Il faut un peu de chance pour tomber sur certaines informations. Celle-ci est parue dans les pages annonces classées de notre confrère Jeune Afrique d’il y a quelques semaines, et était relative à un avis à manifestation d’intérêt pour un actionnariat à la Banque commerciale du Burkina (BCB). Le gouvernement burkinabè et son partenaire libyen qui se partageaient jusque-là l’actionnariat de la Banque commerciale du Burkina (BCB) ont décidé d’associer à sa gestion un partenaire de référence. Ils sont à la recherche d’un investisseur privé.
C’est ainsi qu’ils ont lancé un appel international à manifestation d’intérêt pour l’acquisition de 40% du capital social de la BCB. Le capital actuel de la banque est de 17 milliards de FCFA. Ainsi, le partenaire de référence devrait débourser environ 7 milliards de FCFA. A la clôture de l’appel à manifestation d’intérêt, le 31 mars dernier, il n’y avait pas eu de la bousculade pour les dépôts de dossiers. Deux dossiers seulement avaient été réceptionnés. Selon les informations que L’Economiste du Faso a pu recueillir, deux groupes prétendent à la prise de contrôle des 40% d’actions. Le premier est un groupe bancaire sous-régional actif dans l’espace UEMOA; et le second, moins connu, est actif sur le continent et aux Etats-Unis. Les identités des deux soumissionnaires n’ont pas encore été révélées, peut-être à cause de la procédure de sélection qui n’est pas encore terminée.
L’objectif de cette ouverture du capital est de permettre la BCB d’intégrer un réseau bancaire. Le profil de l’oiseau rare recherché est défini au point 4 de l’appel à manifestation d’intérêt: «Un investisseur privé; notamment un groupe bancaire africain, asiatique, européen, américain ou une institution financière sous-régionale de financement de développement ayant une expérience en Afrique de l’Ouest; l’objectif étant d’intégrer la banque à un réseau où elle pourrait bénéficier de l’assistance technique, notamment en matière de systèmes d’information, de maîtrise du risque et de normes professionnelles du métier bancaire». En fait, la BCB voudrait ainsi quitter son statut de banque n’appartenant pas à un groupe bancaire de référence. Ce changement de stratégie coïncide avec le début de la mise en œuvre de son plan stratégique 2018-2022 qui repose, entre autres, sur l’amélioration de la gouvernance d’entreprise, le respect de la réglementation, la rentabilisation des centres de profits, la promotion de nouveaux types de financements et la conquête de nouvelles clientèles. Ce sera au nouveau partenaire stratégique de conduire ce nouvel élan de relance et de permettre à la banque de gagner de nouvelles parts de marché.
Celui-ci sera connu d’ici à juillet 2018; puisque c‘est l’échéance pour la jouissance des 40% d’actions à racheter.
En principe, le dépouillement des offres est prévu pour le 18 avril.
2018 marque ainsi une année charnière pour la banque; d’autant qu’après plusieurs années difficiles, le résultat net affiche 1,087 milliard de FCFA. Une tendance qui pourrait rassurer le nouveau partenaire.
FW
De la BALIB à la BCB, le trait d’union entre la Libye et le Burkina
La Banque arabe libyenne du Burkina (BALIB) est l’ancêtre de la Banque commerciale du Burkina (BCB). Elle a été créée en avril 1988 dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat burkinabè et la Jamahiriya arabe libyenne représentée par la Libyan Foreign Bank (LFB). Ses guichets ont été opérationnels en décembre 1988. Son actionnariat était reparti entre la Libyan Forein Bank pour 50% des parts et l’Etat du Burkina à travers le FBDES (Fonds burkinabè pour le développement économique et social) et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ; chacune de ces deux structures détenant respectivement 25% des actions restantes.
En 2003, le Colonel Mouammar Kadhafi en personne avait procédé à l’inauguration officielle du siège de ladite banque au Burkina Faso.
