Société-Culture

Attaque terroriste : Le tournant de Arbinda

Le détachement militaire de Arbinda, Commune basée à une centaine de kilomètres de la ville de Djibo dans le Nord du pays, a subi une attaque massive de groupes terroristes le 24 décembre 2019.
Le bilan des combats publié par l’Etat-Major général des armées fait cas de 7 militaires tués et 80 assaillants abattus. La riposte des forces armées burkinabè a obligé les terroristes à battre en retraite, précise le communiqué de l’Etat-Major publié dans l’après-midi du 24 décembre. Mais à cette occasion, les terroristes ont abattu 35 civils, majoritairement des femmes, qui effectuaient leur corvée à un point d’eau. En cette fin d’année, la lutte contre le terrorisme venait de prendre un nouveau tournant marqué par deux faits. Le premier, c’est cette montée en puissance des Forces de défense et de sécurité (FDS), et cette montée en puissance qui se poursuit grâce aux efforts financiers fournis par les autorités et par les contribuables pour le renforcement des équipements et pour la motivation des hommes sur le terrain (voir encadré). Les crédits de paiement pour le ministère de la Défense sur les trois années à venir sont en nette augmentation pour faire face au péril terroriste.


Le deuxième fait marquant est le nouveau mode opératoire des terroristes. Face à la résistance aux attaques et à leur anticipation, ils s’en prennent désormais délibérément aux populations civiles désarmées, augmentant ainsi la psychose dans le Nord et le Centre-Nord. C’est une nouvelle stratégie du chaos qui est mise en place, parce que ces attaques sont imprévisibles et meurtrières. Il est donc urgent d’y trouver une parade. Laquelle parade ne se fera pas sans la participation des populations elles-mêmes devenues de la chair à canon, malgré elles.
Vivement donc la mise en œuvre de la loi sur le volontariat pour la patrie afin de renforcer les vigies de la population. A ce propos, le gouvernement vient d’adopter un décret en Conseil des ministres en sa séance du 4 février portant statut des volontaires pour la défense de la patrie. L’adoption de ce décret permet de préciser les droits et devoirs des volontaires et d’encadrer leurs activités pour contribuer à la lutte contre le terrorisme. Laurent Kibora,
Sociologue, expert des questions liées au terrorisme et à l’extrémisme violent, estime que le fait pour les terroristes de se rabattre de cette façon sur des femmes et des populations désarmées pourrait être considéré comme un affaiblissement de ces derniers. Mais, a-t-il prévenu, au lendemain des évènements de Arbinda: «Depuis la riposte des FDS, les forces terroristes sont dispersés, et cela ajouté à la perte de beaucoup de chefs de Katiba a commencé à plonger l’hydre terroriste dans le déclin. Cependant, il ne faudrait pas dormir sur ses lauriers, mais anticiper sur un autre procédé auquel les terroristes ne vont pas manquer de faire recours pour surmonter cette impasse pour eux». On y est donc.

FW

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