Optimiser l’utilisation des ressources disponibles pour faire face aux défis urbains et environnementaux grandissants. Comment y parvenir ? C’est la réflexion que vont mener les organisateurs du 2e salon du développement durable des villes africaines. Prévue se tenir à Ouagadougou, du 12 au 14 avril, cette rencontre s’articulera autour de panels (au nombre de 6 et animés par des experts ; chacun dans son domaine), une exposition et une sensibilisation active. D’où est venue l’idée de s’intéresser aux défis urbains et environnementaux actuels? Scarlett Zongo, initiatrice du salon et directrice de l’entreprise Cité Branchée (services et conseils en environnement, ingénierie, urbanisme et développement durable), répond ici aux questions de L’Economiste du Faso.
L’Economiste du Faso : D’où vous est venue l’idée de vous intéresser aux défis urbains et environnementaux actuels?
Scarlett Zongo, initiatrice du salon et directrice de l’entreprise Cité Branchée : En Afrique, une personne sur deux vivra en ville en 2050. Mais, avant cela, imaginez-vous Ouagadougou, Bobo ou Koudougou dans 5, 10 ou 15 ans : l’état de nos rues que nous trouvons déjà exiguës, l’énergie qui ne suffit pas à la demande, les problèmes d’approvisionnement en eau, etc. ne feront que s’accroitre avec l’augmentation de la population.Au moment où l’Afrique a le plus besoin de ressources pour se développer, celles-ci deviennent de plus en plus rares. Nous sommes donc obligés d’innover, d’optimiser notre utilisation des ressources disponibles afin de faire face aux défis du futur. C’est pourquoi DévA; le salon du développement durable des villes africaines ; se veut le rendez-vous par excellence pour voir et comprendre qu’il est possible d’y arriver en modifiant nos façons de faire.
Quels sont les acteurs de ces villes que vous visez ; c’est-à-dire les plus à même de contribuer au changement recherché?
Tout le monde est concerné par le développement urbain durable, car les conséquences du statu quo nous impactent tous ; et certains plus que d’autres. Je cite par exemple la demande élevée en électricité qui, en période de déficit, occasionne des délestages. Si de plus en plus de citadins optent pour les énergies renouvelables, nos villes connaîtront moins d’épisodes de coupures d’électricité. Prendre le pari du développement durable est un choix individuel aux répercussions collectives. Il est cependant clair que l’appui des institutions et des instances gouvernementales est indispensable pour accompagner les actions visant le développement durable.
Est-ce pour cela que vous les réunissez au cours d’un salon du développement durable?
Oui ! En effet, plus d’une cinquantaine de structures sont conviées à DévA, et le grand public y a une place de choix, car c’est par les actions quotidiennes des citadins que le changement va se concrétiser dans nos villes.
Qu’elle sera la particularité de cette 2e édition ?
Nous sommes heureux de voir que plus de structures nous accompagnent cette année. Pas forcément par leur apport financier, mais par les activités qu’elles nous aident à réaliser dans le cadre du salon. Je pense notamment à l’Université Aube Nouvelle qui a accepté de nous prêter ses étudiants en architecture pour construire le «Village des traditions» qui est une représentation au ½ de l’habitat traditionnel burkinabè. Nous espérons également réaliser l’espace TIC, prévu depuis la première édition, mais qui pour des raisons de budget n’avait pas pu être concrétisé. Enfin, nous avons prévu une plateforme d’expression artistique pour promouvoir les jeunes talents d’ici.
Les innovations de la présente édition sont-elles tirées de constats de la 1re édition ?
Non ! Parce que le thème est différent cette année et, comme à Cité Branchée, nous aimons la nouveauté, nous avons repensé complètement le programme tout en gardant les 3 axes principaux, à savoir les panels, les expositions et la sensibilisation active.
Quels ont été les acquis de la première édition ? Et qu’attendez-vous de la seconde ?
Lors de DévA 2017, une cinquantaine de structures provenant de 5 pays de la sous-région et de l’Europe étaient représentées ; totalisant environ 175 participants, toutes activités confondues. Cette année, nous espérons augmenter ces statistiques ; surtout en ce qui concerne le grand public qui était absent lors de la première édition.
Parlez-nous de Cité Branchée ; la société que vous dirigez.
Cité Branchée est une entreprise de services et conseils en environnement, ingénierie, urbanisme et développement durable ; composée de professionnels qui travaillent à promouvoir le développement durable dans les villes africaines.
Nous aidons les entreprises industrielles et les communes à résoudre les problématiques liées à la gestion des déchets, de l’eau, de l’habitat durable, et nous développons des solutions innovantes qui facilitent la vie en ville pour tous.
Entretien réalisé par NK
Culture et développement durable
C’est le thème qui est retenu pour la 2e édition du salon du développement des villes africaines (DévA) qui se tiendra du 12 au 14 avril à Ouagadougou. Pour les organisateurs, «il est plus qu’important de dresser la part de la culture dans la façon dont nous traitons nos rues, nos déchets, ainsi que nos habitudes culturelles qui peuvent avoir un impact sur le développement durable de nos villes». Et, pour le démontrer, un village traditionnel sera construit. Il sera une représentation au ½ des typologies d’habitations typiquement burkinabè.
Plus d’une cinquantaine d’organisations nationales et internationales provenant de plus de cinq pays de la sous-région et d’Europe sont attendues à cette 2e édition du salon. DévA 2018 sera coparrainé par Abdoul Karim Sango, ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, et par son collègue de l’Énergie, Ismaël Bachir Ouédraogo.