Selon le représentant-résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Cheick F. Kanté, la situation sécuritaire à laquelle le pays des Hommes intègres fait face à changer les priorités d’interventions de son institution.
C’est ainsi que pour appuyer le gouvernement à faire face et à se concentrer sur les volets du développement, il a annoncé l’adoption d’un programme d’appui à la sécurité. D’après lui, cette réorientation de la Banque mondiale repose sur le principe «pas de sécurité, pas de développement». Ce programme sécuritaire qui doit être approuvé dans quelques jours par le conseil d’administration «devra connaître un montant conséquent».
Cette bonne nouvelle du vendredi 23 novembre 2018 a été portée à la connaissance du réseau de journalistes de la Banque mondiale, au détour d’un déjeune de presse.
Aussi, dans le souci d’être plus efficace sur le terrain, Cheick F. Kanté a laissé entendre que la Banque mondiale va se désengager de certains projets pour aller vers les grands projets, à l’image du pôle de croissance de Bagré. «Nous entendons passer de 24 à 14 ou 15 projets», dit-il.
Nouveau cadre de partenariat (2017-2021)
Cette restructuration de la Banque mondiale sous-tend d’ailleurs la vision que l’institution de Breton Woods veut imprimer au Burkina Faso. Cette nouvelle politique passe par l’adoption du nouveau Cadre de partenariat-pays (CPP) qui couvre la période 2017-2021.
Cheick F. Kanté a souligné que le CPP a pour objectif de promouvoir le développement des secteurs porteurs de croissance et créateurs d’emplois productifs. Le représentant-résident de la Banque mondiale a ainsi rappelé que le nouveau CPP mise sur la création d’emplois productifs, notamment en faveur des jeunes et des femmes ; la transformation structurelle de l’économie et sa compétitivité ; la croissance économique équitable, la bonne gouvernance et la participation.
L’une des particularités du CPP (2017-2021), selon Cheick F. Kanté, est que les grands axes du CPP sont cohérents avec le Plan national du développement économique et social (PNDES), les conclusions du diagnostic systématique-pays (DSP) et les Objectifs du développement durable (ODD).
A cette rencontre, Cheick F. Kanté est revenu sur le portefeuille du nouveau CPP pour le Burkina Faso. Il ressort que c’est une enveloppe financière d’environ 2,17 milliards de Dollars US, soit plus de 1.085 milliards de FCFA qui y sera allouée. Cette enveloppe permettra de financer 39 opérations en cours dont 7 opérations sous-régionales à hauteur de 145,8 millions de Dollars US et 8 fonds fiduciaires pour un montant total de 98,8 millions de Dollars US.
Il faut noter que 24 opérations seront financées par l’IDA à hauteur de 1,9 milliard de Dollars US. A travers ces financements, de l’avis de Cheick F. Kanté, la Banque mondiale entend continuer à jouer sa partition dans la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso.
Rachel DABIRE