Les 19 et 20 décembre 2019, la mangue était à l’honneur dans la capitale de la province du Houet, à l’occasion de la tenue de l’atelier bilan annuel de la filière. Ce rendez-vous est organisé par l’interprofession de la mangue, à savoir l’Association des professionnels de la mangue au Burkina Faso (APROMAB) que dirige le producteur de Orodara, Paul Ouédraogo. Après la mauvaise campagne de 2017, les choses semblent aller mieux pour les professionnels du secteur.
La production de mangue fraîche pour 2019 est en hausse de plus de 20% par rapport à 2018. Elle se situe, selon les chiffres de la faîtière des producteurs, l’Union nationale des producteurs de mangue du Burkina (UNPM), à plus de 243.000 tonnes, contre 197.372 tonnes en 2018.
Quant au taux de rendement moyen sur les superficies inventoriées par la faîtière (19.737,22 hectares), il est de 9,5 t /ha.
Les quatre régions de production au sein de l’Union que sont les Hauts-Bassins, les Cascades, la Boucle du Mouhoun et le Centre ont produit 243.000 tonnes sur la production annuelle nationale estimée à 300.000 tonnes, selon la cartographie des vergers du Burkina réalisée avec l’appui du PAFASP en 2011.
Pour 7% attendu à la récolte en 2020
Pour la campagne 2019-2020, les producteurs tablent sur 260.000 tonnes, soit une progression de 7% si tout ce passe comme prévu. La production de la mangue est soumise aux aléas climatiques, et surtout aux attaques de la mouche de fruit dont la contamination de la larve est à l’origine des interceptions à l’exportation.
C’est l’un des défis majeurs de ce segment, la non-maîtrise de ce parasite a joué fortement sur la quantité et la qualité de la production en 2017. Dans les recommandations pour 2020, les producteurs entrevoient, entre autres, de faciliter l’acquisition de produits de traitement contre la mouche des fruits; d’informer et sensibiliser les producteurs sur les mesures préventives de lutte contre la bactériose, l’anthracnose, la cochenille farineuse et la mouche des fruits.
La création de nouveaux vergers et la restauration des anciens est également une préoccupation des acteurs pour garantir une matière première de qualité et en abondance. L’UNPM-B est composée de 24 Sociétés coopératives issues de 4 régions du Burkina, à savoir : les Hauts-Bassins, les Cascades, le Centre-Ouest et la Boucle du Mouhoun, avec plus de 15.000 producteurs occupant une superficie de plus de 33.701 ha de vergers (source : PAFAS-P 2011).
Un chiffre d’affaires de 20 milliards F CFA pour la mangue séchée.
La transformation et la commercialisation sont deux maillons pratiquement liées de la filière, d’autant que ce sont les commerçants ou exportateurs qui préfinancent une bonne partie de la campagne de
transformation des unités de séchage dont le nombre est passé de 90 en 2018 à 123 en 2019. La production de mangues séchées de ces unités est presqu’entièrement exportée.
Cette année, les professionnels de la transformation de la mangue (PTAMAB) ont acheté pour 66.504 tonnes de mangues fraîches qui sont passées par ces unités pour la transformation industrielle (séchage, jus ou purée). Cette quantité transformée a permis de produire 3.022 tonnes de mangues séchées, soit 8,96% de plus qu’en 2018.
Au niveau de la purée, 3.740 tonnes de purée sont sorties des usines. On constate cependant une baisse de plus de 29% pour cette catégorie. Une régression due à une panne de machine au niveau de la principale unité industrielle de production de jus qu’est la société Dafani. Les membres de l’Association des commerçants et exportateurs (Apemab) ont pu mettre sur le marché international, 2.716 tonnes de mangues séchées bio sur un total de production séchée de 3.022 tonnes. Ce chiffre à l’exportation est en nette évolution par rapport à celui de 2018 qui était de 1.760 tonnes. La mangue séchée bio est très recherchée sur le marché international, pour ce faire, les exportateurs et les commerçants prévoient un trend haussier pour la campagne prochaine. Les prévisions pour 2020 sont de 9.500 tonnes pour la mangue fraîche et 3.226 tonnes pour la mangue séchée, le tout pour un chiffre d’affaires autour de 20 milliards FCFA.
FW
Désenclaver Bobo-Dioulasso
La ville de Bobo est le carrefour de la filière mangue du Burkina Faso. Toutes les organisations professionnelles de cette filière y ont leur siège et la plupart des centres de conditionnement y ont également leur siège. Le problème que rencontrent les exportateurs, c’est l’incapacité de l’aéroport de Bobo-Dioulasso à servir de hub pour l’exportation des produits.
Les professionnels sont obligés de convoyer les stocks sur Ouaga, où il n’y a pas de vol cargo, se plaignent-ils. D’autres sont obligés de rallier les aéroports du Ghana ou de la Côte d’Ivoire pour l’évacuation des exportations. La mise à niveau de l’aéroport de Bobo en termes d’équipements pour traiter les palettes.