Il n’y avait pas meilleure façon de neutraliser l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) que l’attitude du gouvernement. La non-adoption par le Conseil des ministres de décrets d’application qui devraient parachever le projet de restructuration de l’Autorité et qui dorment toujours dans les tiroirs.
Ce sont les décrets d’application des lois portant prévention et répression de la corruption et ceux portant «attributions, composition, organisation et fonctionnement de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption». Ils devraient parachever la nouvelle architecture de l’institution qui a été constitutionnalisée pour marquer la volonté des Burkinabè de traquer l’hydre de la corruption au sein de l’administration publique. Qu’est-ce qui explique donc une telle léthargie de la part de l’Exécutif à qui les décrets apprêtés ont été transmis depuis 8 mois?
Une chose est sûre, si le comité d’orientation de l’Autorité, en session depuis le 15 mai, est sorti de sa réserve, c’est que l’attitude du gouvernement inquiète les 9 sages qui le composent. Depuis 2015, date de l’adoption de la loi organique, le gouvernement avait un délai d’un an pour prendre les textes d’application.
Il ne s’est pas dépêché, pire, il n’a encore rien fait et cette négligence pourrait trahir quelques réticences à voir l’institution assurer la plénitude de ses missions. Ce serait parfaitement incohérent avec le discours politique ambiant.
Abdoulaye TAO