entre tradition du masque et modernité

«Masque, dialogue des cultures et cohésion sociale». C’est sous ce thème que s’est tenue la 15 édition du Festival international des masques et des arts de Dédougou du 29 février au 7 mars 2020, dans la cité de Bankuy, dans la Boucle du Mouhoun. Autour d’un forum consacré au masque africain, des chercheurs ont partagé les fruits de leurs expériences les 1er et 2 mars 2020 avec les participants.
Faut-il le rappeler, dans la culture africaine, le masque occupe une place incontournable dans la société. Facteur de cohésion sociale, le masque est le fondement de la société. Il est sculpté par le forgeron ou une autre catégorie socioprofessionnelle, spécifique, il est porté par le cultivateur, le griot le fait danser et toute la communauté (autochtones, allochtones) le consulte et participe comme un seul homme à ses manifestations. Pour mieux faire comprendre la tradition du masque, quoi de plus normal que de tenir un forum autour du thème central « Masque, dialogue des cultures et cohésion sociale ».
Deux panelistes ont ouvert le bal des échanges avec les participants. Dans sa communication, Dr Noël Sanou, Maître de conférences en science et langage et chef de département de Lettres modernes à l’Université Joseph Ki-Zerbo, a montré que le masque est également un élément constitutionnel et politique dans la société bobo et de façon générale, dans la société africaine. Il est dans l’organisation et le fonctionnement éducatif de la société bobo, par exemple, « toute l’éducation du jeune bobo, de la naissance à la mort, tout se fait autour du masque ».
Elément fédérateur dans la société, le masque en pays bobo est le socle de la cohésion et l’entente entre les paysans agriculteurs dits animistes, selon les anthropologues et les immigrés soninké. Cela, depuis le XVIe siècle après la fondation de l’empire du Mali et du Ghana. Egalement, le masque joue un grand rôle en matière de pacification et de mécanisme de gestion des conflits.
Dans la société bobo, selon Dr Sanou, il y a une islamisation douce, parce que ces gens ce sont assimilés quelque part en adoptant le dô et quelque part, ils sont restés musulmans et commerçants.
Quid de l’appellation ‘’masque’’. De l’avis du paneliste, le terme ‘’masque’’ ne colle pas avec la réalité, car cela correspond à un être à part entière dans la cosmogonie en Afrique. « Si on part de là, le masque n’est pas un simple déguisement. Le masque est au fondement de la société et si le masque disparait, se sont nos sociétés qui vont disparaitre », a-t-il conclu.
Dans le même élan, le second paneliste, Léonce Ki, Secrétaire exécutif de l’Association pour la sauvegarde des masques (ASAMA), promotrice du FESTIMA, a fait un tour d’horizon des différents types de masques du patrimoine. « Selon les sociétés, nous pouvons avoir des masques en feuilles, en fibres, en paille, en tissus… ».
Pour lui, le masque est facteur de cohésion sociale à travers des fonctions qui permettent d’avoir une société assez solide et en sécurité. « Dans la société africaine, le masque permet de soulager la souffrance des uns et des autres. Le masque a également une fonction qui lui permet de résoudre les difficultés afin de rétablir la paix dans les foyers.

M.K

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