L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a annoncé dans son premier mensuel de 2018 que la demande mondiale en pétrole va augmenter de 1,59 million de barils par jour (bpj) cette année. C’est 60.000 barils de plus que lors de la précédente prévision de l’OPEP.
Une prévision de croissance de la demande qui a été relevée en raison de la bonne conjoncture économique à travers le monde. Selon l’OPEP, cela devrait favoriser les efforts de rééquilibrage du marché entrepris par le cartel via la réduction de son offre.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole s’attend toutefois à ce que le marché ne revienne à l’équilibre que vers la fin de l’année ; le redressement des cours incitant d’autres producteurs, en particulier aux Etats-Unis, à augmenter leurs pompages.
«Récemment, le développement sain et constant de l’activité économique dans de grands centres de demande mondiale en pétrole a été le principal moteur de la solide croissance de la demande en pétrole», a expliqué L’OPEP dans son communiqué.
«Ce lien étroit entre croissance économique et demande en pétrole devrait se maintenir, au moins à court terme», poursuit le document.
Sur le marché financier, les cours du pétrole ont peu réagi à la publication du rapport de l’OPEP. Le lundi 12 février, le cours du Brent était au-dessus de 63,50 Dollars le baril vers 13h10 GMT. Il a dépassé les 70 Dollars en janvier pour la première fois depuis fin 2014.
Cette accélération attendue de la croissance de la demande devrait être en partie contrebalancée par une augmentation de 1,4 million de bpj de l’offre des pays extérieurs à l’OPEP cette année, pense le cartel. Cela représente 250.000 bpj de plus que la précédente estimation, et c’est la troisième fois depuis novembre que l’OPEP relève cette prévision, initialement de 870.000 bpj.
«Le redressement constant des cours du pétrole depuis l’été 2017 et l’intérêt renouvelé pour des opportunités de croissance ont conduit les grands groupes pétroliers à se remettre à niveau en termes d’activités d’exploration, cette année, dans le pétrole de schiste comme dans l’offshore», indique l’OPEP, faisant référence au secteur pétrolier américain.
«Le marché ne retrouvera sans doute l’équilibre que vers la fin de l’année», ajoute-t-elle.
Avec d’autres producteurs dont la Russie, les membres de l’OPEP ont réduit leur production depuis début 2017 afin de ramener les stocks dans les économies développées au niveau de leur moyenne sur cinq ans. Ce pacte a été prolongé jusqu’à la fin 2018.
Signe que cet effort semble porter ses fruits, l’OPEP écrit que ces stocks se sont contractés de 22,9 millions de barils en décembre, à 2,888 milliards de barils ; ce qui reste supérieur de 109 millions à la moyenne sur cinq ans.
La production de l’OPEP a diminué en janvier de 8.000 bpj à 32,302 millions de bpj, est-il écrit dans son rapport mensuel. Ses membres ont ainsi respecté à 137% leurs objectifs de production, a calculé Reuters, contre 129% en décembre.
Ce rapport fournit des données contradictoires au sujet du Venezuela, dont la production chute en raison de la crise économique dans ce pays.
Le Venezuela a déclaré à l’OPEP que sa production était remontée en janvier à 1,769 million de bpj, mais des données utilisées par le cartel, provenant de sources indirectes, font état d’un nouveau recul à 1,60 million de bpj.
NK
L’OPEP est une organisation intergouvernementale réunissant 14 pays producteurs de pétrole. Son objectif historique est l’orientation à la hausse des cours du pétrole et la maîtrise de son cycle de production. En 2016, l’OPEP a compté pour 42,7% de la production mondiale. Les réserves prouvées de pétrole de ses pays membres atteignaient 1.220,5 milliards de barils à la fin 2016, soit 71,5% des réserves mondiales.
L’OPEP regroupe actuellement 14 pays membres: l’Algérie, l’Angola, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Libye, le Nigeria, le Venezuela, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Qatar.