Economie

Situation économique et financière : Une reprise effective depuis 2016

Lorsqu’on analyse le contexte sociopolitique et économique du Burkina Faso des 10 dernières années, on se rend compte que le contexte sociopolitique a eu un effet sur le contexte économique et financier. L’analyse budgétaire globale sur le domaine de la sécurité/défense du Centre d’information, de formation, et d’études sur le budget (CIFOEB) précise: «En moyenne sur la période 2010-2013, le taux de croissance s’est situé à 6,8%. Ce résultat est soutenu par les performances au niveau du secteur agricole et de l’industrie minière qui a connu un boom sur la période, passant de moins d’une tonne d’or en 2007 à plus de 32 tonnes d’or en 2011».
En effet, si en 2012 et en 2013, le taux de croissance était respectivement de 6,5 et 5,8%, il a chuté en 2014 pour se situer à 4,3%. On se rappelle que l’année 2014 a été émaillée de manifestations sociopolitiques pour contrer la mise en place du Sénat et la révision de l’article 37 de la Constitution. Cette période n’a pas été propice pour l’activité économique. La situation a été aggravée par l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, suivie d’une période d’incertitude dans la mise en place des organes de gestion de la Transition. A cela j’ajoute la mauvaise pluviométrie qui a eu pour conséquence, la baisse de la production céréalière de 8,2%, selon le CIFOEB.
«La décélération s’est poursuivie en 2015, avec une croissance de 3,9%, soit la plus faible sur la période 2010-2018», peut-on lire dans le rapport. On n’oublie pas que l’année 2015 a été troublée par des militaires jusqu’au coup d’Etat de septembre 2015 et la persistance de la mauvaise campagne agricole, avec une baisse de production de 6,3%.
Une situation qui a eu comme conséquence, la baisse des recettes fiscales. Les recettes fiscales sont passées de 992,9 milliards FCFA en 2013 à 940,9 milliards FCFA en 2014, puis à 939,8 milliards FCFA en 2015.


Mais depuis 2016, la situation économique du pays s’améliore d’année en année. Elle a été marquée par la reprise avec une croissance économique. En 2016, le Burkina Faso a affiché une croissance de 5,9%. Elle est passée à 6,3% en 2017 et 6,8% en 2018. Les prévisions de l’année 2019 annoncent une croissance similaire à 2018. «Cette performance est en partie imputable à la normalisation de la situation sociopolitique mais aussi aux différentes actions mises en œuvre dans le cadre du Plan national de développement économique et social (PNDES)», soutient le CIFOEB.
L’année 2015 a donc été une année difficile sur tous les plans pour le Burkina Faso. Sur le plan du recouvrement des recettes au profit du Budget national, 1.277,7 milliards FCFA de recettes totales ont été mobilisés en fin décembre 2015, contre 1.321,2 milliards FCFA à la même période en 2014, soit une baisse de 43,5 milliards FCFA. Cette baisse résulte principalement de la contraction des recettes propres de 17,1 milliards FCFA, soit 1,6%, et des dons de 26,4 milliards FCFA, selon le rapport sur la situation économique et financière au titre de l’année 2015 (avril 2016).
La baisse des recettes propres est attribuable, d’une part, à la baisse des recettes fiscales de 11,7 milliards FCFA (1,2%) du fait du repli de 30,7 milliards FCFA de l’Impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) pour s’établir à 132 milliards FCFA en 2015, contre 162,7 milliards FCFA en 2014 ; et d’autre part, par la baisse des recettes non fiscales de 5,4 milliards FCFA (4,3%) essentiellement due au repli des produits financiers de 10 milliards FCFA.
En 2015, ce sont 230 milliards FCFA qui ont été mobilisés au titre des dons. Un montant d’une baisse de 26,4 milliards FCFA par rapport à 2014. Une seule explication peut être avancée ; le repli des dons-projets de 52,3 milliards FCFA, consécutif à la fin des décaissements du Millenium challenge account arrivé à son terme en juillet 2014. Tout comme les recettes, les dépenses en fin 2015 ont aussi connu une contreperformance. Au total, 1.411,6 milliard FCFA ont été dépensés en fin décembre 2015, contre 1.434,6 milliards FCFA en fin décembre 2014, correspondant à un fléchissement de 1,6%.
Les dépenses courantes qui étaient en hausse de 36,6 milliards FCFA par rapport à 2014 ont été exécutées à hauteur de 923,2 milliards FCFA. Cette augmentation est principalement imputable à l’accroissement de 7,1% des dépenses de personnel équivalant à 31,2 milliards FCFA. De 437,3 milliards FCFA en 2014, elles ont atteint 468,5 milliards FCFA en fin 2015 à cause de la prise en compte des effectifs additionnels, des avancements statutaires et de la poursuite de l’application de la nouvelle grille indemnitaire adoptée en 2014. Les dépenses de fonctionnement, 109,4 milliards FCFA, contre 102,4 milliards FCFA en 2014, correspondant à une hausse de 7,1 milliards FCFA.
Les dépenses de transferts courants ont aussi stagné entre les 02 années, parce qu’exécutées à 303 milliards de FCFA en 2014 et 301,5 milliards de FCFA en 2015.
Enfin, les dépenses en capital ont enregistré une contraction de 53,2 milliards FCFA (-9,6%) par rapport en fin décembre 2014, à cause de la diminution aussi bien des dépenses d’investissement réalisées sur ressources propres (-26,8 milliards FCFA) que celles exécutées sur ressources extérieures (-64,1 milliards FCFA).

Elie KABORE


«Burkina Faso is back»

«Burkina Faso is back». C’est ainsi que Paul Kaba Thiéba, alors Premier ministre du Burkina Faso, a conclu son discours sur la situation nationale (DSN) le 14 avril 2017. Pour Paul Kaba Thiéba: «Le Burkina Faso est en marche. Il se porte de mieux en mieux, après les graves crises sociopolitiques de 2014 et de 2015». Ce jour, il s’est réjoui du fait que l’économie du Burkina Faso se porte de mieux en mieux depuis 2016, puisque la croissance économique est repartie à la hausse en 2016, avec un taux de progression du Produit intérieur brut (PIB) réel de 6,2%, contre 4% en 2014 et 2015.

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