Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le Sahel, 199 marchés étaient prévus pour un coût estimé à 77, 8 milliards de F CFA, au titre de l’année 2017. Au 30 octobre 2017, soit 4 mois par son adoption en Conseil des ministres, l’état d’exécution indique 34 marchés entièrement exécutés, soit un taux d’exécution de 17,08%. Ces informations ont été communiquées par le directeur général du développement territorial, Martial Wilfried Bassolet, le 20 novembre 2017, au cours de la première session extraordinaire du Conseil d’orientation stratégique du Programme d’urgence pour le Sahel (COS/PUS-BF).
Toujours selon Martial Wilfried Bassolet, 51% des marchés sont en cours d’exécution avancée et 32% n’ont pas connu de démarrage effectif, pour diverses raisons.
Ces résultats ont été jugés satisfaisants par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et l’ensemble des ministres présents à cette session extraordinaire.
Pour la secrétaire d’Etat chargée de l’Aménagement du territoire, Pauline Zouré, ce bilan est un motif de satisfaction au regard des contraintes budgétaires dans la mise en œuvre du programme. L’ensemble des ministres a été encouragé à redoubler d’efforts dans l’exécution des marchés en cours et la passation des marchés, afin que le programme atteigne un niveau de mise en œuvre plus satisfaisant. Adopté au cours du Conseil des ministres du 21 juin 2017, le PUS a été officiellement lancé le 4 août 2017 à Tongomaël, localité située à une trentaine de kilomètres de Djibo, dans la région du Sahel. Cette zone est le théâtre de plusieurs actes et attaques terroristes. Le PUS a un coût global de 455,34 milliards de F CFA pour une durée de 3 ans. Le programme vise à améliorer les conditions de vie des populations de cette partie du Burkina Faso et de lutter contre l’insécurité et le phénomène du terrorisme. La mise en œuvre du PSU devrait permettre d’investir massivement dans la région du Sahel en matière d’infrastructures sociales, routières et sécuritaires. Au regard des contraintes qui se posaient dans la passation des marchés publics, le gouvernement a révisé le dispositif réglementaire en simplifiant les procédures des marchés publics à exécuter dans le cadre du PUS.
Un décret a été adopté le 14 juillet 2017 et porte allégement des conditions de recours à la procédure d’entente directe ou gré à gré, pour la passation des marchés publics et les délégations de services publics dans le cadre de la mise en œuvre du PSU.
Cette simplification a eu un impact sur le taux d’exécution. En effet, le bilan fait au 30 octobre 2017 indique que le taux des marchés entièrement exécutés s’est nettement amélioré en un mois, passant de 11% au 30 septembre 2017 à 17% au 30 octobre 2017.
Revenant sur le plan de travail 2018, Pauline Zouré a évalué l’enveloppe financière à 198 milliards de F CFA ; laquelle enveloppe sera supportée en grande partie par le budget national. Le gap de 32 milliards de F CFA sera mobilisé à travers une table-ronde des bailleurs de fonds qui sera organisée avant la fin du premier trimestre de 2018.
Au terme des travaux, des instructions ont été données au ministère de l’Economie, des Finances et du Développement de proposer un mécanisme de motivation pour le personnel militaire, paramilitaire et civil affecté ou en mission dans les zones couvertes par le PUS et présentant des risques sécuritaires.
Elie KABORE
Faire appel au génie militaire pour les prestations spécifiques
Le Conseil d’orientation du PUS a décidé d’organiser une rencontre-bilan de l’exécution du programme 2017 et de présentation du projet de plan de travail annuel 2018 aux partenaires techniques et financiers, avant le 30 mars 2018. Il a instruit chaque ministre de tenir une réunion mensuelle avec les directions générales des études et des statistiques sectorielles, la direction du contrôle des marchés et des engagements financiers, la DAF, la DMP et le point focal du PUS, en vue de faire le point de l’état de mise en œuvre du programme.
Il a recommandé au gouvernement de confier l’exécution des prestations spécifiques au génie militaire et d’encourager les grandes entreprises attributaires de marchés basées hors de la zone d’intervention du programme à sous-traiter, dans la mesure du possible, avec les petites et moyennes entreprises locales qui ont fait la preuve de leurs capacités sur le terrain.