La première rencontre de concertation trimestrielle de l’année 2018 entre la direction nationale de la BCEAO et l’Association professionnel des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B) a eu lieu le 22 mars dernier au siège de la banque centrale. Au menu des échanges : l’évolution de la situation économique, de l’activité bancaire et de la microfinance à fin décembre 2017 et les perspectives à fin décembre 2018.
Sur ce point, c’est le directeur national de la BCEAO qui a exposé la situation économique aux journalistes conviés à la rencontre. Une situation qui est en nette amélioration ; et ce, malgré une campagne agricole économiquement moyenne. Ainsi, le taux de croissance du PIB est estimé à 6,5% en 2017, après un taux de 5,9% en 2016.
Dans la même dynamique, le secteur bancaire lui aussi a continué sa consolidation. Selon le président de l’APBEF-B, les indicateurs d’intermédiation, de même que le réseau bancaire, sont en progression. En termes de perspectives, les banques devront faire face à de nombreux défis. Entre autres, «la modernisation des services en faveur des évolutions technologiques, de la transparence financière, de la maitrise des risque de crédit, etc.».
Billets lisses et maculés en circulation
La première rencontre de l’année entre la BCEAO et l’APBEF-B a aussi permis aux journalistes d’évoquer la question de la mise en circulation des billets lisses ou maculés. Le directeur national de la banque centrale a expliqué que sa structure a en charge l’entretien de la circulation fiduciaire. Il s’agit de s’assurer que tous les billets et pièces mis en circulation sont de bonne qualité et en quantité suffisante.
Malgré ces efforts, des difficultés sont constatées. Les clients sont confrontés au phénomène de rejet de signes monétaires, notamment les pièces lisses, les billets sales, tachés d’encre et mutilés. Le directeur national affirme que ces plaintes sont prises en charge par la banque centrale. Et de rappeler que des opérations ont déjà été menées pour réduire la quantité de billets indexés. De même, la BCEAO reçoit à ses guichets en complément des banques commerciales les billets mutilés et les pièces lisses détenus par le public pour des échanges ponctuels à ses guichets.
NK
Mobile Money: pas concerné par la gratuité des services
Dans notre édition du 19 mars dernier, L’Economiste du Faso interpellait la BCEAO sur la gratuité des services de transfert monétaire. L’Association burkinabè des consommateurs des services de communication électronique (ABCE) avait demandé à la BCEAO de trancher sur la question de la gratuité des services de transfert monétaire. Questionnée lors de la rencontre trimestrielle entre l’APBEF-B et la BCEAO, Charles Luanga Ki-Zerbo a relevé la confusion entre le statut des Etablissements de monnaie électronique (EME) et celui des Etablissement de crédit régis par la loi bancaire. Et d’ajouter que «l’activité d’émission de monnaie électronique est régie par l’Instruction n°008-05-2015 relative aux conditions de modalités d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique ; et les établissement concernés ne sont pas astreints aux dispositions de l’Instruction n°004-06-2014 relative aux services bancaires offerts à titre gratuit par les établissement de crédit de l’UMOA à leur clientèle.
En d’autres termes, il y a une nette différence entre l’activité bancaire d’une part et les services de transferts de monnaie d’autre part. Ces services ne sont donc pas soumis à la clause bancaire des services gratuits. «Nous comptons donc sur la concurrence pour un meilleur service et une meilleure qualité de l’offre», a expliqué M. Ki-Zerbo.