Conformément aux dispositions de l’article 109 de la Constitution, le Premier ministre, Christophe Dabiré, a exposé le 16 mai 2019 devant l’Assemblée nationale, la situation de la Nation. Au cours de cet exercice, il a rendu compte de l’état de la Nation afin que les députés prennent connaissance des acquis de l’action gouvernementale, mais aussi qu’ils prennent conscience des défis à relever et des perspectives relatives à la mise en œuvre des politiques publiques. Cet exposé intervient, a rappelé le Premier ministre, dans un contexte national particulièrement difficile. En effet, 2018 a été une année où la sécurité des biens et des personnes a été durement éprouvée. Insistant sur la question sécuritaire, Christophe Dabiré a affirmé : « Nous avons bien perçu ce projet de déstabiliser le pays en provoquant le chaos», contraignant le gouvernement à changer ses priorités sans renoncer à ses objectifs. Le Premier ministre a rappelé que « nos Forces armées nationales et nos Forces de sécurité intérieure interviennent dans un cadre régi par la loi. Et notre pays respecte et entend respecter toutes les conventions qu’il a signées en matière de droits humains ». Le gouvernement poursuivra l’équipement des unités de nos Forces armées et des Forces paramilitaires en moyens stratégiques et spécifiques, assurera leur formation, accroîtra les effectifs, renforcera et mutualisera enfin les systèmes d’information grâce au partenariat avec les pays de la sous-région et avec les pays amis hors d’Afrique. Malgré ce contexte, le Burkina a toujours la confiance des partenaires extérieurs avec lesquels il a, en 2018, signé 88 conventions pour un montant de 1.176 milliards FCFA.
Dans le domaine de la Justice, les pôles judiciaires spécialisés de lutte contre les infractions économiques et financières ont jugé 12 affaires et enregistré 125 dossiers en 2018, après leur mise en place en 2017. S’agissant du cas Yirgou, plus de 160 personnes ont été auditionnées et l’enquête préliminaire relative à l’attaque ayant entraîné la mort du chef du village et de ses compagnons a été bouclée.
Le processus de modernisation de l’administration publique, la plateforme du guichet virtuel de l’administration publique lancée en 2018 permet l’accès en ligne de plus de 500 procédures administratives des ministères et institutions.
Au titre de la lutte contre les mauvaises pratiques, une cinquantaine de rapports d’audits et investigations menés en 2018 par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE–LC) a été transmise officiellement au Premier ministère.
Au titre de la gouvernance économique, le Premier ministre a relevé que : « Le taux de croissance économique est ressorti à 6,6% contre 6,3% en 2017. Si la progression reste faible, elle révèle la capacité de résilience du pays pour maintenir un environnement macroéconomique assez stable caractérisé par une inflation bien maîtrisée (2% en 2018), un déficit budgétaire contrôlé (4,7% du PIB en 2018) et un taux d’endettement faible (38,4% du PIB en 2018) ».
Quant au taux d’investissement public, il est passé de 8% en 2017 à 10% du PIB en 2018. A travers le Programme d’urgence pour le Sahel, 154 projets d’investissement d’un montant de 111 milliards F CFA ont été exécutés pour la plupart entièrement en 2018. Pour ce qui est du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL), il a déjà permis, dans la région du Sahel, d’investir un montant total d’environ 3 milliards F CFA en faveur de 797 promoteurs d’unités de production informelles, de réaliser des infrastructures socio-économiques et de financer 617 micro-entreprises promues par les femmes et les jeunes.
Elie KABORE