Ouagadougou a accueilli, il y a quelques jours, des centaines de personnes déplacées fuyant les attaques intercommunautaires dans le Nord du pays. C’est à Ouagadougou qu’elles ont estimé, pour la plupart, qu’elles seraient en sécurité, loin du théâtre des opérations et qu’elles auraient l’attention des autorités. Un sentiment légitime pour ces populations en détresse qui ont tout laissé derrière elles. En fait, c’est une obligation morale pour l’autorité d’assurer une prise en charge adéquate de ces personnes. A défaut d’avoir pu les protéger en amont de leurs agresseurs, l’Etat se doit d’être irréprochable dans leur prise en charge. Gérer les conséquences de son incapacité. Bien sûr, il ne leur offrira que ce qu’il peut leur offrir en faisant jouer la solidarité nationale et internationale. Tous les spécialistes ont prévu la récurrence des conflits intercommunautaires nés dans le sillage des attaques terroristes. Le flot des déplacés internes va peut-être s’intensifier si rien n’est fait pour stopper les violences. Il faudra donc anticiper: aménager les sites d’accueil, les équiper pour ne plus être dépassé par les évènements.
Par Abdoulaye TAO