75 milliards de F CFA. C’est la somme que l’Etat du Burkina Faso recherche sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Pour y parvenir, la Direction du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) a lancé le 15 mai 2018, à Ouagadougou, un emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un taux de 6,5% pour la période 2018-2025 (détails, voir encadré).
Pour Abraham Nabi Ouattara, directeur général de la DGTCP, «cette émission vise non seulement la mobilisation de ressources complémentaires pour assurer l’équilibre financier du budget de l’Etat, mais aussi pour financer les programmes structurants de son développement». Il a ajouté que les investissements qui seront retenus pour être financés doivent s’inscrire en droite ligne des objectifs poursuivis par le Plan national du développement économique et social (PNDES) dont l’ambition, à terme, est de réduire la pauvreté et d’augmenter la croissance à 8% d’ici à 2020. Comme avantage d’une telle opération, Abraham Nabi Ouattara souligne les exonérations fiscales pour les résidents du Burkina Faso, l’inscription à la cote de la Bourse régionale des valeurs immobilières (BRVM) et l’admission des titres au financement de la BCEAO. Un autre avantage, c’est celui de la périodicité de remboursements que le trésor public a voulue semestriel. Abraham Nabi Ouattara a révélé que les souscripteurs n’ont aucun risque quant à la capacité de l’Etat burkinabè à se montrer solvable ; car, dit-il, le Burkina Faso à une expérience avérée sur le marché financier. De 2012 à nos jours, le Burkina Faso est intervenu près de 106 fois sur le marché financier par 76 émissions de bons de trésor, soit une moyenne annuelle de 4 émissions par an ; 25 émissions d’obligations de trésor par adjudication, avec le concours au départ de la banque centrale et aujourd’hui avec le Conseil régional de l’épargne publique des marchés financiers (CREPMF) mis en place par l’UEMOA. L’Etat aussi a eu recours à 5 émissions d’emprunts obligataires par appel public à l’épargne.
Coris Bourse pilote les opérations
Pour la réussite de cette opération, le trésor public s’est attaché les services de Coris Bourse, qui est l’arrangeur et le chef de file, et d’Everst Finance, co-chef de file. Le choix de Coris Bourse n’est pas un fait du hasard. Ce choix est lié aux bons résultats engrangés par celle-ci lors de sa première expérience en 2017. Partie pour «récolter» 75 milliards de FCFA, Coris Bourse a finalement favorisé l’engrangement de 122 milliards de FCFA, soit un taux de 162%. «Un véritable succès» selon Abraham Nabi Ouattara. Selon le directeur de Coris Bourse, Yacouba Saré, le prix de vente de l’obligation est de 10.000 FCFA, et l’obligation est assortie d’un taux d’intérêt net de 6,5% pour les résidents du Burkina Faso. Mieux l’intérêt sera bonifié tous les six mois. Et la souscription à l’opération peut se faire par toute personne physique ou morale, tout épargnant, opérateur économique, ménage, travailleur établi dans l’espace UEMOA. Il suffira de se rendre dans les différentes agences de Coris Bourse ou auprès des établissements partenaires. En rappel, cet emprunt est le 6e du genre depuis 2003.
RD
Les modalités de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne
Montant de l’opération: 75 milliards de FCFA
Nombre de titres : 7.500.000 obligations
Durée de l’emprunt: 7 ans dont 2 ans de différé
Valeur nominale unitaire: 10.000 FCFA
Prix de vente de l’obligation: 10.000 FCFA
Périodicité de paiement: semestre
Taux d’intérêt : 6,50% par an (Net de tout impôt pour les résidents du Burkina Faso)
Période de souscription: du 15 au 31 mai 2018.