Selon docteur Lamine Ouédraogo, représentant de Global Green Growth Week (GGGWeek)-Burkina, il y a au moins 650 sources de financement liées à l’économie verte, notamment les énergies renouvelables. A ces financements écologiques s’ajouent celles des institutions classiques telles que la Banque mondiale, la BAD, la BOAD, qui sont prêtes à accompagner la promotion de l’économie verte sur le continent africain. Malheureusement, le Burkina Faso, qui fait partie des Pays les moins avancés (PMA), n’arrive pas à tirer le maximum de profits de ces financements.
Or, ces financements sont disponibles et n’attendent que des «projets bancables». Cette situation a été jugée «inacceptable» par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, qui l’a fait savoir à l’occasion de la 5e Conférence nationale du développement durable (CONADD) tenue les 6 et 7 novembre 2018 à Ouagadougou. De l’avis du chef du gouvernement, ces financements sont soutenus par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), principal fonds finançant les projets résultant des conventions.
A cela s’ajoutent le Fonds d’adaptation (FA), le Fonds vert climat (FVC) et bien d’autres qui sont à même de permettre au Burkina Faso de contrer les conséquences du changement climatique.
En un mot, c’est d’avoir des ressources financières conséquentes pour financer l’économie verte et, partant, le développement durable. Mais, mieux, ces financements peuvent être source de créations de richesses à travers les emplois verts. Toute chose qui, dit-il, permettra de lutter contre le chômage des jeunes dans le contexte de changement climatique. Ces deux défis auxquels Paul Kaba Thiéba fait référence sont aussi contenus dans le Plan national de développement économique et social (PNDES), preuve que le gouvernement y accorde une place de choix.
350 participants pour débattre de l’avenir de la CONADD
Pour résoudre la problématique, le Premier ministre a, séance tenante, instruit son ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Nestor Batio Bassière, et l’ensemble des participants de relever le défi ; car, dit-il, cela ne peut pas continuer ainsi. En attendant les retombées de ce pari, le Burkina Faso bénéficie néanmoins de quelques financements.
Ainsi, grâce à l’adhésion à ces conventions et protocoles, il a pu bénéficier, de 1994 à 2017, de la part du FEM, d’environ 41.162.182.000 FCFA qui ont servi à financer 30 projets nationaux, et d’un autre soutien d’environ 160.718.463.500 FCFA pour financer 41 projets régionaux et internationaux.
Le gouvernement n’est pas seul dans la lutte contre le changement climatique, il est appuyé dans ce sens par des organisations de la société civile, groupements et associations sur le terrain. Toujours, grâce au FEM, ces acteurs ont bénéficié d’un budget total d’environ 2.338.000.000 FCFA.
Laquelle somme a permis le financement de 220 microprojets à travers la coordination nationale du programme micro-financement du FEM communément appelé FEM/ONG. L’année 2018 marque la 7e reconstitution du FEM qui vient de mettre à la disposition du Burkina Faso environ 5.595.000.000 FCFA qui feront l’objet d’un portefeuille national de projets à élaborer et à soumettre au secrétariat dudit fonds. Toutes ces informations ont été fournies à l’assistance par le Premier ministre. Celui-ci n’a pas manqué de rappeler que tous ces financements, certes significatifs, sont en deçà des attentes du gouvernement.
Il a interpellé les membres de la CONADD à proposer des solutions pertinentes et idoines sur les défis actuels que sont l’occupation illégale des forêts, des espaces verts, l’utilisation des pesticides, herbicides et engrais, l’érosion de la diversité biologique, l’inefficience du système énergétique, la dégradation du cadre de vie, et de formuler des orientations pour l’accélération du verdissement de notre économie nationale dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques.
En rappel, cette rencontre, qui a réuni plus de 350 participants, a eu pour thème «Economie verte et développement durable au Burkina Faso : contribution des emplois verts à la création de richesses, à la lutte contre le chômage des jeunes dans un contexte de changement climatique».
Rachel DABIRE
Comment tirer profit de ces Fonds climats ?
Mallé Fofana du GGGWeek/Afrique de l’Ouest explique le mécanisme
Rencontré à Ouagadougou à la faveur de la première édition du «GGGWeek-Burkina Faso 2018» qui a eu lieu du 2 au 4 octobre 2018, Mallé Fofana a expliqué que cela exige la formulation de projets, de programmes et d’approches sectorielles qui attirent et catalysent un financement public et privé plus important. «L’accession au financement exige une gamme d’outils institutionnels, de mécanismes et de modalités différentes. Des capacités spécifiques sont nécessaires au niveau national pour mettre en place et faire fonctionner de telles modalités».