Le dernier rapport d’activités de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) note «une évolution importante» du secteur. Ce rapport, qui a été finalisé juste à la fin de l’année 2017, donne, entre autres, une photographie des activités de communications électroniques au cours de l’année 2016. Pour ce qui est de l’année 2017, la collecte des données est en cours et il faudra attendre certainement la fin d’année 2018 pour en connaitre la teneur. En 2016, le marché de la téléphonie mobile est occupé par les trois opérateurs mobiles, à savoir l’ONATEL, Telecel Faso et Airtel-Burkina Faso devenu aujourd’hui Orange Burkina. Tous titulaires de licence globale, ils offrent des services de téléphonie mobile de 2e génération (2G) et des services Internet. En plus de la 2G, Airtel et ONATEL ont acquis des licences 3G depuis avril 2012 et offraient des services 3G depuis mai 2013. Telecel Faso n’était pas encore à la 3G en 2016. L’ARCEP observe une très rude concurrence sur ce marché.En considérant le parc d’abonnements des trois opérateurs en 2016, il se dégage comme part de marché 38,22 % pour Airtel contre 16,23 % pour Telecel et 45,55 % pour l’ONATEL. En termes de chiffre d’affaires, le marché des communications électroniques a réalisé un chiffre d’affaires global de 326 milliards de FCFA en fin 2016 contre 319 milliards de FCFA en 2015. C’est un marché en croissance continue sur la période 2011-2016. Cette évolution du chiffre d’affaires global des opérateurs de téléphonie sur toute la période 2011 à 2016 s’est ressentie sur les différentes contributions du secteur à l’économie nationale. Lesquelles contributions se matérialisent sous formes d’impôts, de taxes, de redevances et de droits de douanes. Le rapport 2016 de l’ARCEP note que le cumul des «redevances et contributions» des trois opérateurs de téléphonie, au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2015, s’élève à environ 9,15 milliards de F CFA.
Sur ce total, la part de l’ONATEL est la plus importante avec plus de 4,15 milliards de FCFA. Il est suivi d’Airtel avec 3,27 milliards de FCFA et de Telecel avec 1,72 milliards de FCFA.
Pour ce qui concerne «les impôts et taxes directs» payés par les opérateurs de téléphonie, le rapport 2016 de l’ARCEP indique un total cumulé de 41,30 milliards de FCFA. La contribution des opérateurs à l’économie nationale se traduit également en termes de valeurs ajoutées. Selon l’ARCEP, les valeurs ajoutées des opérateurs de téléphonie sont en constante progression. En effet, la part du secteur dans la valeur ajoutée globale du pays (le PIB) ressort à 2,47%. Ce chiffre est très proche du ratio de 2,5% généralement constaté dans de nombreux pays. De façon cumulative, la contribution des opérateurs à l’économie atteint 91,75 milliards de FCFA en 2016.
Le nombre d’abonnements fixes et mobiles enregistre une croissance globale de 16,11% avec un parc d’abonnements de 15.479.767 au 31 décembre 2016.
La télédensité est de 81,32 abonnements pour 100 habitants, à la même période ; pour une population estimée à 19.034.397, conformément à la prévision de l’Institut national de la statistique. Pour le téléphone mobile, uniquement, les trois opérateurs totalisent au 31 décembre 2016 un parc d’abonnements de 15.404.040, soit un taux de pénétration mobile de 80,9 téléphones pour 100 habitants. Cependant, ce taux de pénétration est à considérer dans un environnement multi-Sim. En effet, les chiffres de 2016 indiquent que 30,2% des abonnés au mobile ont seulement la Sim Airtel. 30,1% n’ont que la Sim ONATEL et 9% n’ont que la Sim Telecel. Tout le reste des abonnés se caractérisent par leur double ou triple Sim. Ceux qui ont les trois Sim sont évalués à 10% des abonnés au mobile, alors que les utilisateurs de deux Sim parmi les trois opérateurs sont évalués à 20,7%.
Pour le téléphone fixe, l’ONATEL et Airtel déploient des réseaux à partir des technologies filaires et radio. Au 31 décembre 2016, le parc d’abonnés au réseau fixe de l’ONATEL est estimé à 75.727 contre 75.075 en décembre 2015, soit une croissance de 652 abonnements ou 0,86 %.
Le taux de pénétration est de 0,39 ligne principale pour 100 habitants. Concernant le segment Internet, le parc d’abonnements fixe et mobile est de 3.676.603 et enregistre une croissance annuelle de 31, 50 %, au 31 décembre 2016.
Sur ce chiffre, on compte 3.661.618 abonnés pour les Opérateurs mobiles, 13.514 pour le fixe de l’ONATEL et 1.471 pour les autres Fournisseurs d’accès à internet (FAI). Il apparaît que le parc des utilisateurs de l’internet sur les réseaux mobiles est en croissance. La baisse des abonnés internet fixe constatée s’explique par le manque d’offres, d’une part, et d’autre part, par les frais d’accès élevés.
Karim GADIAGA
Environ 1.200 emplois directs en 2016
Suivant le rapport de l’ARCEP, les trois opérateurs de téléphonie cumulent environ 1.200 emplois directs en 2016. Ce nombre d’emplois directs qui atteignait environ 1.400 en 2011 a connu une baisse au fil des ans ; surtout à partir de 2014. Cette réduction de l’effectif total s’explique principalement par la baisse du nombre d’employés de l’ONATEL (notamment des départs à la retraite non remplacés) et l’externalisation de certaines fonctions par les opérateurs. «Toutefois, cette réduction est compensée par les emplois indirects qui se créent autour des activités de communications électroniques (vente de cartes de recharge, réparateurs de terminaux, gérants de shops, vente d’appareils terminaux et accessoires)», tempère l’ARCEP.