Du 13 au 14 novembre 2018, se tiendra à Ouagadougou (Burkina Faso) la 14e édition des Journées de Bourse régionale des valeurs mobilières (J-BRVM). Pour cette biennale du marché financier régional, le thème retenu est : « L’innovation et le développement des marchés financiers ». Plusieurs activités majeures vont meubler ces deux jours de rencontre qui se tient pour la deuxième fois au Burkina. Il s’agit, entre autres, d’un keynote speech, d’une conférence d’affaires pour les PME, de la tenue de trois ateliers thématiques, à savoir sur l’«introduction des entreprises en bourse: comment réussir son parcours ?», «investir en bourse : définir sa stratégie gagnante et comment se faire accompagner ?» et l’«importance de la communication financière, l’organisation de networking et de rencontres B to B». A ces activités phares s’ajoute l’organisation d’une conférence universitaire sous le thème : «Le rôle de la bourse dans le financement de l’économie». Cette thématique qui sera développée par le directeur général de la BRVM et du DC/BR, Dr Edoh Kossi Amenounve, aura comme public cible les universitaires: étudiants (niveau master), enseignants et chercheurs. A cette 14e édition des J-BRVM parrainée par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le comité d’organisation dit attendre une participation record d’environ 350 participants. Selon le directeur général de l’antenne nationale de la BRVM-Burkina, Léopold Ouédraogo, les objectifs poursuivis à travers les J-BRVM sont multiples. Il souligne que ces rencontrent visent à «améliorer la visibilité de la BRVM et des acteurs du marché financier, à contribuer à la vulgarisation de la culture et des pratiques boursières au sein des populations de l’union, à promouvoir les produits et services financiers innovants et à accroître le nombre d’entreprises cotées».
ONATEL, BOA et CBI totalisent une masse financière de 600 milliards de FCFA
Mais, de l’avis de celui-ci, beaucoup de ces objectifs ont été atteints grâce à de nombreuses réformes entreprises par l’antenne nationale. Léopold Ouédraogo dit en vouloir pour preuve que depuis la dernière édition (2016), le Burkina Faso compte à ce jour 8 clubs d’investisseurs. Aussi, depuis 2016, le Burkina Faso a augmenté sa part de cote à la BRVM avec 3 sociétés inscrites à la cote. Par ordre d’arrivée sur le marché boursier, il cite ONATEL, BOA et la toute dernière arrivée qui est Coris Bank International. Ces 3 sociétés à elles seules représentent une masse financière de plus de 600 milliards de FCFA, soit 10% de l’espace UEMOA qui totalise plus de 6.000 milliards de FCFA. L’avantage d’être coté est que cela permet à ces sociétés de lever facilement des fonds sur le marché financier. A propos d’emprunts obligataires, le Burkina Faso occupe la 3e place derrière la Côte d’Ivoire et le Sénégal, avec un montant avoisinant les 500 milliards de FCFA. Ces fonds levés, dira Léopold Ouédraogo, ont servi à financer l’économie nationale. «La bourse est un puissant moyen de financement des entreprises et de l’économie», note-t-il. L’action de ces 3 sociétés permet au Burkina Faso de se hisser à la 2e place des cotes, avec le Sénégal ; la première place étant détenue par la Côte d’Ivoire avec plus d’une trentaine d’entreprises cotées en bourse. A l’édition 2016, l’ancien Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo, avait dénoncé la faiblesse du nombre de sociétés burkinabè introduites en bourse depuis 1998 et l’absence des PME/PMI de la cote de la BRVM. Pour remédier à cette situation, le DG de l’antenne nationale a annoncé qu’il y a des critères préétablis pour éviter d’accepter des entreprises non viables. Seules les entreprises solides financièrement et crédibles y sont pour le moment admises. Néanmoins, fait-il remarquer, la BRVM a fait des efforts pour intéresser les PME en ajoutant un troisième compartiment aux deux autres déjà existants. Il s’agit des entreprises qui ont une capitalisation boursière supérieure à 500 millions de FCFA, les entreprises ayant une capitalisation supérieure à 200 millions de FCFA et les entreprises à capitalisation supérieure à 100 millions de FCFA. «On ne peut descendre en deça des 100 millions de FCFA, car les textes de l’OHADA que notre pays a ratifiés disent de ne faire appel public à l’épargne que pour les entreprises ayant un capital supérieur ou égal à 100 millions de FCFA». Selon Alain Kudzu, consultant de la BRVM, la BRVM est un modèle unique au monde de place d’intégration financière. Il a souligné que la bourse n’est pas l’apanage de l’élite, mais est accessible à toutes les couches sociales. Il a ajouté qu’il est temps de briser les barrières sur la bourse afin que même la vendeuse de tomate de Rood-Woko puisse y souscrire. Il a annoncé pour très bientôt la bourse en ligne.
Rachel DABIRE
Les distinctions de la BRVM entre 2016 et 2017
– Bourse la plus innovante de l’Afrique
– Première place boursière islamique en Afrique
– Intégration au «MSCI Frontier Market Index»
– Une des meilleures performances africaines en termes de nouvelles admissions à la cote.